Arc-et-Senans est un gros bourg du Doubs peuplé de 1 580 habitants (chiffre Insee 2014). Il se situe entre la rivière la Loue et la forêt de Chaux à 250 mètres d'altitude. Le village est assez étendu et composé de plusieurs hameaux : Arc, Senans et le Vernois ne font pour ainsi dire qu'une seule agglomération. Les hameaux du Deffois, du moulin Toussaint, de Roche sur Loue sont séparés. La particularité du Moulin Toussaint est qu'il faut passer par la commune voisine de Cramans sise dans le département du Jura pour y accéder. En effet, Il n'y a pas de pont pour desservir directement ce lieu-dit. La vie économique d'Arc-et-Senans est largement tournée vers le tourisme. La Saline royale attire 150 000 visiteurs par an (année 2000). En outre, une petite industrie s'y est développée, tournée principalement vers le bois et dans une moindre mesure la plasturgie. Ajoutons pour finir que la place de l'agriculture n'est pas à négliger : il y a encore près d'une dizaine d'exploitations. Traditionnellement, elle est tournée vers l'élevage de bovins laitiers et la culture céréalière.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 162 mm, avec 12,6 jours de précipitations en janvier et 9,1 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 182,8 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 41,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −25 °C, atteinte le [Note 1],[3],[4].
Statistiques 1991-2020 et records ARC-ET-SENANS (25) - alt : 235m, lat : 47°01'53"N, lon : 5°46'55"E Records établis sur la période du 01-01-1944 au 04-01-2024
Arc-et-Senans est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[7],[8],[9].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Besançon, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 310 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[10],[11].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (71,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (74 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (35,9 %), prairies (25 %), forêts (17,8 %), zones agricoles hétérogènes (10,8 %), zones urbanisées (8,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,7 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Toponymie
Ce serait le Petregium (Roche-sur-Loue) cité dans la Chronique de Saint-Bénigne. Arcum en 1049 ; Sonans en 1275 ; Cenans et Arc en Valoye en 1490 ; Arc en Vallois en 1681[13].
Histoire
Des traces d'occupations remontant à l'époque romaine ont été retrouvées, notamment au lieu-dit le Cretot. Des ossements ainsi que des bris de tuiles et de briques sont visibles dans le sol lors de terrassement. L'abbé Letondal, dans son livre Arc et Senans à travers les âges édité en 1927, relate assez complètement l'histoire communale.
Au xiiie siècle, les villages d'Arc et de Senans appartenaient à deux seigneuries différentes, celles de Château Rouillaud et de Roche-sur-Loue, mais appartenaient déjà à la même paroisse (paroisse de Senans, mentionnée en 1275 dans le compte diocésain). La commune d'Arc-et-Senans est créée en 1790 par regroupement des deux villages et de plusieurs hameaux, peu de temps donc après la loi de création des municipalités ()[14].
Pendant la seconde guerre mondiale, un camp d'internement de « nomades » est installé à Arc-et-Senans[15],[16]. Il sera ouvert de septembre 1941 à septembre 1943 ; le 11 septembre 1943, 168 nomades seront dirigés vers le camp de Jargeau dans le Loiret.
Politique et administration
Liste des maires successifs
Période
Identité
Étiquette
Qualité
1995
mars 2008
Jean Vaurs
mars 2008
En cours (au 1er juin 2020)
Jacques Maurice[17],[18] Réélu pour le mandat 2020-2026
Les habitants sont nommés les Arc-et-Senanais[19].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[21].
En 2021, la commune comptait 1 619 habitants[Note 4], en diminution de 1,22 % par rapport à 2015 (Doubs : +1,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Le château de Roche-sur-Loue était à l'origine un château fort verrouillant un nœud de communication et un gué sur la Loue. En 1756, il est entièrement reconstruit par le marquis de Grammont qui entend en faire une résidence. C'est le château issu de ces travaux que l'on peut voir aujourd'hui. Le corps du bâtiment est flanqué de deux tours carrées au toit à l'impériale. En 1864, Amédée Caron le transforme une nouvelle fois et implante une activité industrielle dans le domaine. Le château est une propriété privée, il ne se visite pas. Il est classé monument historique depuis 1974.
Le château d'Arc est plus récent. Il a été construit par M. Chaudois en 1751. Le bâtiment est entouré d'un grand parc de trois hectares protégé par un mur d'enceinte. Il est classé monument historique depuis 1984.
Il existait à Arc un troisième château fort, le Châtel-Rouillaud, mais il a brûlé en 1638. Aujourd'hui, il n'en subsiste que la motte sur laquelle il était bâti.
