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En droit seigneurial, l'aveu est une déclaration écrite que doit fournir le vassal à son suzerain lorsqu’il entre en possession d’un fief (par achat ou héritage). L’aveu est accompagné d’un dénombrement ou minu décrivant en détail les biens composant le fief.

Contenu

Le déclarant reconnaît par cet écrit les biens qu'il tient de son suzerain et décrit les droits et devoirs vis-à-vis de celui-ci. Le contenu de l'acte doit être accepté par le suzerain qui peut demander une nouvelle version s'il n'est pas d'accord avec son contenu.

La description fournie dans l'aveu comprend :

Si l'aveu est motivé par un rachat (succession), le vassal doit régler à son suzerain une somme qui peut se monter à une année de revenu.

Si la terre est noble, l'aveu indique également le montant de la chef rente due par le vassal au suzerain au titre de la tenue ou du village. Les terres nobles étaient à l'origine les terres de vassaux qui suivaient leur suzerain à la guerre ; elles bénéficiaient à ce titre d'exemptions fiscales qui se sont perpétuées. On parle dans les actes de métairie noble, de lieu noble, ... Les terres roturières qui ne bénéficiaient pas de ces exemptions étaient majoritaires. Le propriétaire d'une terre ou d'un lieu noble devait s'acquitter de la chef rente, généralement une somme symbolique par rapport à la valeur du bien. Les terres nobles pouvaient être possédées par des roturiers. Réciproquement, le patrimoine des nobles comportaient un mélange de terres nobles et de terres roturières.

Contexte

Propriété directe ou éminente et propriété utile

Le système féodal, mis en place au cours du Moyen Âge, définit deux types de propriété : la propriété directe ou éminente et la propriété utile. Un bien peut donc être détenu simultanément par deux propriétaires :

Le bien concédé est désigné par le terme générique de tenure. Le seigneur généralement n'afféage (ne concède) qu'une partie de son domaine : la partie afféagée est la mouvance.

Fief et censive roturière

Le domaine utile peut être concédé à un autre seigneur (on parle alors de fief) ou à un roturier, auquel cas on parle de censive. Le concédant est le suzerain du tenancier noble (vassal).

Les droits et devoirs du tenancier

Le tenancier dispose des fruits de la propriété (récoltes, produit du fermage s'il loue la propriété).

Les obligations du tenancier noble

Initialement les obligations du tenancier noble sont d'ordre militaire et politique. Le vassal doit le service des armes à son suzerain. L'acte de foi et hommage matérialise le devoir que le vassal est tenu de rendre au seigneur.

Les obligations du tenancier roturier

Lorsque la tenure est roturière, le seigneur perçoit un cens constitué de redevances en argent et/ou en nature (céréales, chapons, poules, etc) et peut exiger des services (corvées). Le tenancier peut se voir imposer l'utilisation du moulin et du four à pain seigneurial.

La transmission du bien

Lorsque le bien est transmis par héritage ou donation, un droit de rachat doit être versé par le tenancier au concédant.

La vente du bien

Le tenancier a également la faculté de céder le bien sous certaines conditions.

Le concédant peut en cas de vente (mutation) du bien par le tenancier exercer son droit de retrait, c'est-à-dire racheter à l'acheteur le bien (retrait censuel ou féodal).

Les droits du concédant

En Bretagne, le droit de justice (basse, moyenne ou haute selon le cas) est systématiquement associé à la propriété d'un bien. Cette justice est selon le cas concédée ou non par le suzerain au vassal sur le ressort de son fief.

L'évolution de la propriété féodale

Au cours de l'époque moderne (XVIe siècle au XVIIIe siècle), les droits attachés à la propriété éminente diminuent surtout dans le cas des fiefs. Les droits de succession en ligne directe sont supprimés. L'engagement d'homme à homme qu'était l'acte de foi et hommage est remplacé par l'aveu, simple acte notarié. La valeur des redevances féodales devient progressivement symbolique. L'hostilité à la propriété éminente est partagée par tous.

Bibliographie