Antonin Jaussen
Portrait en 1923
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Antonin Jaussen ( - ), dominicain, ethnologue et archéologue spécialiste du Proche-Orient[1].

Biographie

Il est né à Sanilhac, dans la montagne ardéchoise, en 1871. Issu d'un milieu modeste, il entre chez les dominicains à 17 ans. À la suite de l'expulsion des congrégations de France, il part faire son noviciat à Rijckholt, aux Pays-Bas[2]. En 1890, il est envoyé en Terre sainte et arrive à Jérusalem en juillet. Il y est un des premiers étudiants de Marie-Joseph Lagrange au moment de la fondation de l'École biblique de Jérusalem. En 1906, il entreprend une expédition au pays d'Édom pour rejoindre Pétra. De 1907 à 1910, il se découvre une passion pour les caravanes bibliques et devient un spécialiste des tribus nomades de Palestine, maitrisant parfaitement leurs dialectes et leurs coutumes. il étudie en compagnie de Raphaël Savignac, autre père dominicain, le site nabatéen d'Hégra en Arabie saoudite. Les deux chercheurs disposent d'équipement photographique. Ils établissent notamment les premiers clichés des monuments de Tayma, de Madâin Sâlih et d'Al-'Ula, jusqu'alors connus uniquement par des croquis. Traduite en arabe, leur publication sur la Mission archéologique en Arabie est toujours considérée comme un ouvrage de référence[3],[4].

Il parcourt des années durant, aidé de guides bédouins, la Palestine, la Transjordanie, et la péninsule Arabique[5]. Le Père Jaussen ne cherche pas à convertir mais à connaitre ces peuples en profondeur. Dans la « Coutume des arabes au pays de Moab », il écrit : « Manger une fois en passant le mouton roti, (...) ce ne sera découvrir qu'un bien petit coin de cette existence bizarre (...) Pour recueillir des renseignements, il faudra se résigner à passer de longues heures, presque en silence, accroupi sur un tapis, sous la maison de poil qui abrite à peine des rayons du soleil. Il faudra répondre aux questions des curieux et des indiscrets; il faudra écarter les soupçons éveillés par le seul fait de n'être pas de sang arabe ». Il noue ainsi de solides amitiés, comme avec la famille Twal de Madaba dont descend l'actuel patriarche latin de Jérusalem[3].

Durant la Première Guerre mondiale, sa connaissance profonde de l'Orient lui vaut, après avoir été brièvement prisonnier des Turcs, d'être appelé à servir - à 43 ans- comme officier de renseignements dans les troupes françaises du Levant. Ceci l'amène à fréquenter Lawrence d'Arabie, ainsi que l'émir Faysal. Instruit par ses informateurs bédouins, il sauve notamment le canal de Suez d'une attaque ottomane[5] . Il est plutôt hostile aux projets d'indépendance des Arabes et des Syriens [2].

Les années 1920 le trouvent à nouveau en Palestine où il est témoin de la frustration des Arabes devant l'instauration du foyer juif imposé par les Britanniques après la déclaration Balfour de 1917[5]. Il s'intéresse au début du sionisme et prend position en faveur des Arabes [2].

En mai 1918, il a écrit:

«Les affirmations du chef de la Mission sioniste que “la Palestine est vaste, qu’elle est assez grande pour nourrir les Arabes et les juifs, que les juifs ne veulent chasser personne de Palestine, etc.” ces affirmations ne rassurent pas les habitants»[6]

En 1928, il part pour Le Caire où il se lance dans une nouvelle aventure : obtenir les permis, chercher les fonds, recruter une équipe, affronter les aléas d'un chantier et finalement bâtir une maison dominicaine destinée à être, en Égypte, le relais de l’École biblique de Jérusalem consacré à l’étude de l’archéologie égyptienne en lien avec la Bible. Le couvent d'Abbassiah, situé à 300 mètres de l'Université Al-Azhar, devient, en 1953, le siège de l'Institut dominicain d'études orientales (IDEO)[5].

Il vit en Égypte jusqu'en 1959, puis revient en France à la suite de problèmes de santé[2]. Il meurt à Jonquières-Saint-Vincent, dans le Gard, en 1962.

Il est inhumé à Villevieille.

Œuvres

Références

Voir aussi

Sources bibliographiques

Sources sur le Web