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Pompe proposant du carburant E85.

Le carburant E85, également appelé superéthanol, est un mélange constitué d'essence et, à 85 % environ, d'un biocarburant (ou agrocarburant), l'éthanol. C'est un vecteur énergétique en partie renouvelable qui permet de limiter la consommation en énergie fossile, mais qui entre en concurrence avec les surfaces agricoles dédiées à l'alimentation humaine.

Il permet de remplir les réservoirs des véhicules polycarburant (qui fonctionnent indifféremment à l’essence (SP95, E10, SP98) et au superéthanol). Ce carburant ne doit en aucun cas être utilisé dans un moteur dit « à essence pure », sous risque de casse moteur prématurée.

Il est utilisé depuis des années au Brésil, en Suède et aux États-Unis. Il a été introduit en 2007[1] sur le marché français.

Les végétaux contenant du saccharose ou « sucre » (betterave, canne à sucre…) ou de l’amidon (blé, maïs…) peuvent être transformés pour donner du bioéthanol par fermentation puis distillation.

Historique de l'introduction du carburant E85 en France

La concentration en bioéthanol du superéthanol varie de 65 % lors des périodes hivernales à 85 % en été (en volume)[1].

Le gouvernement français a donné son feu vert, le , à l'expérimentation en France du carburant E85. Deux régions pilotes, la Champagne-Ardenne et la Picardie, ont testé des flottes de véhicules fonctionnant avec du bioéthanol[2].

Rapport Prost

C’est le que le groupe de travail « Flexfuel 2010 » a rendu public son rapport, le « rapport Prost », proposant un ensemble de mesures pour développer le superéthanol en France. Ce rapport a été élaboré avec le concours de l’inspection générale des finances et du conseil général des Mines sous la direction de l'ancien pilote de Formule 1 Alain Prost. Sa mission a consisté à analyser de manière réaliste la mise en place du lancement du superéthanol en élaborant un plan d’action commun. Ce rapport a mis en évidence toutes les actions devant être conduites pour la mise en place du superéthanol[3].

Dans le rapport, plusieurs points sont soulignés :

Commercialisation en France

C'est ainsi que, depuis le , la commercialisation des biocarburants est autorisée.

Évolution de l'utilisation du E85 en France
Année Pompes Stations E85
(%)
Consommation
(Ml)
Évolution annuelle
en volume (%)
Prix moyen
(€/l)
Parc modifié Parc d'origine
2010 316
2014 500
2015 700
2016 0,848
2017 117,9
2018 1 000 11 182,5 +54 32 500 70 000

Le gouvernement français s'est engagé à installer 500 pompes E85 sur le territoire avant la fin 2007. 322 pompes E85 étaient ouvertes le et 316 le [4]. L'objectif des 500 stations était atteint en et fin 2015 on dénombrait plus de 700 stations-service distribuant du superéthanol[5]. Le chiffre symbolique des mille stations distribuant du superéthanol dans l’Hexagone a été franchi au début du mois d’. À cette date, 11 % des stations-service proposent du E85. L’ouverture régulière de pompes explique en grande partie l’augmentation spectaculaire de la consommation d’E85 en 2017 avec +23 %[6].

L'arrêté du , relatif à l’encadrement des homologations, a facilité la mise en place des procédures d’installation des boitiers rendant les moteurs compatibles avec le superéthanol[7].

Afin de développer l'usage de ce carburant la fiscalité à la pompe est avantageuse : prix moyen de 0,848 €/l[8] au dont 0,079 6 €/l de TICPE[9] (taxe sur les produits énergétiques) ; le certificat d'immatriculation des véhicules flexfuel est exonéré dans certaines régions[10].

La consommation d'E85 en France était de 117,9 millions de litres en 2017, et est passée à 182,5 millions de litres en 2018[7].

Le parc français de véhicules E85 est de 32 500 véhicules modifiés en 2018 ou avant, et de 70 000 véhicules compatibles d’origine. Entre 30 000 et 40 000 véhicules pourraient être modifiés en 2019[7].

En octobre 2021, la France a vendu 420 million de litres d'E85[11].

En 2024, alors que la France est la première productrice européenne de bioéthanol avec une capacité de production annuelle de 14 millions d'hectolitres sur 13 sites, les difficultés s"accumulent sur cette filière : l'interdiction des néonicotinoïdes risque de faire baisser la production de betteraves et le réchauffement climatique fait baisser les rendements. L'interdiction de la vente de voitures thermiques neuves d'ici 2035 par l'Union européenne ne prévoit aucun aménagement pour le superéthanol E85, qui contient entre 15 et 35 % d'essence d'origine fossile. La filière envisage un superéthanol où l'essence serait remplacée par un autre carburant renouvelable, comme le e-fuel ; elle étudie le remplacement du gaz nécessaire à la production du bioéthanol par des chaudières à biomasse (surtout du bois), la captation de CO2 au moment de la fermentation, le recours à la géothermie, le remplacement des carburants fossiles par du biodiesel dans les machines agricoles. Mais Patrick Pouyanné, patron de TotalEnergies, a déclaré ne pas croire aux biocarburants, car ils sont en concurrence avec l'alimentaire, et Ford, leader de la vente de véhicules flex-E85 d'origine en France, arrêtera la commercialisation de ses deux modèles phares en 2024. La France reste le seul pays européen à soutenir le E85[12].

Modification des véhicules essence à l'aide d'un kit superéthanol ou d'une reprogrammation superéthanol

La modification d'un véhicule fonctionnant au SP95/98 touche surtout à l'avancement du point d'avance à l'allumage (+4° angulaire avec 100 % de E85), mais aussi au débit des injecteurs et au taux de compression à revoir à la hausse. Une élévation de la pression dans les cylindres est possible grâce à l'indice d'octane plus élevé de ce carburant qui atteint 106 : ce qui a pour effet d'augmenter le rendement thermique du moteur, donc son rendement global et fait donc chuter d'autant la consommation spécifique du moteur. Cependant, et malgré le discours des constructeurs, la quasi-totalité des véhicules à essence injection fonctionnent sans anomalie et sans modification jusqu'à au moins 30 % de E85. Certains véhicules[13] sont utilisés par leurs propriétaires avec 100 % de E85 sans modification, comme la Toyota Prius, bien qu'elle ne soit pas homologuée pour ce carburant, quelle que soit la génération (Prius I, II, III)[14].

Il existe de nombreux kits[15] assurant la conversion des véhicules classiques roulant à l'essence. La majorité des véhicules produits après 2000 ont un circuit de carburation prévu pour résister à un certain taux de superéthanol (durits, réservoirs et autres conducteurs du mélange compatibles). Cela permet à ces véhicules de pouvoir utiliser le nouveau carburant E10 sans modification. Grâce à ces kits, ils peuvent être convertis à l'utilisation du E85. Sous réserve de fiabilité à long terme non garantie, n'importe quel véhicule à essence équipé d'un système d'injection avec régulation par sonde lambda (sonde « à oxygène » disposée sur la ligne d'échappement) peut fonctionner avec une certaine proportion d'E85  : de nombreux essais empiriques font état de véhicules du début des années 1990 à injection électronique fonctionnant sans à-coups ni problème jusqu’à un taux de 50 % d'E85. Les désagréments constatés pour des taux similaires ou plus élevés encore sont surtout perceptibles moteur froid ou par temps humide (moteur qui « cale » après démarrage, instabilité du ralenti et à-coups en fonctionnement à charges partielles).

À noter cependant qu'une différence fondamentale existe entre ces kits E85 et les kits GPL : la nécessité de détecter la teneur en éthanol du mélange, d'assurer la compatibilité matériaux, de valider la compatibilité du système de post-traitement, d'adapter les stratégies de contrôle moteur (phasage injection, temps d'injection, avance à l'allumage) font qu'un véhicule flexfuel ne peut en aucun cas être considéré comme un véhicule classique auquel on a ajouté un kit E85, alors que c'est le cas pour les véhicules GPL.

Depuis 2007, on peut trouver sur Internet, notamment sur des sites spécialisés, des internautes roulant de 10 à 100 % de E85 sans modification[16]. D'après ces derniers, ces véhicules sont toujours en état de marche à l'heure actuelle. L'utilisation du E85 dans des voitures non adaptées est sous l'entière responsabilité de l'usager.

Homologation française

Auparavant ces modifications ne disposaient d'aucun cadre réglementaire. La direction régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement (DRIRE), chargée de valider de telles transformations, refusait de créer une procédure de réception pour les véhicules modifiés, au même titre qu'avec les kits GPL. Toutefois, un décret sur l'homologation de ces kits devrait être publié en [17].

À partir du , un arrêté « autorise l'implantation d'un kit E85 sur les véhicules de 15 CV et plus et ceux équipés d'un filtre à particules » jusque-là exclus du dispositif d'homologation. Toutes les voitures à essence depuis 2001, répondant à la norme Euro 3 minimum sont concernées, ce qui représente un parc d'environ dix millions de véhicules[18].

Risques mécaniques des moteurs à essence à injection électronique directe roulant à l'E85 sans dispositif particulier

Dans un moteur à essence à injection électronique directe conçu pour accepter du carburant E10, l’exploitation de l’éthanol à des concentrations supérieures à celle de l’E10 présente plusieurs conséquences mécaniques potentiellement dommageables telles qu’explicitées ci-dessous.

Il est relativement possible pour un moteur à essence à injection électronique directe conçu pour bruler du carburant E10 de rouler à l’éthanol dans des proportions plus ou moins importantes (jusqu’à 100 %) sans dispositif particulier, dans la limite de l’augmentation des volumes d’injection autorisés par la pompe d’injection et des amplitudes éventuelles de réglages de l’avance d’allumage par le calculateur. À noter que lorsque l'une ou l'autre des limites est atteinte, un code défaut moteur est généralement indiqué au tableau de bord. Aussi, le bon fonctionnement de la sonde lambda et du (des) capteur(s) de cliquetis est ici particulièrement primordial puisque l’une détecte le besoin en ajustement de carburant et l’(es) autre(s) la nécessité éventuelle de modifier l’avance d’allumage. Deux paramètres fondamentaux à l’évitement d’une casse moteur, par le haut ou par le bas.

S’agissant des précautions d’usage, il convient d’éviter le stationnement prolongé d’une part et la modification des proportions optimisées par le calculateur d’autre part. Cette dernière mesure a pour principal objectif d’éviter le retour aux conditions pauvres dans les cylindres. Toutefois, lorsque cela se produit (après par exemple un plein d’essence), il est recommandé de retourner au ratio optimal précèdent de manière progressive, afin de ne pas placer l’électronique en défaut, en déplaçant d’emblée ses plages de fonctionnement en butée.

Véhicules compatibles d'origine avec le superéthanol

Pompe E85 aux États-Unis en 2010.

Flex fuel (ou VCM, véhicule à carburant modulable) est le nom donné aux véhicules spécialement conçus pour fonctionner indifféremment au superéthanol et/ou au super sans plomb classique. Plus précisément, les véhicules flexfuel sont capables d’adapter automatiquement leur fonctionnement pour tout mélange d’essence et d’éthanol pur dans des proportions comprises entre 0 % et 85 % en volume d’éthanol, d’où le mot « flex ».

Ce sont en pratique des véhicules dotés de moteurs essences équipés de dispositifs d’injections spécifiques (calculateur, injecteurs…). De plus, les matériaux utilisés doivent être compatibles avec l’éthanol. L’éthanol est en effet plus corrosif que l’essence.

Offres en 2011

Offres en Amérique en 2011

Le Brésil était déjà bien avancé en matière de biocarburants. Pour ce pays, le moteur de leur développement était plus économique qu’écologique. Le parc de véhicules flexfuel de ce pays est estimé à deux millions. L’offre, dans ce pays, est déjà très complète car pratiquement tous les constructeurs implantés localement proposent des modèles flexfuel : Fiat, Ford, General Motors, PSA, Renault, Volkswagenetc.

Les États-Unis visent leur indépendance énergétique avec le développement des biocarburants. Huit constructeurs y commercialisent en 2011 des véhicules flexfuel : Chrysler (cinq modèles), Ford (sept modèles), General Motors (quatre modèles), Isuzu (un modèle), Mazda (un modèle), Mercedes-Benz (deux modèles), Mercury (deux modèles), Nissan (un modèle).

Offres sur le marché unique européen en 2011

La Suède avait pour volonté d’être indépendante d’un point de vue énergétique en 2010. Les modèles disponibles sont proposés par Ford et Volvo.

Les constructeurs s'étaient organisés en France pour proposer des véhicules flexfuel ou VCM. Deux marques proposaient ce type de véhicules depuis  : Saab (cinq modèles) et Ford (deux modèles), auxquels se sont ajoutés Volvo (trois modèles), Dacia (trois modèles), Peugeot (un modèle) et Renault (trois modèles).

Appellations par les constructeurs :

D'autres modèles sont apparus mais ont été retirés du marché, comme la Citroën C4I, les Peugeot 307 et 308, et la Renault Clio III. En 2007, Renault s'était engagé à ce qu'en 2009, 50 % de ses voitures essence soient flexfuel[réf. souhaitée].

Pour des raisons économiques (faiblesse des ventes) et de coût lié à la mise aux dernières normes européennes (Euro 5), la quasi-totalité des marques proposant des véhicules flexfuel ont suspendu leurs ventes en France le [32].

Offres sur le marché unique européen depuis 2019

Après le retrait en 2018 de la commercialisation de la VW Golf Multifuel il n'y avait plus de voiture Flexfuel en vente.

En 2019, Ford commercialise une voiture qui peut rouler à l'E85, un SUV Kuga III, et donc profiter de la gratuité du certificat d'immatriculation[33]. 78 % de ces véhicules sont vendus avec un moteur compatible E85, mais dans l'UE, ces ventes ne se réalisent qu'en France et en Suède[34].
En 2020, trois modèles hybrides Flexfuel sont disponibles chez le constructeur Jaguar Land-Rover (Discovery, Evoque et E-PACE).

En janvier 2021, six modèles Flexfuel sont annoncés chez Ford (Fiesta, Focus, Puma, Kuga, Fiesta Van, Transit Connect)[35].

Offres au Brésil

Les moteurs flex au Brésil sont conçus pour fonctionner à l'essence (qui est toujours mélangée avec 20 % à 25 % d'éthanol au Brésil), alcool éthylique hydraté (96 % d'éthanol, 4 % d'eau), ou n'importe quel mélange de ces carburants. Cela correspondrait plutôt à une sorte de carburant « E90 ».

Réclamation de l'ONU pour la fin de la commercialisation de l'E85

Article détaillé : Nourriture contre carburant.

Le 17 octobre 2012, dans une déclaration à l'AFP, Olivier De Schutter, rapporteur de l'ONU, recommande l'abandon de la production européenne ainsi qu'en Amérique du Nord « L’Europe doit faire mieux que réviser à la baisse ses objectifs d'incorporation des agrocarburants comme elle s'apprête à le faire : elle doit avoir le courage politique de les abandonner et les États-Unis devraient faire de même […]. Il est dangereux dans une situation où les stocks mondiaux de céréales sont aussi bas de fixer des objectifs aussi inatteignables[36]. »

Notes et références

  1. a et b Le superéthanol E85, sur developpement-durable.gouv.fr, 7 juillet 2011.
  2. Marchés - le Superéthanol E85 (consulté en mai 2014).
  3. « Rapport du groupe de travail sur le soutien au développement de la filière E85 » [PDF], sur finances.gouv.fr (consulté le ).
  4. « Liste des stations E85 en service. Cette base recense 441 stations au  », sur super-ethanol.com (consulté le ).
  5. « Croissance du bioéthanol en France en 2015 », sur bioethanolcarburant.com, (consulté le ).
  6. « Superéthanol E85 : des pompes de plus en plus faciles à trouver », sur L'Argus, (consulté le ).
  7. a b et c Gredy Raffin, « Les Français consomment plus de superéthanol-E85 », JournalAuto,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Statistiques des prix à la pompe de l’éthanol E85 en France », sur super-ethanol.com (consulté le ).
  9. La fiscalité des hydrocarbures applicable au - Superéthanol E 85 : 7,96 €/hl, sur developpement-durable.gouv.fr.
  10. La carte grise et les dispositions fiscales avantageuses pour les véhicules roulant au superéthanol E85, sur carte-grise.org (consulté le 19 octobre 2012).
  11. « Essence : le superéthanol E85 a la cote », sur CNEWS (consulté le )
  12. E85 : l'avenir incertain de la star des biocarburants, Les Échos, 7 mars 2024.
  13. Lire en ligne, sur e85-carburant.fr.
  14. Forum Prius sur l'E85, sur prius-touring-club.com.
  15. Il existe de nombreux kits, sur e85-carburant.fr
  16. « Tests E85 sur véhicules essence », sur super-ethanol.com.
  17. « Superéthanol : l’homologation des boîtiers E85, c’est pour avril », sur en-voiture.blog.leparisien.fr (consulté le ).
  18. Jacques Chevalier, « Le bioéthanol donne un sursis aux grosses cylindrées », sur Le Point, (consulté le ).
  19. « Quel indice d’octane dans les carburants ».
  20. « Elf E85 ».
  21. « Premier 95 E10 ».
  22. « Superéthanol E85 ».
  23. « Excellium 98 ».
  24. « Bougies d’allumage : diagnostic des pannes ».
  25. « Éthanol et E85 ».
  26. « Adaptation d’un moteur à l’éthanol ».
  27. « The Effects of Alcohol Fuels and Fully Formulated Lubricants on Engine Wear ».
  28. « E85 : Le passage au bioéthanol nous a fait économiser 600 euros par mois », sur L'Argus.
  29. « Engine (Atkinson-cycle) ».
  30. « Expiration of ethanol ».
  31. « La Volkswagen Golf MultiFuel E85 débarque en France », sur Caradisiac.com (consulté le ).
  32. Nicolas Schiavon, « Carburant l'E85 ne convainc pas en 2013 », sur Carideal.com,
  33. Lire en ligne, sur ecartegrise.fr.
  34. Lire en ligne, sur automobile-propre.com.
  35. Lire en ligne, sur bioethanolcarburant.com.
  36. Biocarburant : l'ONU réclame l'arrêt du superéthanol en Europe, sur lepoint.fr, 17 octobre 2012.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes