Ange Bastiani
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Biographie
Naissance
Décès
(à 58 ans)
Paris 5e
Nom de naissance
Victor Maurice Élie Jean Le Page
Surnom
Ralph Bertis, Zep Cassini,
Luigi Da Costa, Ange Gabrielli, Maurice Raphaël, Victor Saint-Victor, Vic Vorlier
Pseudonyme
Maurice RaphaëlVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Genre artistique

Ange Bastiani est le principal nom de plume de Victor Maurice Élie Jean Le Page, né le à Brest et mort le dans le 5e arrondissement de Paris[1],[2], écrivain français, auteur de nombreux polars.

Il a écrit aussi sous les pseudonymes de Ralph Bertis, Zep Cassini, Luigi Da Costa, Ange Gabrielli, Maurice Raphaël, Victor Saint-Victor, Vic Vorlier.

Biographie

« Fils d'un officier de marine breton, mais né à Toulon »[3], il reste discret sur ses origines et affirmait avoir repris le nom de jeune fille de sa mère, d'origine corse[4]. Une chose est certaine : après la Seconde Guerre mondiale, il se lance dans l'écriture, d'abord sous le nom de plume de Maurice Raphaël. Son premier éditeur est Raymond Guérin qui propose de le faire éditer au Scorpion dirigée par Jean d'Halluin. Ses premiers écrits ne rencontrent pas le succès escompté, bien que salués par André Breton, à qui il envoie d'ailleurs ses ouvrages. Sous le nom de Maurice Raphaël, sa prose s'inscrit dans la lignée de Céline. On y retrouve les mêmes formules argotiques et scabreuses, souvent orientées vers le dégoût de soi-même. L'ensemble est jugé d'un grand pessimisme.

Lepage est, avec Albert Simonin, l'un des maîtres de l'argot du « Milieu ». Comme Simonin, il a eu un passé trouble : à ce jour, personne ne peut vraiment savoir ce que furent exactement les années de sa jeunesse[5]. Selon Alfred Eibel[6], entre autres, il aurait été durant la Seconde Guerre mondiale membre actif de la collaboration, « responsable aux questions juives pour les départements de l'Eure et de l'Eure-et-Loir », engagé dans la milice de la rue Lauriston. Ensuite, il n'aurait échappé que de peu à l'épuration. Il fait de la prison au Centre pénitentiaire de Fresnes et à celui de Fontevraud où il est bibliothécaire et y a l'idée d'utiliser sa connaissance très spéciale des truands pour écrire des romans[7].

Il touche ensuite à de nombreux domaines : romans érotiques, pièces de théâtre, guides… Mais il est surtout connu pour ses romans policiers, publiés dans les années 1950 et 1960 en Série noire et dans la collection Un mystère, « la plupart consacrés à la pègre corse ou marseillaise »[8].

Le Pain des jules est monté en 1959 par Jean Le Poulain au Théâtre des Capucines.

En 1960, son roman paru dans la Série noire, Le Pain des jules, est adapté au cinéma par Jacques Séverac.

Infatigable piéton de Paris, il meurt rue d'Alésia en 1977.

Postérité

Après avoir été l'un de ses premiers éditeurs, Éric Losfeld réédite Maurice Raphaël (Le Festival, De deux choses l'une, Ainsi soit-il, Claquemur) fin 1969[9]. Dans les années 1990, les éditions Le Dilettante édite également Maurice Raphaël (Les Yeux de la tête, Les Chevaux de bois sont ivres).

En 2007, Patrick Modiano le décrit dans son roman Dans le café de la jeunesse perdue.

Œuvres

Romans

Sous le pseudonyme d'Ange Bastiani

Sous le pseudonyme de Maurice Raphaël

Sous le pseudonyme de Ralph Bertis

Sous le pseudonyme de Zep Cassini

Sous le pseudonyme de Luigi Da Costa

Sous le pseudonyme de Ange Gabrielli

Sous le pseudonyme de Vic Vorlier

Recueil de nouvelles signées Ange Bastiani

Autres publications signées Ange Bastiani

Notes et références

  1. Archives en ligne de Paris, 5e arrondissement, année 1977, acte de décès no 577, cote 5D 316, vue 7/21.
  2. Fichier des décès en France mis en ligne par l'INSEE.
  3. Jean Tulard, Dictionnaire du roman policier, p. 63.
  4. Marino Zermac, Une vie sans importance. Paris pour toujours 1954-1960, chapitre 404.
  5. Olivier Maulin, « Maurice Raphaël l’incendiaire », Valeurs actuelles, (consulté le ) : « Sa vie est nimbée de mystères, parasitée par des rumeurs atroces ».
  6. Alfred Eibel, « Ange Bastiani ou démon » in Le Matricules des anges, juin-juillet 1996, en ligne.
  7. Télé 7 Jours n°696 du 25 août 1973, pages 12 et 13, article d'Eric de Goutel : "Ange Bastiani écrivit ses premiers romans policiers en prison" . Extrait : "J'ai l'expérience du milieu. J'ai fait pas mal de taule".
  8. Claude Mesplède, Dictionnaire des littératures policières, p. 170.
  9. 2 volumes reliés avec illustrations de Pierre Molinier en couverture sur la jaquette.
  10. À ne pas confondre avec le roman homonyme La Croix des vaches d'André Héléna (1952).

Sources