Nom de naissance | Zakia Bent Haj Boubaker Marrakchi |
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Naissance |
Sfax, Tunisie |
Décès | (à 78 ans) |
Activité principale | Chanteuse |
Genre musical | Musique tunisienne |
Instruments | Oud |
Chafia Rochdi (arabe : شافية رشدي), de son vrai nom Zakia Bent Haj Boubaker Marrakchi, née le à Sfax et morte le , est une actrice et chanteuse tunisienne.
Elle naît en 1910 à Sfax[1]. Orpheline dès son enfance, elle suit ses études primaires dans sa ville natale. Cependant, elle est éprise de théâtre dès l'âge de 14 ans et apprend à jouer du piano[1]. Elle fait ses débuts au théâtre dans les années 1920 sous la férule de Mohamed Chabchoub[2]. Ambitieuse, elle aspire à la reconnaissance du public de Tunis. Elle monte donc à la capitale vers 1929, s'installe à Bab Souika et fait entre-temps la connaissance du grand homme de théâtre Habib Manâa. Elle adhère à la troupe Fadhila Khetmi[1] — du nom de l'artiste tunisienne qui fut la première à fonder sa propre troupe[1] — et prend part à ses premières représentations.
Affublée par ses admirateurs du surnom de Nana[1],[3], sa notoriété la fait remarquer par Mustapha Sfar à la recherche de nouvelles égéries. Véritable coqueluche de la capitale[3], Rochdi — son foulard en mousseline à la main[1] — accompagne ses chansons d'un balancement du buste[1], interprétant des chansons en arabe ou en franco-arabe[1] qu'elle agrémente de danses orientales[1].
Reine des cafés-concerts et des nuits blanches du ramadan, danseuse et tragédienne, elle est l'une des rares artistes tunisiennes à fonder sa propre compagnie théâtrale et l'unique femme à participer à la création de La Rachidia aux côtés de Mustapha Sfar[3]. De 1934 à 1941, elle connaît la période faste de sa carrière artistique. Elle participe à divers orchestres en compagnie de grands musiciens de l'époque et crée même son propre orchestre[1] qu'elle nomme « Orchestre Nana ». Courtisée, Rochdi se produit devant les membres de la famille beylicale[3]. Cependant, vers la fin de sa vie, elle abandonne le chant pour se consacrer uniquement au théâtre.
Esprit anticonformiste pour son époque, elle se marie dix fois[1] et scandalise Tunis en conduisant en 1940, recouverte d'un sefseri, une voiture décapotable à travers les rues de la capitale[1],[2]. Amie des artistes et des hommes de lettres, elle tient chez elle un salon littéraire où se rencontrent les esprits les plus brillants du moment. À la fin de sa vie, elle qui avait connu les privations au début de sa vie, finit par léguer ses biens et sa fortune à des œuvres caritatives[1]. Elle meurt en [1],[2].