Un amplificateur audio est un amplificateur électronique conçu pour amplifier un signal électrique audio afin d'obtenir une puissance suffisante pour faire fonctionner un haut-parleur situé dans une enceinte acoustique ou un casque audio.

La source peut être un dispositif d'enregistrement (console de mixage) ou de reproduction (lecteur CD…).

Fonctionnement

Article détaillé : Amplificateur électronique.
Vue de l'intérieur d'un amplificateur Hi-fi intégré.

La plupart des amplificateurs fonctionnent « à gain fixe », c’est-à-dire que le rapport d'amplification entre le signal d'entrée et le signal de sortie est constant. Le niveau du signal d'entrée doit alors être ajusté par un ou plusieurs étages préamplificateurs, afin d'éviter la saturation de l'ampli. Ces étages ont un gain réglable, ils permettent d'ajuster le niveau du signal avant son amplification, donc le volume final. On peut trouver un réglage de gain séparé pour chaque canal d'amplification. Souvent, on verra une échelle abstraite de 0 à 10 (ou de -∞ à 0 qui indique l'atténuation en décibels du signal avant son amplification).

Un amplificateur audio fonctionne toujours sur le même principe :

Attention :

L’alimentation

L'alimentation d'un ampli doit permettre de fournir des tensions stables alors même que le courant varie fortement et rapidement. La valeur de cette tension dépend de la puissance maximale de l'amplificateur ainsi que l'impédance de l'enceinte (par exemple : des tensions symétriques de ±64V pour un ampli pouvant délivrer 360 W sous 4Ω). Pour obtenir ces tensions, il est possible d'utiliser un transformateur qui convertit directement la tension secteur vers les tensions souhaitées (suivi d'un redressement et d'un filtrage) ou une alimentation à découpage.

Les alimentations à découpages sont devenues moins chères que les alimentations à base de transformateur, mais elles génèrent des parasites HF qui peuvent dégrader le rendu sonore de l'amplificateur si elles sont mal filtrées[1], en favorisant par exemple l'introduction d'oscillations parasites inaudibles.

Au cours des années 2000, les alimentations à découpage se sont largement imposées au sein des amplificateurs de sonorisation haut de gamme car elles autorisent des puissances élevées pour un poids très faible (moins de 10 kg pour certains modèles, alors que les appareils avec alimentations traditionnelles avoisinent les 30 kg).

Classes d'amplifications

Il existe plusieurs grands types de schémas génériques pour réaliser les étages d’amplification. On parle de « classe d’amplification », identifiées par des lettres (classe A, classe B, classe AB…).

Seules certaines classes sont utilisées couramment en audio :

L’efficacité de la classe D est supérieure à la classe A, B, et AB. C’est un candidat idéal pour les applications nomades ou de fortes puissances, par exemple les autoradios ou la sonorisation.

Notons enfin deux appellations qui ne concernent pas directement les étages d’amplification mais leur alimentation :

Les branchements

En entrée

Si certaines marques utilisent des connexions de type propriétaire pour le transport du signal entre leurs différents éléments, on retrouve habituellement des entrées, symétriques ou asymétriques, des types suivant :

Comparaison des différents connecteurs d'entrées
Connecteur Avantage Inconvénient
Jack 6.35
  • Simplicité de la connexion
  • Peut être retiré trop facilement
  • Crée un court-circuit temporaire lors de la connexion
  • Résistance mécanique médiocre, en particulier en entrée de gamme
XLR femelle
  • Simplicité de la connexion
  • Loquet de sécurité pour éviter un débranchement intempestif
  • Pas de court-circuit à la connexion
  • Robuste
  • Généralement proposé sur le matériel pro et/ou haut de gamme uniquement
  • Encombrant
RCA cinch asymétrique
  • Très courant sur le matériel grand public
  • Standardisé
  • Nécessite des câbles de qualité (moins tolérant que les liaisons symétriques)
  • Aucune sécurisation contre l'arrachement
  • Résistance mécanique mauvaise

En sortie

Les sorties, asymétriques, sont de plusieurs types :

Comparaison des différents connecteurs de sortie
connecteur avantages inconvénients
Jack 6.35
  • simplicité de la connexion
  • Connectique très standard
  • permet le branchement par erreur d'un câble micro ou ligne
  • Peut être retiré trop facilement
  • Crée un court-circuit temporaire lors de la connexion
  • Résistance électrique élevée provoquant des pertes en haute puissance
XLR mâle
  • Simplicité de la connexion
  • Loquet de sécurité pour éviter un débranchement intempestif
  • pas de court-circuit à la connexion
  • Robuste
  • Permet le branchement par erreur d'un câble micro
Bornier
  • Évite les erreurs avec les câbles micro
  • Généralement, système de fixation à vis pour éviter un débranchement intempestif
  • Peu coûteux et excellente continuité électrique
  • Longueur des câbles facilement ajustable en dénudant les fils
  • certains borniers acceptent aussi les fiches bananes
  • Branchement complexe et long
  • Câble dénudé s'usant rapidement
  • Pas de sécurité au niveau du branchement (si les brins des fils se touchent)
Speakon femelle
  • simplicité de la connexion
  • loquet de sécurité + 1/4 de tour pour éviter un débranchement intempestif
  • pas de court-circuit à la connexion
  • très robuste
  • peut recevoir jusqu'à 8 fils (utile pour la multi-amplification)
  • connecteur récent
  • Pas de normes pour les raccordements (1+/1- et 2+/2-)
  • Prix plus élevé que les autres connecteurs

La recherche d’une meilleure qualité du signal transporté, l’arrivée du digital et le home-cinéma ont fait apparaître un grand nombre de type de connexions différentes dans les amplificateurs audio grand public. Tel que : optique, HDMI, coaxial et RJ45.

Modes bridge, parallèle, etc.

Certains amplificateurs stéréophoniques peuvent être basculés dans un mode monophonique. C'est très courant en sonorisation.

Le mode bridge inverse la phase à l'entrée de l'un des deux canaux. L’enceinte doit être connectée entre les deux points chauds. Ce mode double la tension en sortie pour une même tension en entrée (gain accru de 6 dB) et augmente la puissance disponible. Chaque canal voit une impédance de charge diminuée d'un facteur deux.

Le mode parallèle : les deux étages d'amplification sont mis en parallèle en entrée comme en sortie. Le gain reste identique mais chaque étage ne fourni plus que la moitié du courant et voit donc le double de l'impédance.

Le mode parallèle désigne parfois un mode pseudo stéréophonique ou seules les entrées des deux canaux sont mises en parallèle. Deux enceintes distinctes sont branchées sur les sorties qui restent indépendantes. Cela revient à envoyer le même signal aux deux canaux mais évite le besoin d'un câble en Y.

Si la dénomination bridge est universelle, les modes parallèles sont présents sur peu d'appareils, ne désignent pas tous le même mode de fonctionnement et portent différents noms (ex. : tandem mono).

Les applications

Hi-fi, home-cinema

Amplificateur haute fidélité intégré Sansui.

Les amplis hi-fi sont destinés à l’usage domestique. La puissance maximale se situe entre quelques dizaines et quelques centaines de watts, la majorité offrant une puissance inférieure à 100 W par canal.

Le type le plus courant est dit « ampli-préampli intégré ». Il regroupe en un seul appareil deux fonctions :

On trouve également sur le marché des appareils séparés destinés à chaque fonction.

Les amplificateurs « home-cinéma » ont un nombre de canaux plus important (généralement de 5 à 7) et une section préamplification plus élaborée. Elle intègre le plus souvent un décodeur (Dolby et DTS) et peut gérer les sources vidéo parallèlement à la gestion des sources sonores.

Monitoring

Les amplificateurs destinés au « monitoring » sont utilisés en studio pour les enceintes de contrôle (monitor en anglais) du mixage. Leur puissance est de l’ordre de quelques dizaines de watts. Ils se distinguent des amplificateurs hi-fi par :

Le refroidissement est généralement passif (par convection) pour éviter tout bruit.

Sonorisation

Rack d'amplificateurs numériques de sonorisation.

Les amplificateurs de sonorisation proposent des puissances très élevées, de l’ordre de plusieurs centaines voire plusieurs milliers de watts. Les amplificateurs basiques ont une section de préamplification réduite au réglage de volume. Les modèles évolués peuvent intégrer un système de traitement numérique du signal qui autorise des corrections d’égalisation, le filtrage, la limitation de la tension de sortie, etc.

Les amplificateurs de sonorisation proposent généralement deux ou quatre canaux. Ces derniers sont utiles par exemple pour gérer des circuits de retours pour les musiciens, proposer différents niveaux de reproduction dans des cas de diffusion « multizone », permettre la bi-amplification, etc.

Bien que les amplificateurs de sonorisation puissent être utilisés en hi-fi, le format des entrées (XLR ou Jack) mais surtout le bruit généré par la ventilation forcée est souvent problématique.

Casque

Les amplificateurs pour casques délivrent des puissances faibles, de l’ordre de 100 mW. Peu utilisés en hi-fi (la plupart des amplificateurs intégrés proposent une sortie casque), on les trouve couramment en studio d’enregistrement, de radio… L’utilisation de casques bien isolés permet d’avoir un retour qui ne perturbe pas la prise de son.

Notes et références

  1. (en) « Linear or switching power supply in Sound Process - diyAudio », sur diyaudio.com (consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes