Yosa Buson : Un épervier noir et deux corneilles
Okuhara Seiko, Sans titre.

Le bunjin-ga (文人画, « peinture de lettrés ») ou nan-ga (南画, « peinture du Sud »), est un genre de peinture qui s'est développé au Japon à partir du XVIIIe siècle, inspiré par la peinture de lettrés chinoise.

Origine

Comme la peinture de lettrés chinoise - qui s'est, elle, développé très tôt en Chine, et a commencé à se fixer vers la fin de la dynastie Yuan (1280-1368) - la peinture de lettré japonaise était l'œuvre de lettrés de culture confucéenne et connaisseurs de la poésie chinoise classique. C'est une peinture essentiellement monochrome, à l'encre de Chine, et - en principe - uniquement tournée vers la peinture de paysages.

Comme pour la peinture de lettrés chinoise et son « École du Sud », la peinture de lettrés japonaise était également connue comme « peinture du Sud » (nan-ga, 南画).

Cependant, les lettrés japonais n'avaient pas la possibilité de quitter le Japon, et n'avaient donc que peu accès aux œuvres chinoises originales, et n'avaient également que bien peu d'opportunités de rencontrer des lettrés chinois eux-mêmes. Donc, le mode de vie, la mentalité et l'interprétation même du style de l'École du Sud changèrent considérablement en passant de Chine au Japon.

Histoire du bunjin-ga

Les premiers peintres bunjin-ga

Les pionniers du bunjin-ga[1] inclurent des peintres comme Hattori Nankaku (1683-1759), mais les peintres qui eurent une influence majeure pour définir ce nouveau mouvement furent :

Quant à Hanabusa Itchō (1652-1724), s'il se réclama du mouvement bunjin-ga avant de créer sa propre école, son style très libre, et sa profonde originalité, ne permettent pas de le ranger comme un des maîtres fondateurs du bunjin-ga.

Les maîtres de la peinture bunjin-ga

Ike no Taiga et Yosa Buson sont très généralement considérés comme les maîtres du style Nan-ga.

Diffusion et décadence du bunjin-ga

La peinture Nan-ga se répandit alors, non seulement dans la région de Kyōto et d'Ōsaka, mais aussi à Nagoya et à Kyūshū. Dans la région de Kyōto et d'Ōsaka, on trouva des peintres comme Uragami Gyokudo (1745-1820), Okada Beisanjin et Okada Hanko, ainsi que Aoki Mokubei (1767-1833), puis Rai San'yo (1780-1832).

À Edo, on trouva des peintres comme Tani Bunchō (1763-1840), Watanabe Kazan (1793-1841), qui fut élève de Tani Bunchō, et Tachihara Kyosho (1785-1840).

Mais avec les peintres Nan-ga de Nagoya, tels que Nakabayashi Chikudo (1776-1853) et Yamamoto Baiitsu (1783-1856), le style nan-ga commença à se diluer et à se mélanger avec d'autres formes de peinture japonaise, signant ainsi la fin du bunjin-ga en tant que mouvement distinct.

Différences avec la peinture de lettrés chinoise

Il est essentiel cependant de noter les différences qui séparent le bunjin-ga de la peinture de lettrés chinoise. S'ils sont unis en effet par leur culture confucéenne et leur connaissance de la poésie chinoise, ils en diffèrent par le contexte des sociétés dans lesquelles ils vivaient, ainsi que par leur conception plus floue du style de l'École du Sud chinoise :

Principaux artistes bunjin-ga

Notes et références

  1. The Heibonsha survey of Japanese art : "Japanese painting in the Literati style", page 39 (ISBN 0-8348-1019-0)
  2. The Heibonsha survey of Japanese art : "Japanese painting in the Literati style", page 13 (ISBN 0-8348-1019-0)
  3. The Heibonsha survey of Japanese art : "Japanese painting in the Literati style", page 141 (ISBN 0-8348-1019-0)
  4. The Heibonsha survey of Japanese art : "Japanese painting in the Literati style", page 131 (ISBN 0-8348-1019-0)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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