Lafleur
Image illustrative de l’article Lafleur (marionnette)
Lafleur des artisans Aravys.

Créateur(s) Inconnu
Date de création 1808
Type d'élément Marionnette
Type de marionnette Marionnette à tringle
Matériaux Bois
Type de spectacle Comique en picard
Lieux d'utilisation AmiensAmiens
Picardie Picardie
Manipulateurs célèbres Maurice Domon
Françoise Rose
Compagnies célèbres Chés Cabotans d'Amiens

Lafleur est un héros et personnage principal du Théâtre amiénois de cabotins. Au XIXe siècle, il existait plus de soixante-dix théâtres de marionnettes à Amiens, dont beaucoup de théâtres disparurent avec la Première Guerre mondiale et l'invention du cinématographe. Ce personnage connut une renaissance et un vif succès populaire local de 1930 à 1960, grâce au Théâtre des Amis de Lafleur puis au Théâtre de Chés Cabotans d'Amiens. C'est avec Maurice Domon, fondateur de Chés Cabotans d'Amiens que le répertoire devient une réelle critique sociale. La Cie Picaresk est issue des Compagnons de Lafleur. Ils sont dans la même lignée artistique des Amis de Lafleur.

En , Lafleur a été utilisé comme emblème de la campagne législative menée par le journaliste François Ruffin[1].

Le personnage

Lafleur est une marionnette à tringles et à fils, Cabotin ou Cabotan en picard d'Amiens, habillée en costume de velours souvent rouge, à l'image des laquais du XVIIIe, avec une chemise à jabot, des bas souvent rayés rouge et blanc et un chapeau tricorne.

On ne sait pas exactement à quelle période il est apparu dans le théâtre de marionnettes amiénois, le plus ancien de la collection du musée de Picardie remontant à 1811. Un article d'Alfred Ansart présente une photo avec un Lafleur qui remonterait à la période révolutionnaire, ayant un visage en terre cuite et des bas bleu-blanc-rouge.

On peut mettre en parallèle son espièglerie et sa « combativité » face à l'uniforme avec celles du personnage qu'incarna, au cinéma, Charlie Chaplin.

Il se caractérise, en dehors de sa langue (le picard), par :

Quelques Lafleur successifs

Le personnage de Lafleur frappant avec le pied, figure de «Picardie debout», ici à la marche du contre le « coup d'État social » et contre Emmanuel Macron, organisée par La France insoumise.

Les compagnons de Lafleur (personnages satellites)

Les marionnettes Popaul Calicot et Papa Tchu Tchu ont été créées au XIXe siècle par le menuisier et artiste Joseph Charlemagne Luglien (dit Eugène) Gacquer[2].

Histoire

Article détaillé : Théâtre amiénois de cabotins.

Transcription du texte de Pierre Dubois paru après 1937 dans un numéro spécial du Progrès de la Somme (quotidien régional)[Quoi ?]. Certains des titres ci-dessous, en picard, ont été traduits.

Plusieurs auteurs ont noté (et déploré) la disparition rapide des nombreux petits théâtres de marionnettes amiénois vers 1900. Si la défection du public s'expliquait par la concurrence du cinématographe, une autre raison a pu être constatée : la reconversion de certaines salles par leurs propriétaires plus commerçants que passionnés. La plupart des marionnettistes étaient des employés de l'industrie textile, qui n'étaient souvent pas occupés à plein temps, et parfois en chômage technique ; l'activité de marionnettiste leur apportait un revenu complémentaire. Certains documents apportent un éclairage supplémentaire : dans un cahier des recettes et dépenses du Théâtre de l'Odéon Picard, un brouillon d'une lettre nous informe des difficultés financières de la famille de l'auteur qui réclame une aide à la ville. On constate un lien entre la disparition relativement rapide des théâtres avec la disparition de l'industrie textile à Amiens.

Les compagnies et les théâtres de marionnettes

Lafleur devant le magasin de Jean-Pierre Facquier, sculpteur de cabotans à Amiens.

Durant le XIXe siècle, Amiens a connu plus de soixante dix théâtres de cabotans, les dernières traces de ces théâtres sont encore visibles au travers des façades d'une maison de la rue Rigolot où l'un des frères Barbier avait installé ses tréteaux et le Logis du Roy actuel où était installé le théâtre de Delache. À la fin des années 1920, le théâtre de marionnettes amiénois va se moderniser, c'est que l'on pourrait appeler La rénovation des cabotans, les chefs de file de ce mouvement sont René Villeret,Andre Devos, Maurice Domon, Eugène Thérasse, etc. À partir de là, des compagnies théâtrales vont naître:

Principales pièces de théâtre de marionnettes aménois :

Marionnette Lafleur Aravys en tilleul.

Les continuateurs :

- Productions vidéo et films :

Alintour avec ch'Lafleur 22 films courts de 1 min 20 s (production : Vic Production et Agence pour le Picard, auteur : Laurent Devime)

Les cousins à ch'Lafleur film documentaire de 52 min (production : Cie Picaresk, réalisateur : Leu-Wenn Delabie, auteur : Laurent Devime)

- Académie d'ches Lafleur : assemblée parodique, réunie en un banquet, qui perpétue l'esprit de dérision de Lafleur en décernant chaque année un Lafleur ed chuque et un Lafleur ed brin

Notes et références

  1. « Ruffin portera une cravate qui symbolise sa propension à "botter le cul des notables" », sur Le Huffington Post (consulté le )
  2. Édouard David, note dans son livre édité en 1927 LES COMPAGNONS DE LAFLEUR

Voir aussi

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Bibliographie

Liens externes