Nom de naissance | Constantin (Konstanty) Régamey |
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Naissance |
Kiev (Ukraine) |
Décès |
(à 75 ans) Lausanne (Suisse) |
Lieux de résidence | Kiev (Ukraine), Varsovie (Pologne), Lausanne (Suisse) |
Activité principale | Compositeur, pianiste, critique musical; écrivain, philologue, bouddhologue et orientaliste, enseignant |
Style | Musique moderne, musique contemporaine |
Activités annexes | Enseignement : langues et civilisations slaves et orientales, linguistique générale |
Enseignement | Fribourg (Suisse), Lausanne (Suisse) |
Ascendants | Fils de Konstanty Kazimierz Regamey |
Œuvres principales
Musique
Bouddhologie
Constantin Regamey, né le à Kiev, en Ukraine, et mort le à Lausanne, Suisse[1], est un musicien suisse d'ascendance vaudoise et polonaise, à la fois compositeur, pianiste et critique musical ainsi qu'écrivain, philologue, bouddhologue et orientaliste. Il enseigna aux universités de Varsovie, Fribourg et Lausanne.
Nicole Loutan-Charbon, dans le livre qu'elle consacra à Constantin Regamey, le définit ainsi : « C. Regamey, véritable homme de la Renaissance vivant au XXe siècle, en qui s’unissent avec un rare bonheur les qualités d’un musicien, d’un érudit et d’un poète. »[2]
Constantin Regamey était le fils de Konstanty Kazimierz Regamey, pianiste, compositeur et pédagogue, de nationalité suisse (l'arrière-grand-père de C. Regamey, citoyen suisse, avait émigré de Lausanne à Vilno, en Pologne, puis à Kiev, en Ukraine) ; sa mère, Lydia Slavitsch, était pianiste. Les parents dirigeaient une école de musique à Kiev, le jeune Constantin Regamey étudia la musique avec ses parents, le piano avec sa mère dès l'âge de cinq ans[3].
Le père de Constantin Regamey avait gardé la nationalité suisse, mais l'abandonna lors de la Révolution d'Octobre. Lorsque Constantin Regamey eut 15 ans, il obtint son passeport suisse à Varsovie (où il vivait avec sa mère, ses parents ayant divorcé). Dès 1920, Constantin Regamey étudia le piano et la théories[4],[5],[6]. Le cercle de ses amis comportait Karol Szymanowski, Jarosław Iwaszkiewicz, Boleslas Miciński, Konstanty entre autres[3].
Malgré son activité professionnelle scientifique — en 1936, Constantin Regamey avait été nommé chargé de cours de philologie indienne à l'Université de Varsovie —, il participa à la vie musicale de la Pologne comme critique et musicographe, spécialisé dans les problèmes de la musique contemporaine[7]. De 1937 à 1939, il fut rédacteur en chef de la revue Muzyka Polska[4],[5],[6].
En 1939, quand la Seconde Guerre mondiale éclate, et bien qu'il fût libre de quitter le pays, Regamey resta en Pologne. Il participa à l'organisation de la Société internationale pour la musique contemporaine à Varsovie et à Cracovie, gagnant sa vie dans les cafés, où il jouait du piano aux côtés de Witold Lutosławski (en tant que citoyen suisse, Regamey n'avait pas été inquiété par la Gestapo)[4],[5],[6]. Dès 1942, pendant l'occupation allemande, il entra dans la résistance sous le pseudonyme Czesław Drogowski, participa aux activités de l'armée clandestine polonaise nationale et cacha des partisans[3].
Pendant ces années d'inactivité forcée, Constantin Regamey avait étudié la composition en autodidacte[7]. Il écrivit aussi son Quintette pour clarinette, basson, violon, violoncelle et piano, sur des thèmes de Kazimierz Sikorski, entre 1942 à 1944.
Après l'Insurrection de Varsovie, du 1er août au 2 octobre 1944 (soulèvement armé contre l'occupant allemand par la résistance polonaise), la mère de Constantin Regamey fut déportée au camp de concentration du Stutthoff, près de Dantzig ; elle échappa à la mort grâce au passeport suisse de son fils[4],[5],[6]. La même année, Regamey, sa femme et sa mère furent remis aux « forces de paix » en tant que citoyens suisses. En novembre 1944, ils s'installèrent à Lausanne[3].
Dès 1945, il fut chargé de cours à l'Université de Fribourg ainsi qu'à l'Université de Lausanne. A Fribourg, il est rapidement nommé professeur extraordinaire (1946-1950), puis ordinaire de linguistique comparée (1951-1960) et de langues orientales (1960-1977). A Lausanne, en parallèle, il est nommé professeur extraordinaire (1949-1957), puis ordinaire (1957-1977) de langues et littératures slaves et orientales[8]. Il poursuivit simultanément son activité musicale[7]. Parmi ses étudiants, on peut mentionner Jacques May, dont il fut le directeur de thèse et qui renforça la section des études bouddhiques à l'Université de Lausanne[9].
En 1978, à Lausanne, Constantin Regamey fut frappé de paralysie partielle. Alité (il le restera jusqu'à sa mort, en 1982) et ne pouvant plus écrire, il réussit toutefois à terminer les Visions, avec l'aide de Jean Balissat auquel il dicta les dernières pages de la cantate et l'orchestration de l'œuvre entière[7].
« [...] C'est en autodidacte qu'il vint à la musique et qu'il commença à composer en 1942. Chargé de cours à Varsovie (philologie indienne) de 1935 à 1939, puis professeur de linguistique à Fribourg (1946) et Lausanne (1949), cet humaniste à l'esprit brillant et distingué a admis les disciplines les plus diverses à condition qu'elles correspondent à une véritable nécessité créatrice. À partir de 1963, il s'est dirigé vers une synthèse des musiques tonales, atonales, dodécaphoniques et autres, cela sans exclure la musique indienne, et certaines de ses œuvres sont ainsi alternativement tonales et sérielles[10]. »
Il composa au total une trentaine d'œuvres.
Un catalogue de ses travaux musicaux, écrits, enregistrements vidéo, et une bibliographie[11] donnent une vue d'ensemble de son œuvre[12].