Ministre de l'Intérieur | |
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Sénateur de la Troisième République | |
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Gouverneur général de Madagascar | |
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Préfet des Bouches-du-Rhône | |
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Préfet de l'Aisne | |
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Préfet de Tarn-et-Garonne | |
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Parentèle |
Ernest Schrameck (d) (cousin au troisième degré) Olivier Schrameck (petit-neveu) |
Distinctions | |
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Archives conservées par |
Archives nationales (F/1bI/673, F/4/3305)[1] |
Abraham Schrameck, né le à Saint-Étienne et mort le à Marseille, est un homme politique français. Il est le père d'Anne-Marcelle Kahn et le beau-père de l'amiral Kahn.
Il est issu d'une famille juive d'origine alsacienne. Il est successivement chef de cabinet de Louis Lépine, alors préfet de la Loire, puis préfet de Tarn-et- Garonne, le et de l'Aisne, le . Il succède en 1907 à Périclès Grimanelli comme Directeur de l’administration pénitentiaire, il sera ensuite préfet des Bouches-du-Rhône de 1911 à 1918 et gouverneur général de Madagascar[2],[3] du au , puis ministre de l'Intérieur des deuxième et troisième gouvernements Paul Painlevé en 1925. Il est élu sénateur des Bouches-du-Rhône à quatre reprises entre 1920 et 1939.
Il s'attire alors les foudres de l'Action française. Charles Maurras publie une lettre ouverte, violemment antisémite, contre Schrameck, en réaction à l'assassinat de Marius Plateau, l'un des dirigeants de l'Action française :
« De vous, rien n'est connu. Mais vous êtes le Juif. Vous êtes l'Étranger. Vous êtes le produit du régime et de ses mystères. Vous venez des bas-fonds de la police, des loges et, votre nom semble l'indiquer, des ghettos rhénans. Vous nous apparaissez comme directeur des services pénitentiaires vers 1908 ou 1909. Là, vous faites martyriser Maxime Real del Sarte et ses compagnons coupables d'avoir milité pour la fête de Jeanne d'Arc. Vos premiers actes connus établissent votre fidélité à la consigne ethnique donnée par votre congénère Alfred Dreyfus le jour de sa dégradation : Ma race se vengera sur la vôtre. Votre race, une race juive dégénérée, car il y a des Juifs bien nés qui en éprouvent de la honte, la race des Trotsky et des Krassine, des Kurt Eisner et des Bela Kuhn, vous a chargé maintenant, d'organiser la révolution dans notre patrie. (...) C'est sans haine comme sans crainte que je donnerai l'ordre de verser votre sang de chien s'il vous arrive d'abuser de la force publique pour ouvrir les écluses de sang français sous les balles et les poignards de vos chers bandits de Moscou[4]. »
Cet épisode fut largement couvert par la presse de l'époque[5],[6],[7],[8],[9],[10]. Le député Jules Delahaye, également proche de l'Action française, déclare en 1911 : « Il ne faut pas un juif à la tête des prisons pour maltraiter les chrétiens » [11]. En 1929, Charles Maurras revient sur l'ensemble de l'affaire dans un livre intitulé La Lettre à Schrameck.
En 1932, Schrameck est l'un des trois sénateurs mis en cause dans l'affaire de la Banque commerciale de Bâle.
En , Schrameck vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il est déchu de son mandat de sénateur par Pétain le [12]. Il fut bientôt arrêté et interné en raison de ses origines juives. Parvenant à gagner la Provence, il y resta caché jusqu’à la Libération[13].
Abraham Schrameck est né à Saint-Étienne (Loire) le . Il est le fils de Moïse « Maurice » Schrameck (mort en 1881), négociant, et de son épouse née Hélène Bloch[14].
Il se marie le avec Marguerite Odile Bernheim (-1940), fille de Jules Bernheim (1847-1913) et d'Ernestine Lévy (1849-1924)[15],[14].
Ils ont une fille, Anne-Marcelle Kahn, née le dans le 7e arrondissement de Paris, qui épouse en 1922 le futur amiral Louis Kahn, et deux fils: Corneille Maurice Étienne Schrameck, né dans le 4e arrondissement de Paris, le et mort à Bligny (Marne) aux armées le , et Georges Émile, né dans le 9e arrondissement de Paris, le [15].
Il est le grand-oncle d'Olivier Schrameck[16].