En français, un barbarisme est une faute de langue qui enfreint les règles de la morphologie (la forme n'existe pas), mais pas celles de la syntaxe (c'est alors un solécisme : la forme existe). Il consiste à importer dans une langue donnée des formes qui sont usuelles dans une langue étrangère (si tel n'est pas le cas, on pourra parler de cacographie, ou d'hypercorrection).
Ce mot s'emploie surtout pour les fautes de traduction dans les langues anciennes (latin, grec, hébreu, arabe classique). L'incorrection peut également relever de la prononciation.
Du latin barbarismus (« expression vicieuse »), provenant du mot grec barbaros (étranger), par extension « mot d'origine étrangère », parce que les étrangers avaient tendance à importer dans les langues latines et grecques les règles de morphologies, souvent d'orthographe et/ou de prononciation, mais aussi de flexion, ou de dérivation, de leurs propres langues.
Il existe plusieurs formes de barbarismes[1].
D'un point de vue du respect de la norme d'une langue , un barbarisme est un mot qui n'existe pas sous l'aspect rencontré dans une langue donnée et un temps précis. Ainsi, « je veux que tu *voyes » pour « je veux que tu voies » est un barbarisme. Un barbarisme est aussi un mot composé de plusieurs racines d'origine étrangère, par exemple monopersonnel[2].
Le barbarisme est une erreur lexicale (exemple : athéisme a pour adjectif dérivé athée et non *athéiste ; brave donne bravoure et non *bravitude) ou morphologique (en latin, nix, niv-is « neige » a pour génitif pluriel niv-ium et non *niv-um, en français mourir a pour futur mourrai et non *mourirai), alors que le solécisme est une faute grammaticale (syntaxique).
Le barbarisme est également une faute involontaire, par opposition au néologisme qui, lui, est volontaire (ex : confusant, bigamie, télévision). Il peut être dû à une analogie avec d'autres termes ou formes similaires (nous disons, donc vous *disez) et relève ainsi d'une forme d'hypercorrection (barbarismes enfantins ou de locuteurs étrangers notamment).
Une forme erronée fondée sur une analogie avec une langue étrangère est un barbarisme (fondé sur une mauvaise transposition), si elle n'est pas un pur et simple emprunt.
Il ne faut pas non plus confondre le barbarisme avec l'abus de langage (impropriété, emploi d'un mot pour un autre).