Dorothea Minola Alice Bate
Dorothea Bate à La Valette (Malte), le 5 avril 1934.
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Dorothea Minola Alice Bate ( - ) ou Dorothy Bate, est une paléontologue britannique et une des pionnières de l'archéozoologie. Elle passe sa carrière à rechercher des fossiles de mammifères éteints récemment, en vue de comprendre comment et pourquoi leurs formes géantes et naines ont évolué[1].

Biographie

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Jeunesse

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Née dans le comté de Carmarthenshire au sud du Pays de Galles, Dorothy Bate est la fille d'un commissaire de police, Reginald Henry Bate, et de sa femme Elizabeth Fraser Whitehill, une musicienne accomplie. Elle a une sœur aînée et un frère cadet[2]. Son grand-père est garde-côte en Irlande et ses grands-parents maternels sont fabricants en Écosse[3]. Elle passe son enfance dans la nature à observer les oiseaux, pêcher ou encore attraper de petits mammifères[4]. Elle collectionne tout ce qui se trouve dans la nature : insectes, pierres, fossiles, fougères, fleurs et œufs d'oiseaux[3]. Elle ne suivra pas de cursus universitaire. Elle fera son apprentissage au British Museum (actuellement musée d'histoire naturelle de Londres)[5].

Carrière

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En 1898, à l'âge de dix-neuf ans, Dorothea Bate obtient un emploi au musée d'histoire naturelle de Londres. Elle est chargée du tri des peaux d'oiseaux, dans un premier temps, puis travaille à la pièce des oiseux du département de zoologie avant de devenir préparatrice de fossiles[6]. Elle y reste pendant cinquante ans et y apprend l'ornithologie, la paléontologie, la géologie et l'anatomie. Elle est payée au nombre de fossiles qu'elle prépare[2].

En 1901, elle publie son premier article scientifique sur les os des mammifères pléistocènes de la grotte de Merlin ou grotte de Wye : A short account of a bone cave in the Carboniferous limestone of the Wye valley, dans le Geological Magazine[2]. Elle décrit 15 espèces de mammifères et d'oiseaux présents il y a environ 10 000 ans. Six des espèces de mammifères sont à présent éteintes, dont le pika et le lemming de Norvège[4]. La même année, elle se rend à Chypre pour un séjour de 18 mois à ses frais, à la recherche d'os. Là, elle trouve douze nouveaux gisements dans des grottes à ossements, parmi eux les os de Hippopotamus minor[2]. L'accès à certaines grottes pouvait être problématique : elle a gravi des montagnes et des falaises. Pour les grottes dont l'accès était trop risqué par l'escalade, elle passait par la mer, sautait et nageait toute habillée jusqu'à la grotte sur une centaine de mètres[3]. Ses journées étaient chargées, elle s'organisait de la façon suivante : 4 à 5 heures de trajet pour arriver au site de fouilles, puis 3 à 4 heures à creuser et les 4 à 5 heures de trajet retour. Elle dort dans des chambres sans chauffage ni confort et attrape la malaria. Elle ne restera que quelques jours au lit et repartira fouiller malgré la fièvre[3].

En 1902, elle obtient une subvention de la Royal Society, grâce au soutien de Henry Woodward. Elle souhaite obtenir 20 £ et en obtient 30 (soit environ 1 700 £ aujourd'hui ou 2 050 euros)[3]. Elle découvre alors dans une grotte des collines de Kyrenia une nouvelle espèce de l'éléphant nain, qu'elle nomme Elephas cypriotes et décrit dans un article pour la Royal Society[7],[8]. Également à Chypre, elle observe (prend au piège et écorche[1]) des mammifères vivants et des oiseaux et commence un certain nombre d'autres articles, comme les descriptions de la souris épineuse de Chypre (Acomys nesiotes) et une sous-espèce du Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes cypriotes). À Chypre, Dorothy Bate réside particulièrement à Paphos, avec un commissaire de district appelé Wodehouse[2].

Plus tard, elle entreprend des expéditions sur de nombreuses autres îles de la Méditerranée : la Crète, la Corse, la Sardaigne, Malte et les îles Baléares. Elle rédige de nombreux travaux sur leurs faunes préhistoriques. Dans les Baléares, en 1909, elle découvre Myotragus balearicus, une espèce jusqu'alors inconnue de la sous-famille des Caprinae[2]. Sur le plateau de Kat, dans l'est de la Crète, elle trouve aussi des restes de l'Hippopotamus creutzburgi[9]. En Crète, elle apprend à connaître les archéologues pendant l'excavation de Knossos et d'autres sites de l'île, qui mettent en lumière la civilisation minoenne[1].

D'après le Daily Telegraph[1],

« Elle passait ses journées à pied ou à dos de mule, traversant des terrains arides et infestés de bandits, dormant dans des taudis et des cabanes pouilleuses. Elle traversait la houle pour atteindre les grottes des falaises isolées où elle marchait, couverte de boue et d'argile, jamais sans ses sacs de collecte, ses filets, ses boîtes à insectes, son marteau et plus tard de la dynamite. »

Après le mariage de sa sœur, en 1906, les parents Bate réduisent sa liberté. Il jugent qu'à 28 ans, il serait temps qu'elle devienne une fille obéissante. Elle ne peut ainsi pas travailler en solitaire sur le terrain pendant cinq ans[10]. Elle continue cependant l'identification des os fossiles collectés par différents collègues et entretient une correspondance avec des scientifiques du monde entier[1]. Dans les années 1920, Dorothea Bate reprend les fouilles et travaille avec l'archéologue professeur Dorothy Garrod en Palestine. De 1935 à 1937, leurs fonds proviennent d'un philanthrope, Sir Henry Wellcome[3]. En 1937, elles publient ensemble The Stone Age of Mont Carmel volume 1, part 2 : paléontology, the Fossil Fauna of the Wady el- Mughara cave, résultat de leurs fouilles du mont Carmel[2],[11]. Parmi les autres découvertes, elles rapportent des restes d'hippopotame[12]. En 1937, Dorothy Bate devient la première femme nommée professeure à une chaire de l'université de Cambridge[1]. Elle travaille également avec Percy Roycroft Lowe sur les fossiles d'autruches en Chine[2]. Leur collaboration incitera Percy Roycroft Lowe à étudier les pingouins[5]. Elle a été une pionnière de l'archéozoologie, en particulier dans le domaine de l'interprétation des climats[6]. Elle compara les proportions des restes de gazelles et de daims[6]. À la fin des années 1930, vers la fin de sa carrière de terrain, elle trouve les os d'une tortue géante à Bethléem[1].

Beaucoup d'archéologues et d'anthropologues ont invoqué son expertise dans l'identification des os fossiles, notamment Louis Leakey, Charles McBurney et John Desmond Clark[2].

En , le musée d'histoire naturelle de Londres est bombardé. Le risque aérien de la Seconde Guerre mondiale entraine le transfert du département de géologie du musée d'histoire naturelle de Londres au département de zoologie à Tring. Dorothea Bate est transférée avec ces collections. En 1948, peu avant son 70e anniversaire, elle est nommée chef de service à Tring[2]. Bien que souffrant d'un cancer, elle meurt d'une crise cardiaque le . Elle est incinérée. Ses archives personnelles ont été détruites dans un incendie peu de temps après sa mort[6].

Distinctions

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Publications

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Elle a publié environ 70 articles, principalement sur les fossiles méditerranéens mais aussi sur des faunes africaines plus anciennes (Miocène)[5].

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Bibliographie

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Voir aussi

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Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Dorothea Bate » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c d e f et g Making no bones about hunting fossils at telegraph.co.uk dated 04/07/2005 (accès 6 mars 2013)
  2. a b c d e f g h i et j Bate, Dorothea Minola Alice (1878-1951), palaeontologist by Karolyn Shindler in Dictionary of National Biography online (accessed 23 November 2007)
  3. a b c d e et f Karolyn Shindler, 2007. A knowledge unique: the life of the pioneering explorer and palaeontologist, Dorothea Bate (1878-1951), in The role of women in the history of geology, geological society, 281: 295-303.
  4. a et b (en) « Sorry, that's a dead link (404) », sur nhm.ac.uk (consulté le ).
  5. a b et c Mireille Gayet et Claude Babin, Des paléontologues de A à Z, Ellipses, 2007, p. 232.
  6. a b c et d Review by Miles Russell of Discovering Dorothea: the Life of the Pioneering Fossil-Hunter Dorothea Bate by Karolyn Shindler at ucl.ac.uk (accessed 23 November 2007)
  7. Bate, Dorothy M. A.: Preliminary Note on the Discovery of a Pigmy Elephant in the Pleistocene of Cyprus in Proceedings of the Royal Society of London Vol. 71 (1902 - 1903), pp. 498-500
  8. Dorothea Bate, Cyprus work diary 1901–02, 3 volumes, Natural History Museum's earth sciences library, palaeontology MSS
  9. Evans, Arthur : The Early Nilotic, Libyan and Egyptian Relations with Minoan Crete in The Journal of the Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland, vol. 55, juil. - déc., 1925, pp. 199-228.
  10. http://historyofgeology.fieldofscience.com/2011/07/dorothea-bate-great-lady-of-island.html (vu le 8 mars 2013).
  11. D. A. Garrod, D. M. A. Bate, Eds., The Stone Age of Mount Carmel, Volume 1: Excavations at the Wady El-Mughara (Clarendon Press, Oxford, 1937)
  12. On the Occurrence of Hippopotamus in the Iron Age of the Coastal Area of Israel (Tell Qasileh) by Georg Haas in Bulletin of the American Schools of Oriental Research, No. 132 (Dec., 1953), pp. 30-34

Liens externes

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