En héraldique les besants et les tourteaux constituent une famille riche de noms pour la figuration très rudimentaire d'un disque de petite taille.
Classé « figure naturelle » par les uns, « meuble géométrique » par d'autres, le besant semble tirer son origine d'un nom de monnaie de Byzance (4, 5, 6, 10, 13, 17…), alors que le tourteau reste plus énigmatique (certains auteurs — dont Michel de Crayencour (27) — voient en lui une tranche de tronc d'arbre).
De métal, le disque est un besant, d'émail c'est un tourteau.
Les tourteaux plus riches en teintes ont aussi produit une nomenclature (3, 16), désuète et peu utilisée :
Lorsqu'il est de fourrure, est-ce un besant ou un tourteau ? Les auteurs sont très partagé sur la question. Heureusement les exemples sont rares.
On trouve dans Trésor héraldique ou mercure armorial par Charles Segouing (1647) : des besans d'hermine attribués à Canisy, Bodegat, Sanssay, Vaussin, Nassau (sur le Rhin) et de vair pour Marsant (Normandie). Mais pour Riestap (13), Bodegat est blasonné avec des tourteaux d'hermine. Viton de Saint-Allais définit aussi comme tourteaux ceux de fourrure.
Des variantes fréquentes sont obtenues par parti (partitionné en deux verticalement). Mais il peut exister d'autres partitions (coupé, tranché).
Œil de faucon, défini comme plate entourée d'un annelet de sable d'une façon quasi unanime se trouve ainsi défini dans le dictionnaire de L.-A. Duhoux d'Argicourt (16), mais dans son même dictionnaire, on le retrouve contradictoirement en exemple à ogoesse comme étant « chargé d'un gros point d'argent » (ce qui lui laisserait théoriquement la possibilité de charger un métal en tant qu'ogoesse, ou un émail en tant que plate). (Fig. 10 : tranché d'or et de sinople, à un œil de faucon brochant sur le tout.)