La saline royale - Maison du directeur
Le château de Roche-sur-Loue.
Le château d'Arc.
L'église Saint-Bénigne: Construite au XIXe siècle dans le style classique, elle abrite plusieurs tableaux admirables. Notamment dix peintures du XVIIe siècle, classées aux monuments historiques. Le clocher a été reconstruit à l'identique en 1921, à la suite d'un incendie dû à un orage. L'église possède deux orgues.
La chapelle d'Arc a été construite grâce aux dons des paroissiens et consacrée en 1913. Elle est dédiée au Sacré Cœur. Le clocher a été refait, il y a près de 25 ans : les agriculteurs ont financé les travaux en donnant le produit de la vente récente de la laiterie. Une rénovation complète de l'édifice a été réalisée en 1997 par une équipe de bénévoles.
La chapelle de la Grotte des Essarts[25] a été construite après l'épidémie de choléra de 1854. L'abbé Coutteret avait fait le vœu d'édifier ce monument, si la Vierge Marie protégeait la paroisse. C'est un édifice en pierre de taille situé sur un promontoire naturel, dominant le village et la saline royale. Une procession est organisée chaque . En 2006, la procession s'est effectuée de nuit à l'aide de flambeaux, la chapelle étant illuminée pour l'occasion, grâce à un groupe électrogène. La commune a rénové cette chapelle par le biais d'une souscription.
La portière à radeaux du moulin de Toussaint[26] construite en 1856 et restaurée en 2011. Il s'agit d'un passage créé dans la partie haute d'un barrage pour laisser passer les radeaux de bois flottant, mode de transport des agrumes utilisé du Moyen Âge jusqu'à la fin du XIXe siècle[27]. Le reste du temps, ce passage est fermé par un système amovible constitué d'une poutre que l'on soulève grâce à des cordes tirées par des cabestans et des planches de bois verticales appelées aiguilles[28].
Arc-et-Senans possède également une gare ferroviaire SNCF desservie par des TER de la région Franche-Comté.
René Caron, 1861-1930, administrateur de la Banque de France, député du Doubs de 1919 à 1924, membre de la commission de l'agriculture et de celle de l'économie et des finances, président du conseil d'administration de l’Eclair Comtois, président de l'Union des catholiques de Besançon, président de l'Union des Syndicats Agricoles du Doubs, président de l’Union des Caisses Rurales et Ouvrières de France, vice-président de la caisse régionale de Bourgogne et de Franche-Comté, vice-président de l’Union Agricole du Centre Est, vice-président de la Société Forestière de l’Est, administrateur de la succursale de la Caisse épargne de Besançon à Arc-et-Senans, membre de la chambre syndicale de l'union centrale des syndicats des agriculteurs de France, membre de la chambre d’agriculture de Besançon, membre de l’Académie des Sciences, Arts et Belles Lettres de Besançon, chevalier de l'ordre pontifical de Saint Grégoire le Grand. Il épousa Anne Marie Jacquard et était le fils d'Amédée Caron, ingénieur des Arts et Manufactures, sous-directeur de l'École Centrale, industriel et propriétaire foncier, et d'Anne Alexandrine Nicolas de Meissas.
Le père Jean-François Rigaud, né en 1834 dans une famille d'agriculteurs du village. Il intégra les Missions étrangères de Paris et devint prêtre en 1861. Il partit en mission dans le Sichuan oriental (Chine actuelle). Il a été tué le .
Joseph-Auguste Chevalier, né le . Il est ordonné prêtre en 1837 et intègre les Missions étrangères de Paris. Il effectua sa mission en Inde. Le , il fut nommé évêque d'Hiérapolis et vicaire apostolique du Maïssour. Il meurt le d'une pleurésie et est enterré dans le chœur de la cathédrale de Bangalore en Inde.
Le père Pierre Poncet, né à Arc-et-Senans le . Il fit ses études secondaires à l'école de la maîtrise de la cathédrale de Besançon, puis entre au grand séminaire de cette même ville. En 1953, il fit son service militaire et demanda, en 1954, son admission aux Missions étrangères de Paris. En 1956, il fut de nouveau convoqué par l'armée, pour aller en Algérie, servir comme sous-lieutenant pendant quelques mois. Revenu à la rue du Bac à Paris - siège des Missions étrangères de Paris -, il y fut ordonné prêtre, le et reçut sa nomination pour le vicariat apostolique de Huế (Centre Viêt Nam). Il mourut à Huế d'une rafale de mitraillette le , ainsi qu'un autre missionnaire, le père Cressonnier.
↑Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )