Fils et petit-fils de négociants nivernais, Philippe Auguste Matisse entre d'abord à l'École des beaux-arts de Dijon[6],[7],[8] avant de poursuivre sa formation à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris où il devient élève de Léon Bonnat. Par contre, on ignore tout de ses maîtres dans l'art du vitrail dans lequel il allait s'illustrer par la suite. Répertorié comme artiste-peintre dès 1895 dans l’Annuaire-almanach du commerce édité par Didot-Bottin. il devient la même année membre de la Société des artistes français. Il participera alors à tous les Salons jusqu'en 1931, année de sa mort. Mais bientôt éclipsé par la figure montante du fauvisme, Auguste Matisse se trouvera progressivement marginalisé et cantonné dans la représentation de paysages maritimes, domaine où il finira toutefois par être reconnu et honoré du titre de peintre officiel de la Marine en 1924[9],[10].
À partir des années 1895-1900[11], Auguste Matisse passera tous ses étés dans sa maison-atelier de « La Corderie » à Bréhat[12],[13] où il recevait amis et élèves. Sur l'île, il avait entre autres comme voisins André Vermare, prix de Rome de sculpture, qui avait fait construire une maison à Pen-ar-Bout, et le peintre et graveur Gustave Bourgain qui avait une villa dans les rochers de l'anse de Guerzido.
Son travail est toujours représenté à Bréhat dans l'ancienne propriété de François Saudinos, un éditeur et marchand d'objets d'art religieux parisien de la place Saint-Sulpice, qui lui avait confié en 1919 la décoration de sa salle de séjour comportant la commande de huit tableaux pour encastrer dans les boiseries et de vitraux comme panneaux vitrés des deux portes d'accès. Auguste Matisse mourra subitement dans son atelier bréhatin le [14], terrassé en plein travail par une attaque d'apoplexie à l'âge de 65 ans[15]. Il repose dans le cimetière communal de l'île[16].
Sa fille Berthe (1888-1974)[17] avait épousé l'architecte Andréas Peters, fils du peintre norvégien Wilhelm Peters, dont elle avait eu un fils Éric né en 1911[18]. Céramiste[19], Éric Peters-Matisse[20] rejoindra les rangs des FFI sous l'Occupation[21]. Arrêté par la Gestapo en juin 1942 pour des faits de sabotage, il sera incarcéré à la prison de Fresnes, condamné à mort et fusillé deux mois plus tard[22]. Conformément à ses dernières volontés, il est inhumé aux côtés de son grand-père[23] dont il avait orné la tombe d'un grand médaillon en bronze dix ans plus tôt[24].
1924 : Aux vainqueurs du concours de la VIIIe Olympiade Chamonix-Mont-Blanc, affiche officielle des Jeux olympiques d'hiver 1924, commande de la compagnie PLM[34].
↑« Les bonnes gens, abrutis par les critiques bien pensants rédacteurs de palmarès officiels, se tordaient [de rire] parce qu'ils se croyaient en face des toiles d'Henri Matisse, le Fauve, le Maudit », André Salmon, « La Semaine artistique. Les deux Matisse », L'Europe nouvelle, 20 juillet 1918, p. 1348-1349"auguste matisse" lire en ligne sur Gallica
↑Adolphe Dervaux, « Il y a Matisse et Matisse », L'Œuvre, 29 mai 1923, p. 5 lire en ligne sur Gallica
↑« M. Georges Contenot. — Matisse est représenté dans notre Hôtel de Ville. Il a exécuté un vitrail qui se trouve à la première Commission. M. Thirion. — Vous faites erreur, mon cher collègue : vous confondez Auguste Matisse, qui est un peintre de vitrail, d'ailleurs sans intérêt, avec le très grand peintre Henri Matisse, qui est un des hommes les plus représentatifs de la peinture moderne », Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 17 juillet 1946, p. 366 lire en ligne sur Gallica.
↑Au Salon d'automne.Les Annales coloniales, 16 novembre 1923, p. 2, lire en ligne sur Gallica. Le rédacteur de l'article rappelle « qu'il ne faut pas le confondre avec son homonyme [Henri Matisse] exposant au même salon ».
↑Cette rétrospective, présentée par l'historien de l'art Charles Saunier, est la première et la dernière en date consacrée à l'œuvre d'Auguste Matisse.
↑Françoise Gatouillat, Michel Hérold et Véronique David, Des vitraux par milliers… Bilan d’un inventaire : le recensement des vitraux anciens de la France, In Situ, n° 6, 2005, p. 20 [lire en ligne].
↑Les affiches des Jeux Olympiques d’hiver de Chamonix 1924 à Sotchi 2014, Le Centre d'études olympiques, 2017, p. 5 [lire en ligne] — contient une reproduction de l'affiche.
↑ « Ministère de l'Instruction publique des Beaux-Arts et des Cultes. Officier d'Académie », Journal Officiel, 21 mai 1905, p. 3264 lire en ligne sur Gallica
Roger de Félice, « Auguste Matisse », Art et décoration, vol. 37, no 220, , p. 123-128 (lire en ligne, consulté le ) — contient les reproductions de quatre marines et trois vitraux.
« Peintres », sur musée virtuel de l'île de Bréhat (consulté le ) — contient les reproductions de sept marines et deux vitraux.