En anglais, « bulletin board » est l'expression désignant un panneau d'affichage public (ici dans un couloir du Massachusetts Institute of Technology (MIT) en novembre 2004) sur lequel tout le monde peut accrocher une affiche pour faire passer un message.

Un bulletin board system (de l'anglais signifiant littéralement « système de tableau d'affichage électronique »), couramment abrégé sous le sigle BBS, ou babillard électronique en français québécois[1], consiste en un serveur équipé d'un logiciel offrant les services d'échange de messages, de stockage et d'échange de fichiers, de jeux via un ou plusieurs modems reliés à des lignes téléphoniques.

Populaire entre la fin des années 1970 et la première moitié des années 1990, le maillage mondial des BBS a été supplanté par Internet. Dans les années 2000, le terme BBS peut désigner un forum Internet, notamment dans les pays asiatiques. Cependant, une « nouvelle génération » de BBS a vu le jour à la fin du règne des BBS téléphoniques. Telnet a donc permis aux utilisateurs des BBS de continuer leurs activités dans la nouvelle génération.

Types de BBS

Il existe plusieurs sortes de BBS :

Technologie

La popularité des BBS fut indexée avec l'amélioration technique des modems. Les premiers boards à 1200 bauds en texte simple laissèrent la place aux premières pages en 16 couleurs qu'autorisait le code ANSI grâce aux modems 9600, 14400 bauds. Les modems les plus cotés pour les traders et les sysops étaient ceux conçus par la société US Robotics car ils avaient toujours une certaine avance technologique et des vitesses de transfert un peu plus élevées que les standards normalisés (le fameux HST à la fin des années 1980). Côté logiciel, les protocoles de transfert tel que Xmodem, Zmodem facilitèrent l'échange de fichiers. Les programmes de BBS les plus courants étaient RemoteAccess (en), Amiexpress (en), PCBoard, Renegade (en), PCexpress, CNET et côté client : Terminate (en), Telix (en), Procomm, etc.

Cela a aussi été l'âge d'or pour l'Amiga qui par son système d'exploitation multitâche préemptif était très souvent utilisé comme serveur BBS.

Aujourd'hui, le protocole Telnet, SSH ou GNU permet aux internautes d’accéder aux multiples BBS encore actifs à travers le monde. Une liste de BBS mise à jour régulièrement est disponible sur le net : Telnet BBS Guide. Les BBS accessibles par communication téléphonique sont également disponibles.

Administration

La personne chargée de gérer un BBS, d'un point de vue non seulement technique, mais aussi d'animation et de modération des discussions, est l'opérateur (de) système, également désigné par l'anglicisme sysop (contraction de « system operator »). Il s'agit en général du créateur du BBS, et il est aussi souvent chargé de son hébergement. Il en est responsable, c'est la personne à contacter en cas de problème ; la plupart des BBS ont d'ailleurs une fonction « Page the Sysop » prévue à cet effet.

La fonction d'opérateur système peut occuper une heure par semaine pour les petits BBS, comme il peut s'agir d'une activité à temps plein pour les BBS les plus populaires[2].

L'opérateur système peut être aidé en cela par un ou plusieurs co-sysops, c'est-à-dire des utilisateurs du BBS à qui des droits supplémentaires ont été accordés, afin d'aider à sa gestion, comme la validation des utilisateurs ou la surveillance des discussions, ou encore la sélection et le classement des fichiers proposés au téléchargement[3].

Terminologie

Les BBS du réseau téléphonique

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La plupart des BBS du réseau téléphonique commuté ont disparu.

En Belgique

Ecran d'accueil de Europa BBS
Ecran d'accueil de Europa BBS

En France

Un des pionniers fut Suptel. Il y eut en France jusqu'à une centaine de BBS répartis sur tout le territoire à la fin des années 1990.

A noter qu'il n'existait qu'un seul logiciel Français, BBSMIL, utilisé par son auteur Paul Milliot pour son propre BBS "Paul's BBS", dont la durée de vie fut de quatre ans (1990-1994).

Au Québec

La région de Montréal comptait plusieurs centaines de babillards avant l'arrivée populaire d'Internet au Québec, vers 1995. Le BBS bilingue Juxtaposition était la référence[5],[6] : son Sysop entretenait mensuellement une liste des babillards actifs dans la région de l'indicatif 514 (ce qui comptait à l'époque l'île de Montréal ainsi que les régions autour qui font partie aujourd'hui du 450). Une communauté particulièrement active y florissait à Pointe-aux-Trembles autour de Marcus BBS.

Entre 2021 et 2022, le dernier BBS du Québec a fermé ses Portes.

En Suisse

La Suisse a aussi été un pays très actif dans ce domaine, par une scène Amiga très développée entre autres et par son important parc Macintosh.

Notes et références

  1. « babillard électronique », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
  2. (en) Marvin J. Miller, Computer Applications in Mental Health : Education and Evaluation, Haworth Press, , 183 p. (ISBN 1-56024-279-5, présentation en ligne), p. 23-24
  3. (en) Javvin Technologies Inc., Network Dictionary, Javvin Press, , 560 p. (ISBN 978-1-60267-000-6 et 1-60267-000-5, présentation en ligne), p. 124
  4. Mathieu Chappuis, « BBSF9509 » Accès libre [txt] (consulté le )
  5. (en) « Latest Juxtaposition BBS List », mtl.general, Usenet, (consulté le )
  6. (en) « BBS# Directory listing for the Montreal (514) dialing area », sur TEXTFILES.COM, Juxtaposition BBS, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes