Jean-Jacques de Granville (co-collectionneur ou co-collectionneuse), Joël Jérémie (d) (co-collectionneur ou co-collectionneuse), Jean Raynal (co-collectionneur ou co-collectionneuse), Christiane Tirel (d) (co-collectionneur ou co-collectionneuse)
Née à Paris le 4 février 1937, Aline vit dès l'âge de trois ans cachée avec sa mère dans la Brie durant l'Occupation, son père résistant étant recherché par la Gestapo. Elle apprend à lire dans une flore de Bonnier, unique livre emporté par sa mère, et passe des heures, seule, à observer les plantes et les animaux au bord de la mare derrière la maison[1],[2].
Après la guerre, de retour à Paris, elle entre à douze ans au lycée Victor-Duruy, où elle se sent malheureuse « au milieu d'une bande d'hurluberlus » avec lesquels elle n'a guère de points communs. Ses seules amies, dont elle connaît tous les noms, sont les touffes d'herbe qui poussent entre les pavés du trottoir[3],[1].
Aline Roques entame une licence ès sciences naturelles en 1957 à Paris, où elle suit les cours de botanique tropicale de Raymond Schnell (es) avant de partir en 1959 avec Jean Raynal pour Dakar[4], où elle obtient un certificat de géologie historique en 1960, suivi d'un diplôme d'études supérieures de botanique[5] de la Faculté des sciences de l'université de Dakar en 1961[6]. Vingt ans plus tard, en 1981, elle obtient un doctorat en « Sciences biologiques et fondamentales appliquées. Psychologie » de l'université Montpellier-II[7].
Début 1961, Aline Raynal-Roques entre au Muséum national d'histoire naturelle comme assistante dans la chaire de Phanérogamie d’André Aubréville ; elle y termine sa carrière comme professeure en 1994[5]. Dès son entrée au Muséum, elle est envoyée comme spécialiste de la flore tropicale « dans des coins difficiles d'accès, encore jamais explorés par des botanistes » où elle se sent bien « un élément vivant parmi les autres éléments vivants »[11]. Passionnée par les plantes à fleurs, elle a notamment travaillé sur la flore d'Afrique et d'Amériquetropicale et en particulier sur des « plantes marginales, à biologie particulière, comme les plantes parasites des cultures vivrières du Sahel ou encore des plantes de marécages méconnues »[12].
Aline Raynal-Roques est, entre autres, l'auteure de contributions scientifiques, consacrées notamment à la flore d'Afrique et à la biologie florale des Orchidées, et d'ouvrages grand public, publiés aux éditions Belin dont elle dirige la collection « Botanique ».
Aline Raynal, « Flore et végétation des environs de Kayar (Sénégal) : de la côte au lac Tanma », Annales de la Faculté des sciences de l'Université de Dakar, vol. 9, , p. 121-231.
Jean Koechlin, Gérard Aymonin et Aline Raynal, Scitaminales : Musacées, Strélitziacées, Zingibéracées, Marantacées, Paris, Muséum national d'histoire naturelle, coll. « Flore du Cameroun » (no 4), , 162 p.
Jean Koechlin, Gérard Aymonin et Aline Raynal, Thyméléacées, Onagracées, Halorrhagacées, Paris, Muséum national d'histoire naturelle, coll. « Flore du Cameroun » (no 5), , 143 p.
Aline Raynal-Roques, Menyanthacées, Bruxelles, Jardin botanique national de Belgique, coll. « Flore d'Afrique Centrale (Zaïre, Rwanda, Burundi). Spermatophytes », , 15 p.
B. Dembélé, Aline Raynal-Roques, G. Sallé et C. Tuquet, Plantes parasites des cultures et des essences forestières au Sahel, Bamako, Comité Permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel, coll. « Institut du Sahel, Recherche et Développement », , 43 p.
(fr + en) Aline Raynal-Roques (sous la direction de), Albert Roguenant (sous la direction de) et Daniel Prat (avec le concours de), Actes du 18e Congrès mondial et Exposition d'orchidées, 11-20 mars 2005 = Proceedings of the 18(th) World Orchid Conference March 11 - 20, 2005 Dijon, France, Turriers, Naturalia Publications, , 620 p. (ISBN2-909717-47-X).
Daniel Prat (sous la direction de), Aline Raynal-Roques (sous la direction de) et Albert Roguenant (sous la direction de), Peut-on classer le vivant ? : Linné et la systématique aujourd'hui : actes du colloque « Tricentenaire de Linné », Dijon, 31 janvier - 3 février 2007, Paris, Belin, , 437 p. (ISBN978-2-7011-4716-1).
Aline Raynal-Roques et Jean-Claude Jolinon, Les peintres de fleurs : les vélins du Museum, Museum national d'histoire naturelle : Bibliothèque de l'Image, , 131 p. (ISBN978-2-909808-36-9, BNF38989540).
Albert Roguenant, Aline Raynal-Roques, Yves Sell, Harold Koopowitz, Daniel Prat et Claudie Roguenant, Un amour d'orchidée : le mariage de la fleur et de l'insecte, Paris, Belin, , 479 p. (ISBN2-7011-4012-9).
Aline Raynal-Roques et Albert Roguenant, Dessiner et photographier les fleurs : le guide pratique du parfait botaniste, Belin, (ISBN978-2-7011-8940-6 et 2-7011-8940-3).
Albert Roguenant, Aline Raynal-Roques et Marcel Lecoufle, Les Broméliacées : approche panoramique d'une grande famille américaine, Belin, (ISBN9782701164731).
Aline Raynal-Roques et Albert Roguenant, A la découverte de la nature sauvage : Soixante ans d'explorations, Paris, L'Harmattan, , 266 p. (ISBN9782343211008).
↑Rodolphe Spichiger et Pierre-André Loizeau, « Activités des Conservatoire et Jardin botaniques en 2003 », Candollea, vol. 59, no 1, , p. 5-49 (lire en ligne, consulté le ).
↑Malécot V., 2022. Aline Raynal-Roques (1937-2022). Le Monde des plantes, 519, pp. 26-27.
↑« Prix de Coincy », sur societebotaniquedefrance.fr (consulté le ).
↑(en) Lutz D. Schmadel, Dictionary of Minor Planet Names: Addendum to 6th Edition: 2012-2014, Springer, (ISBN9783319176772, lire en ligne), p. 86
Sandrine de Borman, « Aline Raynal-Roques, passionnée des marais depuis… 1940 », dans Carnets d'expédition botanique : Voyage entre art et science, Jardin botanique Meise, , 161 p. (ISBN9789492663054), p. 39-43.