Le terme de domaine national est utilisé pour désigner certains grands domaines appartenant à l'État français.
Les domaines nationaux sont souvent d'anciens domaines royaux, impériaux, ou de princes de la famille royale, directement liés à la liste civile impériale abolie en 1870[1].
Ils sont alors gérés sous le nom de « palais nationaux » : la gestion des parcs et forêts est alors confiée à l'Administration des eaux et forêts (puis à l'Office national des forêts) tandis que les bâtiments étaient confiés à un architecte[1]. À la disparition de ce régime, la notion de « domaine national » n'est plus qu'une référence historique, mais n'a plus de réalité juridique[1].
Le terme de « domaine national » est pourtant encore utilisé par l'État, sans qu'une définition soit établie[2] et leur statut juridique peut être très varié.
La loi relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine du définit de nouveau les « domaines nationaux » mais de manière extrêmement floue : « Les domaines nationaux sont des ensembles immobiliers présentant un lien exceptionnel avec l’histoire de la Nation dont l’État est, au moins pour partie propriétaire » (Article L. 621-34 Code du patrimoine)[1].
En créant une nouvelle catégorie de « domaines nationaux » parmi les bâtiments historiques, la loi relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine leur confère des avantages originaux.
La loi relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine de 2016 prévoit d'accorder aux « domaines nationaux » un droit de gestion de leur image à des fins commerciales, mais ne précise pas positivement la notion de « domaine national ».
L'article L621-34[3] du Code du patrimoine indique notamment que « Les domaines nationaux sont des ensembles immobiliers présentant un lien exceptionnel avec l'histoire de la Nation et dont l'Etat est, au moins pour partie, propriétaire. Ces biens ont vocation à être conservés et restaurés par l'Etat dans le respect de leur caractère historique, artistique, paysager et écologique.. » Cet article modificateur crée une nouvelle section « domaines nationaux » dans le Code du patrimoine (section 6, chapitre 1er, titre II, livre VI, partie législative, soit les articles L621-34 à L621-41). Le décret paru le ne donne pas non plus de liste[4].
Un décret du [5] modifie l'article R. 621-98 du code du patrimoine et établit une liste des domaines nationaux, au sens de la loi de 2016 (article L. 621-34 du même code). Il s'agit finalement de quelques domaines seulement de la liste coutumière, auxquels sont ajoutés des monuments qui ne sont pas traditionnellement désignés comme « domaine national ». La liste initiale est complétée de cinq nouveaux domaines nationaux créés par le décret n° 2021-1174 du 10 septembre 2021[6] puis par cinq autres domaines nationaux créés par le décret n° 2022-906 du 17 juin 2022[7].
La liste est :
La France possède le domaine national français en Terre sainte, contenant quatre sites à Jérusalem. Elle possède aussi la forêt du Mundat à la frontière franco-allemande, la maison de Victor Hugo sur l'île de Guernesey en Grande-Bretagne, la villa Médicis à Rome, les Pieux Établissements de la France à Rome et Lorette qui regroupe plusieurs églises au Vatican et les domaines français de Sainte-Hélène[8].