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Distinctions | Liste détaillée Prix Friedrich-Rückert (en) () Prix Johann-Heinrich-Voß pour la traduction () Commandeure de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne () Prix Leopold-Lucas () Prix de la paix des libraires allemands () Prix Reuchlin () Ordre de l'Amitié (d) () Hilal-i-Imtiaz (en) Sitara-i-Imtiaz |
Annemarie Schimmel (née le à Erfurt, morte le à Bonn) est une spécialiste allemande des sciences islamiques.
Sa mère vient d'une famille de marins et son père est un employé des postes qui s'intéresse à la philosophie et à la mystique. À 15 ans, elle commence à apprendre l'arabe avec Hans Ellenberg (de), professeur à l'université d'Iéna. On lui permet d'avoir deux ans d'avance et elle obtient son abitur à 16 ans.
Après un service volontaire de six mois, elle entre à l'université Humboldt de Berlin d'abord pour étudier la physique-chimie mais aussi l'histoire de l'art islamique et la langue arabe. Elle y suit notamment les cours d'Annemarie von Gabain. Le , elle obtient son doctorat avec une thèse sur La position du calife et des cadis à la fin de l'Égypte médiévale. Jusqu'à la fin de la guerre, elle est traductrice à l'office des Affaires étrangères dirigé par Joachim von Ribbentrop. De mai à , elle est internée par l'armée américaine à Marbourg. En 1951, avec un travail sur l'amour mystique dans le mysticisme islamique, elle obtient un doctorat en histoire des religions de l'université de Marbourg, où elle devient professeur. En 1961, elle est professeur de langues orientales à l'université de Bonn puis de 1967 à 1992 à Harvard, aux États-Unis, où elle fonde un institut sur la culture indo-musulmane.
Elle enseigne aussi à la faculté de théologie d'Ankara, à l'institut ismaélite de Londres et à l'université d'Édimbourg. Au Pakistan, pays qu'elle affectionne, elle développe l'Instituts Goethe de Lahore.
Selon certains musulmans, Schimmel se serait convertie à l'Islam, prenant de le nom de « Jamila », mais elle-même a toujours nié cela. Elle est enterrée au cimetière évangélique de Bonn.
Elle est l'auteur d'une centaine de livres, articles et publications. En 1995, elle remporte le Prix de la paix des libraires allemands. Mais cette attribution est controversée : une pétition signée par 270 éditeurs, 300 libraires et des personnalités comme Johannes Mario Simmel, Taslima Nasrin, Ralph Giordano, Alice Schwarzer, Elfriede Jelinek, Günter Wallraff, Bassam Tibi. Les signataires se réfèrent à un entretien télévisé d'Annemarie Schimmel, dans lequel elle dit comprendre la colère du monde islamique contre Les Versets sataniques de Salman Rushdie[1],[2],[3],[4],[5]. Elle maintient son propos, affirmant que la critique sur les fatwas contre Rushdie, mais aussi contre Taslima Nasreen, est faite sans prendre en compte le contexte[6],[7]. Avec son roman, Rushdie a « porté atteinte de façon blessante aux sentiments » des musulmans[8]. Dans les mois qui suivent, certains de ses anciens élèves comme Gernot Rotter (de)[9] s'en prennent à elle avec virulence[10]. Une lettre ouverte demande au président Herzog de ne pas lui attribuer le prix[11],[12],[13],[14]. Le jury du prix le lui remet tout de même[15],[16],[17],[18],[19] tandis qu'Annemarie Schimmel s'excuse, en se disant « apolitique »[20],[21].
Annemarie Schimmel milite pour une meilleure compréhension entre l'Islam et l'Occident et une coexistence pacifique entre les musulmans et non-musulmans. Elle fait connaître l'œuvre de Friedrich Rückert, poète et orientaliste. Elle se dit proche du soufisme et du poète Mohamed Iqbal. Elle a aussi rédigé plusieurs préfaces aux traductions de quelques ouvrages et poèmes de Frithjof Schuon.