Ardennais | ||
Pays | France, Belgique | |
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Région | Majorité du département des Ardennes (sauf Givet et ses environs),
Région de Vresse-sur-Semois en Belgique. |
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Nom des locuteurs | Ardennophones | |
Typologie | SVO, flexionnelle, accusative, syllabique, à accent d'intensité | |
Classification par famille | ||
Codes de langue | ||
Linguasphere | 51-AAA-hgk
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L'ardennais est un dialecte d'oïl traditionnellement parlé dans le département des Ardennes et dans une petite partie de la province de Namur, en Belgique. Il est le dialecte le plus au nord de la langue champenoise.
À cause de cette situation géographique, il reçoit de nombreuses influences d'autres langues (francique, lorrain, wallon) et fait notamment transition avec la langue wallonne parlée plus au nord.
L'ardennais souvent appelé, « patois ardennais », est un dialecte du champenois (une langue d'oïl) parlé dans les Ardennes françaises et une petite partie de l'Ardenne belge (grande commune de Vresse-sur-Semois)[1], dans la province de Namur. Ses locuteurs sont nommés les ardennophones[2].
Par sa situation géographique de frontière, il est au cœur d'influences très diverses tant de langues romanes que de langues germaniques. Les Ardennes sont, en effet, entourées par la Belgique (Wallonie) au nord, le Luxembourg historique au nord-est, la Lorraine à l'Est, le Hainaut au nord-ouest, la Picardie à l'ouest et la Champagne au sud. L'Allemagne n'est pas loin non plus puisque la ville de Trèves est située à 100 km de la frontière ardennaise et 150 km de la ville de Sedan.
Des influences de la langue picarde sont présentes dans l'ouest ardennais dans la région de la Thiérache. Le lorrain et son dialecte gaumais (lorrain de belgique) en envoient à l'Est.
Le wallon est la principale langue qui influence le dialecte ardennais. Une bonne partie des Ardennes jusqu'aux portes de l'Argonne reçoit des influences linguistiques, notamment du vocabulaire, depuis la Wallonie qui enveloppe tout le nord du territoire des Ardennes.
Il fait transition avec le wallon au nord, et dans une moindre mesure avec le lorrain, dont le gaumais belge, à l'est[3].
Mais le dialecte ardennais fait surtout transition entre le champenois et la langue wallonne[4], parlée dès le nord des Ardennes française dans la région de Givet.
Au vu de sa proximité géographique avec la Belgique et le Luxembourg, il reçoit de très fortes influences de langues germaniques. La principale est celle du francique sous ses différentes formes[5]. Parmi ces influences franciques se trouve celle du luxembourgeois parlé en Luxembourg mais aussi dans la région proche d'Arlon en Belgique[6] (ex. « schloffer » pour « dormir »). Cette dernière se retrouve notamment dans le secteur des « Portes du Luxembourg ». Le flamand passe aussi, d'une manière moindre, en ardennais via le wallon qui en a repris des mots (ex. « wassingue » pour « serpilière »).
Parmi les principales influences, la conservation en début de mot du « w » germanique et non sa transformation en « g / gu » comme en français. Exemple le nom germanique Waldilan donne l'ardennais Wadelin (ex. Wadelincourt[7]) et non pas comme en français Gadelin. De même le germanique Warner latinisé en Warinus donne Warner (prononcé Warné) et non pas Guérin (ex. Warnécourt[8]), etc. Selon le linguiste Charles Bruneau la phonologie (prononciation des mots) des parlers ardennais est fortement influencée par les langues germaniques[9]. L'influence apparaît aussi fréquemment en toponymie[10]. Par exemple, il existe des toponymes de type Willers (ex. Williers) proches de ceux qui existent en Alsace ou en Moselle.
Des auteurs d'expressions ardennaises existaient au Moyen Âge.
La Chanson des quatre fils Aymon, dont une bonne partie a pour toile de fond les Ardennes, a probablement pour origine initiale la région ardennaise.
Des auteurs de langue française connus comme Paul Verlaine[11] mais surtout Arthur Rimbaud[12],[13], originaire des Ardennes et de Charleville-Mézières, ont insérés dans leurs textes des formules et termes originaires des Ardennes.
De nombreux auteurs ardennais défendent et promeuvent le parler ardennais.
Lise Bésème-Pia originaire de Sécheval a écrit de nombreux livres sur la gastronomie ardennaise mais aussi des livres sur ce patois ardennais[14]. Bernard Poplineau, de la région d'Haraucourt est à l'origine de nombreuses publications (ex. Vieux parler et chansons de nos grands-pères ardennais) tant sous forme de livres que de CD audios où sont enregistrées des chansons locales et traditionnelles. Gérard Avril est aussi une référence qui a écrit de nombreux livres sur les patois ardennais[15].
C'est aussi le cas de Nicolas Roger dans la région de Sugny, en Belgique qui a produit un Lexique du parler champenois de Sugny. Yves Kretzmeyer est, quant à lui, un auteur de bande dessinées en ardennais de la région d'Angecourt (Histoires de dires et série Sacré Verrat d'Arthémise en cinq tomes[16]) mais aussi un conteur.
Quelques exemples de mots et termes ardennais, certains avec étymologies et origines, classés par ordre alphabétique :