Edmond Pognon
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Fonction
Conservateur en chef (d)
Département des Cartes et Plans de la Bibliothèque nationale de France
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Edmond Étienne Pognon
Nationalité
Formation
Activités
Père
Félix Pognon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Olivier Pognon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Distinctions

Edmond Pognon est un bibliothécaire et historien médiéviste français né à Toul le et mort le à Paris[1].

Biographie

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Fils de Félix Pognon, général de l'armée française, Edmond Pognon étudie à l'École des chartes : il rédige une thèse intitulée Jacques de Révigny, jurisconsulte à Orléans, entre 1260 et 1289, qui lui permet d'obtenir le diplôme d'archiviste paléographe en 1934[2].

Il accomplit toute sa carrière professionnelle à la Bibliothèque nationale. Il entre le comme attaché au département des Manuscrits[3] puis comme bibliothécaire[4]. Mais, pendant l'Occupation, il est muté à l'administration puis au secrétariat technique (comme adjoint de Pierre d'Espezel) pour avoir montré de la réticence envers la nomination irrégulière de Robert Devreesse par l'administrateur Bernard Faÿ[5].

Il accède cependant à la demande de ce dernier de préparer de courtes émissions pour Radio Paris, destinées à « attirer sur la grandeur et le charme passés de la France », ce qui revenait, d'après la Commission d'épuration de la BN à « recouvrir d'un pavillon français l'organe de la propagande allemande » tout en notant que « les sentiments patriotiques » d'Edmond Pognon « sont hors de cause ». Il fait donc partie des 19 personnes touchées par l'épuration à la Libération. Le , le Conseil des archives et des bibliothèques lui administre un blâme, que le ministre transforme en une simple réprimande, avec perte d'ancienneté d'un an[6].

Nommé au département des Estampes en [7], il devient conservateur en 1952[8]. Il contribue à mettre en valeur la collection de portraits, relancer le cabinet après la Guerre, publie trois volumes de l'Inventaire du fonds français du XVIIIe siècle et organise les expositions Saint-Simon et Manon Lescaut[9].

En 1953, il participe à la fondation de l'Association universelle des amis de Jeanne d'Arc[10].

Il termine sa carrière comme conservateur en chef du département des Cartes et Plans de 1964 à 1976[11].

Outre une intense activité dans l'inventaire des collections, il a organisé plusieurs expositions (Saint-Simon, Manon Lescaut, Paris d'hier et de demain, Copernic). Parallèlement, il a connu une importante activité d'historien en publiant tantôt des travaux érudits, tantôt des ouvrages de vulgarisation. Médiéviste de formation, il s'est notamment fait connaître comme le spécialiste de l'An Mille, publiant: l'An Mille (1947), Hugues Capet, roi de France (1967), La vie quotidienne en l'An Mille (1981), Hugues Capet, qui t'a fait roi (1987). Il a aussi publié De Gaulle et l'histoire de France (1970) ce qui lui vaut d'obtenir le prix Edmond Michelet, attribuée au meilleur livre écrit sur de Gaulle, prix qui fut décerné pour la première fois cette année-là. De Gaulle l'en remercie en l'assurant de sa « vive et cordiale sympathie »[réf. nécessaire]. Pognon affirma, dans une édition ultérieure de son livre, qu'il avait été le dernier qu'il avait lu avant sa mort et qu'il avait jugé qu'il correspondait à ses propres reflexions. Vient ensuite De Gaulle et l'Armée (1976).

Michel Debré, alors premier ministre du Général de Gaulle, lui a remis la Légion d'honneur en 1961[12]. Il est officier de l'ordre national du Mérite (1968)[13] et chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres (1976), commandeur des Palmes académique[14].

Il est le père du journaliste Olivier Pognon[15],[16]

Expositions

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Publications

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Distinctions

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Références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Sa thèse sur le site de l'École des chartes
  3. BEC
  4. Arrêté ministériel du 16 mai 1941, annoncé dans la BEC
  5. Martine Poulain, Livres pillés, lectures surveillées. Les bibliothèques françaises sous l'Occupation, Paris : Gallimard, 2008, p. 338 (ISBN 9782070122950)
  6. Martine Poulain, op. cit., p 346
  7. « Vies des musées et des bibliothèques » dans Nouvelles de l'estampe, 1964-1, p. 31
  8. Arrêté ministériel du 23 juin 1952, annoncé dans la BEC
  9. « Vies des musées et des bibliothèques » dans Nouvelles de l'estampe, 1964-1, p. 31.
  10. « amis-jeanne-darc.org/index.php… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  11. Arrêté du 28 février 1964, mentionné dans la BEC
  12. Gazette des beaux-arts, J. Claye, (lire en ligne), p. 6
  13. Annonce dans la BEC
  14. Annonce dans la BEC
  15. Bottin mondain, 1884, p. 1108.
  16. « L'Année de Gaulle Près de deux mille ouvrages, déjà », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes

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Sources

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Entretiens avec Edmond Pognon réalisés à son domicile les 8 et / Jean-Yves Sarazin, Marie-Odile Illiano, interview ; Edmond Pognon, participant. - Reproduction numérisée. - Paris, Bibliothèque nationale de France, 2001. - 3 disques compacts enregistrables (3 h 17 min 34 s).

Liens externes

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