Agent infectieux
Sous-classe deagent pathogène, danger biologique, organisme Modifier
A pour effetmaladie infectieuse, infection Modifier
Caractérisé parpathogénicité Modifier
Hôtevecteur Modifier
Contrairemicro-organisme non pathogène Modifier

Un agent infectieux est un agent biologique pathogène responsable d'une maladie infectieuse.

Les agents infectieux sont majoritairement des micro-organismes, notamment des bactéries et des virus[a]. Cependant, certains agents pathogènes ne sont pas des organismes (les prions), d'autres ne sont pas microscopiques (les vers parasites).

Le pouvoir pathogène d'un agent infectieux mesure sa capacité à provoquer une maladie chez un organisme hôte.

La virulence d'un agent infectieux mesure sa capacité à se développer dans un organisme (pouvoir invasif) et à y sécréter des toxines (pouvoir toxique).

Diversité des agents infectieux

Articles détaillés : Liste des agents infectieux et Liste d'agents infectieux touchant les humains.
Pseudomonas aeruginosa vue au microscope électronique à balayage, est une bactérie pathogène et fréquemment rencontrée dans les infections nosocomiales.

Chez les humains, 1 415 espèces infectieuses ont été inventoriées[1],[2]. Environ 600 sont connues pour le bétail et environ 400 pour les chats et les chiens[2]. Les données concernant la faune sauvage sont trop parcellaires pour qu'un chiffre puisse être donné[2]. Parmi ces agents infectieux on compte :

Pouvoir pathogène

Le pouvoir pathogène (du grec ancien πάθος / páthos, « souffrance », et γένος / génos, « naissance, origine ») — ou pathogénicité — d'une bactérie mesure sa capacité à provoquer des troubles chez son hôte. Il varie selon la souche (sérovar) et dépend de son pouvoir invasif (capacité à se répandre dans les tissus et à y établir un ou des foyers infectieux), de son pouvoir toxicogène (capacité à produire des toxines) et de sa capacité à se reproduire.

On distingue trois catégories de bactéries pathogènes :

Pouvoir invasif

Le pouvoir invasif d'une bactérie (ou d'une souche bactérienne) est sa capacité à se multiplier et à se répandre dans un organisme hôte, malgré les défenses immunitaires.

Facteurs agissant sur le pouvoir invasif

Facteurs exogènes

La température de l'eau, de l'air et du sol, le pH, le taux d'oxygène, la teneur en certains nutriments de l'environnement, l'exposition aux UV solaires, à certains toxiques ou polluants ou à la radioactivité, la présence d'un vecteur biologique, d'une lésion ou d'une primo-infection, etc. peuvent ou non favoriser l'agent infectieux.
Par exemple le réchauffement climatique pourrait permettre à des microbes d'être plus présents et infectieux plus haut en altitude, plus près des pôles nord et sud ou plus fréquemment dans les eaux douces, estuariennes ou salines[3].
La radioactivité ambiante, l'augmentation des UV induite par le trou de la couche d'ozone, la dispersion de biocides et d'antibiotiques dans l'environnement, ou encore l'exposition à l'ozone troposphérique pourraient être de nouveaux facteurs de mutation et donc d'apparition de souches plus agressives ou plus résistantes, ou de maladies émergentes. De même de nombreux agents mutagènes dispersés par l'Homme dans l'environnement (radionucléides, certains métaux lourds et divers produits chimiques) pourraient favoriser l'apparition de nouvelles souches pathogènes[3].

Facteurs liés à la bactérie

La constitution et le métabolisme de la bactérie définissent en partie son pouvoir invasif ; ainsi, celui-ci dépend :

Facteurs liés à l'hôte

Le pouvoir invasif dépend également du terrain infecté (c'est-à-dire le milieu environnant la bactérie), à savoir :

Pouvoir toxique

Une toxine est une molécule synthétisée par un organisme vivant, ayant un effet nocif ou létal pour l'organisme hôte.

Les toxines protéiques sont les poisons les plus actifs : 250 g de toxine (tétanique ou botulinique) suffirait à tuer toute la population humaine.

Quantification du pouvoir toxique

Le pouvoir pathogène peut être quantifié par trois données : la dose minimale mortelle (DMM), la dose létale 50 (DL50) et la dose minimale infectante (DMI).

Mode d'action des toxines

Les toxines peuvent agir de plusieurs manières : sur le système immunitaire, en provoquant une allergie (effet allergène), ou encore un choc septique ; sur le système nerveux (effet neurotoxique) ; sur le système musculaire (effet myotoxique) ; sur le système reproductif (effet reprotoxique) ; etc. Une toxine peut agir seule ou en synergie avec d'autres. Selon la bactérie en cause et le mode de contamination, la production et l'action de la toxine se feront différemment.

Pouvoir antigénique des toxines

Les toxines protéiques ont souvent un pouvoir toxique très élevé. Elles provoquent l'apparition d'anticorps dans l'organisme : les anti-toxines.

Certaines peuvent être transformées en anatoxines par un traitement au formol, et une incubation à 40 °C (Méthode de Ramon). Ces anatoxines sont utilisées pour :

Exemples de bactéries pathogènes

L'eau épurée doit donc être débarrassée de ces germes pathogènes lorsqu’elle est rejetée dans le milieu naturel pour ne pas contaminer celui-ci et causer une épidémie pouvant être mortelle au sein des populations en aval.

Classement des agents infectieux

Symbole international du danger biologique.

Notes et références

Notes

  1. Une partie du monde scientifique et médical ne considère pas les virus comme des organismes.

Références

  1. (en) Louise H. Taylor, Maissane. Latham et Mark E. J. Woolhouse, « Risk factors for human disease emergence », Philosophical Transactions of the Royal Society B: Biological Sciences, vol. 356,‎ , p. 983–989 (ISSN 0962-8436 et 1471-2970, PMID 11516376, PMCID 1088493, DOI 10.1098/rstb.2001.0888, lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c Jacques Barnouin, Ivan Sache et al. (préf. Marion Guillou), Les maladies émergentes : Épidémiologie chez le végétal, l'animal et l'homme, Quæ, coll. « Synthèses », , 444 p. (ISBN 978-2-7592-0510-3, ISSN 1777-4624, lire en ligne), I. Facettes et complexité de l'émergence, chap. 3 (« Les maladies émergentes chez l'animal »), p. 33, accès libre.
  3. a et b Changement climatique : l’InVS identifie 21 pathogènes pouvant être impactés Dépêche vétérinaire 04 juin 2010[PDF]
  4. Pili, fimbriae et flagelles

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes