Daniel Johnston
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Daniel Johnston en 2006.
Informations générales
Nom de naissance Daniel Dale Johnston
Naissance
Sacramento (Californie)
Décès (à 58 ans)
Waller (Texas)
Activité principale Auteur-compositeur-interprète, dessinateur
Genre musical Lo-fi, outsider music, avant-pop[1]
Instruments Guitare, piano, orgue, batterie
Années actives 1978 - 2019
Labels Yip Eye Music, Atlantic Records
Site officiel hihowareyou.com

Daniel Dale Johnston, né le à Sacramento (Californie) et mort le à Waller au Texas, est un auteur-compositeur-interprète américain de musique pop, folk ou rock, dans un style qualifié de lo-fi[2]. Il est également dessinateur dans un style à mi-chemin de la bande-dessinée et des dessins d'enfants.

Son parcours, sa personnalité et ses albums atypiques lui confèrent un statut d'artiste culte auprès des auditeurs et des critiques[3].

Biographie

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Né le à Sacramento en Californie, petit dernier d'une fratrie de 5 enfants[4], il grandit dans une éducation puritaine[5],[6].

Daniel Johnston aurait commencé à écrire à l'aube des années 1980 des dizaines de chansons pour séduire une fille appelée Laurie, mais qui finira par épouser un croque-mort[7]. La chanson My baby cares for the dead évoquerait cette mésaventure.

Vendeur dans un McDonald's, Daniel Johnston a l'ambition de devenir une vedette[8]. Il enregistre ses premières chansons chez lui, sur des cassettes dont il fait des copies qu'il distribue[5]. En général un de ses dessins était collé dessus. Entre deux extraits de dialogues de série télé ou de sa mère le sermonnant, il joue du piano et chante de sa voix adolescente des choses comme Grievances, Premarital sex, An idiot's end. Ses premiers essais sont réunis dans l'album Songs of pain, de 1981.

Il accède progressivement à la célébrité : MTV réalise un film-documentaire sur lui, et il se fait remarquer par des artistes comme Dead Milkmen, Mike Watt, Sonic Youth, ou les Butthole Surfers[4].

Il rejoint le label indépendant Shimmy Disc avec qui il sort deux albums studio[5]. Il est souvent accompagné d'autres musiciens tels que des membres des Butthole Surfers et surtout Jad Fair, avec lequel il signe plusieurs albums (dont It's spooky).

À la fin des années 1980, diagnostiqué maniaco-dépressif, il fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique.

En , sa popularité lui permet de rejoindre une major, le label Atlantic Records, qui sort son album Fun, produit par Paul Leary de Butthole Surfers. Après l’échec commercial de cet album (5 800[9] ou 12 000[4] exemplaires vendus), Atlantic Records se sépare de Daniel Johnston en [9].

Après de nouveaux problèmes de santé, il revient en 2001 avec l'album Rejected Unknown[5].

En 2004 sort la compilation The Late Great Daniel Johnston: Discovered Covered composée de deux CD : le premier composé de chansons écrites par Daniel et reprises par différents artistes comme Tom Waits, Beck, TV on the Radio, Jad Fair, Eels, Bright Eyes, Calvin Johnson, Death Cab for Cutie, Sparklehorse, Mercury Rev ou encore The Flaming Lips ; le second composé des versions originales enregistrées par Daniel Johnston.

En 2017, il annonce sa dernière tournée[10], où il est accompagné par Jeff Tweedy, Built to Spill, the Preservation All-Stars, the Districts, et Modern Baseball[8]. Très inspiré par Daniel Johnston, J. Tweedy, le frontman de Wilco a déclaré : « Daniel a réussi à créer, malgré sa maladie mentale, pas à cause d’elle. Il a été honnête, sans attirer ouvertement l’attention sur lui. »

Daniel Johnston meurt le [5], de ce qui semble être une crise cardiaque[8].

Style musical

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En concert en 2012.

Comme les Shaggs ou The Godz, Daniel Johnston chante « comme ça vient », même s'il possède une réelle maîtrise du piano. Derrière la fantaisie et l'humour, mais aussi une certaine crudité, ses chansons dégagent finalement une profonde émotion, un rare sentiment d'authenticité.

La lo-fi a parfois été décrite comme la version musicale de l'art brut, et c'est particulièrement vrai avec Daniel Johnston, à l'instar d'autres musiciens à fleur de peau tels que Syd Barrett ou Roky Erickson, auquel il rendra d'ailleurs hommage avec la complicité de Jad Fair (du groupe Half Japanese) sur la chanson I met Roky Erickson.

Il s'accompagne au piano, puis par la suite à la guitare.

De nombreux thèmes se retrouvent dans ses chansons : l'amour, le diable, la mort, King Kong, les Beatles, Captain America, Casper le gentil fantôme et les pompes funèbres.

Dessin

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Un de ses dessins à Austin (Texas).

Ses dessins au style enfantin sont inspirés de la culture populaire : super héros, bandes dessinées...

Il est exposé en 2006 à la Biennale du Whitney Museum à New York[10].

Réception et notoriété

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Dans ParisBouge, la rédaction donne cet hommage[11] :

« Cultes pour tous les fans de pop lo-fi, Daniel Johnston a réalisé une improbable collection de chansons [...] Impossible de résumer sa carrière tourmentée en quelques lignes sans faire injure à son talent, la meilleure manière de comprendre son œuvre est d'écouter The Story of an Artist, une de ses plus belles chansons. Sur celle-ci, le perturbé songwriter, seul au piano chez lui, livre un texte touchant de simplicité et de justesse sur le statut de l'artiste, tout en jouant une mélodie belle à pleurer. »

Kurt Cobain le décrit comme le « meilleur songwriter de la terre »[7], et porte régulièrement un tee-shirt Hi, how are you? en son honneur[10] contribuant ainsi à sa notoriété.

D'autres artistes comme Sonic Youth, Beck, TV on the Radio, Butthole Surfers, Yo La Tengo, Tom Waits, Conor Oberst (Bright Eyes), Mark Linkous (Sparklehorse), Jean-Luc Le Ténia, Lana Del Rey font également partie de ses fans.

Discographie

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EP et singles

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Collaborations

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Compilation et albums tributes

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Notes et références

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  1. (en) Spin Staff, « Daniel Johnston and Supreme Join Forces for T-Shirt Line », spin.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Hihowareyou
  3. Stéphane Deschamps, « Rejected unknown - Les Inrocks », Les Inrocks,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a b et c Samuel Regnard, « Daniel Johnston, l'outsider du genre lo-fi, est mort », Rolling Stone, (consulté le )
  5. a b c d et e « Mort de Daniel Johnston, chanteur américain aux multiples facettes », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Rémi Boiteux, « Daniel Johnston (1961-2019), cœur fêlé et émouvant », sur lesinrocks.com, (consulté le )
  7. a et b « Quand Daniel Johnston est coupé au montage », sur rtbf.be, (consulté le )
  8. a b et c (en-US) Kevin Curtin et 2:45PM, « Austin Songwriting Genius Daniel Johnston Dead at 58 », sur www.austinchronicle.com (consulté le )
  9. a et b (en) The Devil and Daniel Johnston [Documentaire], Jeff Feuerzeig ()
  10. a b et c « Daniel Johnston, le destin incroyable d’une icône de la contre-culture américaine », sur Télérama.fr (consulté le )
  11. Daniel Johnston et Jad Fair, Laetitia Macherey, Paris, Gaîté Lyrique, 8 avril 2012
  12. Benzine, « KIM : « Daniel Johnston savait capturer des instants uniques de musique absolue » », Benzine,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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