Ammar Belhimer | |
![]() Ammar Belhimer sur Radio Algérienne | |
Fonctions | |
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Ministre algérien de la Communication | |
– (1 an, 10 mois et 7 jours) |
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Président | Abdelmadjid Tebboune |
Premier ministre | Abdelaziz Djerad Aïmene Benabderrahmane |
Gouvernement | Djerad I, II et III Benabderrahmane |
Prédécesseur | Hassan Rabehi |
Successeur | Mohamed Bouslimani |
Porte-parole du gouvernement | |
– (1 an, 6 mois et 4 jours) |
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Président | Abdelmadjid Tebboune |
Premier ministre | Abdelaziz Djerad |
Gouvernement | Djerad I, II et III |
Prédécesseur | Hassan Rabehi |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | El Aouana, Jijel |
Nationalité | Algérienne |
Parti politique | Indépendant |
Diplômé de | Université Paris-Descartes |
Profession | Journaliste |
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Ammar Belhimer (en arabe : عمار بلحيمر), né le à El Aouana[1], est un enseignant en droit public et journaliste algérien, devenu ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Djerad puis du gouvernement Benabderrahmane du au .
Il est le fondateur de quatre journaux, et a une expérience d'éditorialiste et chroniqueur.
Après une licence en droit public, à l'Université d’Alger en 1978, Ammar Belhimer poursuit ses études à l'Université René Descartes à Paris, où après un DEA obtenu en 1984[1] il devient Docteur en droit du développement en décembre 1997, avec une thèse intitulée « Analyse politique et juridique des stratégies de gestion de l’endettement extérieur algérien de 1986 à nos jours »[2].
De 1975 à 1990, il est journaliste au sein du quotidien d’Etat El Moudjahid et l'un des fondateurs et animateurs du Mouvement des Journalistes algériens (1988-1990). En 1980, il est interdit d'activité pour 6 mois par le gouvernement algérien, pour avoir écrit un article rapportant la condamnation d'un capitaine de l'armée à une peine de prison pour corruption[3].
La loi Hamrouche de 1990 autorisant la création d'une presse privée, il fonde successivement plusieurs journaux :
Par la suite, il est :
En 2003, il devient chroniqueur au Soir d’Algérie. Il est maître de conférences à la faculté de droit d’Alger, et directeur de la Revue Algérienne des Sciences Juridiques, Economiques et Politiques[6].
Il milite lors de conférences pour une plus grande liberté de la presse[7], et dénonce le « déficit démocratique » et la corruption, facteurs s'opposant à toute efficacité de réformes économiques de l'Algérie[8].
Ammar Belhimer est professeur à la Faculté de droit de l’Université d’Alger 1 et habilité à diriger des recherches[1]. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages et articles.
Le , il est nommé ministre de la communication et porte-parole au sein du gouvernement Djerad. Sa nomination provoque un sentiment d'incompréhension et d'interrogation de la part d'un de ses anciens collègues journalistes réfugié en France[9].
Le 13 janvier, il fait l'éloge du Hirak, annonciateur de « la rupture avec le système totalitaire, qui perdure » et considère que « c’est pour préserver la nation que le Hirak a investi la rue et que sans lui, le pays serait peut-être effondré à l’heure qu’il est », raison pour laquelle « sa protection doit constituer une mission nationale ». Concernant la presse, il annonce des réformes, y compris constitutionnelles « axées sur l’indépendance et la liberté de la presse dans le cadre du respect de la vie privée, de l’éthique, de la déontologie et du rejet de l’injure et de la diffamation » et estime que « libérer la pratique journalistique de toute forme de censure et de monopole garantira les conditions propices à un exercice libre et responsable de la profession journalistique »[10].
Le 19 février, il réitère son éloge du Hirak ; il annonce comme mesures à venir un encadrement plus strict des télévisions et sites internet d'information algériens, et concernant la liberté de la presse, plaide pour « un système de responsabilité qui encadre l’exercice de cette liberté » en se focalisant sur le respect du « droit à l’image d’autrui, l’honneur et la vie privée des personnes ». Il indique n'envisager aucune mesure financière de soutien à la presse écrite, en grave crise, « fonds de soutien à la presse n’est plus alimenté depuis 2015 »[11].
Le 16 mars, il change de discours et affirme, à propos du Hirak, que « des ONG qui ont pignon sur rue à Genève ou à Londres, des résidus irréductibles de l’ex-FIS et des revanchards mafieux de l’ancien système travaillent d’arrache-pied […] pour propager les mots d’ordre de désobéissance civile, de troubles et de recours à la violence »[12].
En avril, il justifie, à titre de précaution et dans l'attente d'une décision judiciaire, la suspension de deux médias électroniques, « Maghreb émergent » et « Radio M », déclarant : « son directeur est un journaliste qui a pratiqué le diffamation, calomnie, et l’insulte contre le personne de chef de l’État », tout en rappelant que, concernant les journalistes emprisonnés en Algérie, il n'est pas de son rôle en tant que ministre de la Communication d'interférer dans des affaires judiciaires dont il convient d'attendre « les résultats les enquêtes et la décision finale de tribunal pour connaître le contenu de l’affaire »[13]. L'avant-veille, il avait justifié la décision par un recours de la radio à des capitaux étrangers[14], accusations qualifiées de diffamatoires par l'éditeur des deux sites[15].
En août 2020, il prend publiquement parti contre le journaliste Khaled Drareni, poursuivi après sa couverture de manifestations du Hirak pour « atteinte à l’unité nationale » et « incitation à attroupement non armé », en ajoutant aux charges retenues qu'il n'a pas fait de demande de carte de presse ni demandé d'accréditation pour être correspondant d'un média étranger, toutes choses qui, selon lui, ne seraient jamais tolérées par les pays des médias concernés[Notes 1],[16].
En septembre 2020, il déclare au journal arabophone El Likaa « Il n'y a pas de détenus d'opinion en Algérie » au sujet des détenus du Hirak[17],[18],[19].
La reprise des manifestations du Hirak au printemps 2021 entraîne le la réaction suivante de Ammar Belhimer : « ce n’est un secret pour personne que certaines parties extérieures instrumentalisent ce pseudo Hirak, appelé nouveau Hirak, dans leur guerre contre l’Algérie (...). Ces parties recourent à des moyens malsains, en tentant notamment de tromper l’opinion publique et de falsifier les faits, mais ces méthodes ont été mises à nu » sans être plus précis[20].