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Engelbert Mveng
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Biographie
Naissance
Décès
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YaoundéVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Université de Yaoundé ()
Centre fédéral linguistique et culturel, Yaoundé (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Ordre religieux
Distinction
Œuvres principales
Balafon (d), L'art et l'artisanat africains (d), Si quelqu'un… Chemin de croix (d), Histoire Du Cameroun (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Engelbert Mveng, né le à Enam-Ngal, village de la commune de Zoétélé dans la région du Sud, et mort le à Yaoundé, est un prêtre jésuite camerounais, auteur dans les domaines de l’art, l’histoire, l’anthropologie et la théologie.

Enfance et formation religieuse

Né dans une famille presbytérienne mais baptisé dans l’église catholique, E. Mveng reçoit une éducation chrétienne de ses parents. Il est remarqué par le Père Herbard qui l’envoie au pré-séminaire d’Éfok (Cameroun) de 1943 à 1944. L’étape suivante le conduit au petit séminaire d’Akono de 1944 à 1949.

Après une année d’études au grand-séminaire de Yaoundé, il y est admis comme stagiaire ; il y enseigne le latin et le grec. Désireux de s'engager dans la vie religieuse, E. Mveng veut d’abord se faire trappiste. Mais il en est dissuadé par Mgr Graffin, qui l’informe de la présence des Jésuites au Congo belge. Il se rend donc en 1951 au noviciat Jésuite de Djuma. En Belgique, E. Mveng poursuit, à Wépion en Belgique entre 1954 et 1958, puis à Paris, ses études philosophiques débutées à Djuma.

À la suite de ses études de philosophie, il est envoyé comme stagiaire au Collège Libermann (1958-1960) de Douala (Cameroun). Ce séjour au pays natal lui permet de découvrir de l’art et de l’histoire de son pays. Il se rend en pays bamiléké et bamoun pour découvrir l’art de ces contrées.

Au terme de ce stage, E. Mveng se rend en France pour ses études de théologie, au philosophat de Chantilly et au théologat de FourvièreLyon), à la fin desquelles il est ordonné prêtre le . Celui qui est devenu le premier Jésuite camerounais soutient en 1964 une thèse de 3e cycle en théologie intitulée Paganisme et christianisme : christianisation de la civilisation païenne de l'Afrique romaine d'après la correspondance de saint Augustin[1]. Plus tard, en 1972, E. Mveng soutient une thèse d’état en histoire, Les sources grecques de l’histoire négro-africaine depuis Homère jusqu’à Strabon[2]. Il enseigne l’histoire à l’université de Yaoundé.

E. Mveng participe activement au Festival des Arts de Dakar en 1966. Son enracinement culturel est au service de l’Église. C’est ainsi qu’il publie un chemin de croix en 1962. Il est également cofondateur d’une congrégation religieuse d’inspiration africaine : Les Béatitudes.

E. Mveng s'implique dans le fonctionnement de plusieurs associations intellectuelles. Il est ainsi vice-président de l’Union des Écrivains du Monde Noir. Il occupe également le poste de secrétaire général du mouvement des Intellectuels Chrétiens Africains (MICA). Il travaille au regroupement des théologiens africains au sein de l’Association Œcuménique des Théologiens Africains (AOTA) dont il a été le secrétaire général.

E. Mveng est retrouvé assassiné le à son domicile de Yaoundé. Le crime n'est toujours pas élucidé.

Mveng, le théologien

La problématique théologique du Père Mveng s'articule autour de la pertinence du donné révélé en contexte africain marqué par une longue tradition de servitude et de mépris. Comment dire « Dieu » dans un tel contexte ? Ne faut-il pas voir en la théologie une discipline systématique et scientifique en vue d'édifier un discours sur la révélation en contexte africain. La théologie doit collaborer avec les sciences humaines pour rejoindre l'africain dans son contexte et dans sa culture. Chez le Père Mveng, cette interdisciplinarité associe l'histoire, l'art, l'anthropologie et la théologie.

Engelbert Mveng emploie comme méthode théologique la contextualisation (le discours théologique africain part d'une situation historico-culturelle propre à l'Afrique) et l'inculturation (témoigner de la foi dans le contexte culturel africain) de la révélation chrétienne en Afrique. Il insiste également sur une lecture africaine de la Bible afin de libérer l'Africain de tout ce qui entrave son épanouissement. C'est pourquoi la thématique majeure d'Engelbert Mveng, en plus d'être une théologie de la libération, est centrée sur une théologie de la vie, vie qui triomphe des forces de la mort.

Selon lui, la théologie de la vie peut être déduite du langage symbolique de l'art, du langage symbolique de la liturgie, qui mettent en scène, en mouvement, en images, en couleurs, le drame fondamental et de la mort. Cela s'illustre merveilleusement dans le Chemin de Croix de l'auteur qui déploie sur un fond de couleurs de circonstances, la passion du Christ. À l'image du monde, en l'homme, s'affrontent la vie et la mort; la mission de l'homme selon lui est d'« identifier les alliés de la vie, de les gagner à sa cause, et d'assurer ainsi sa survie qui est en même temps la victoire de la vie ».

Il estime que La spiritualité de la libération a ses racines en Égypte pharaonique[3]. Selon lui, c'est en Égypte qu'est née la plus ancienne et la seule religion dont le dogme enseigne la victoire de la vie sur la mort. La morale pharaonique annonce le Décalogue et les Béatitudes. Isis et Osiris ont enseigné la vérité sur l'homme, sur le monde, et sur l'au-delà. Ils ont enseigné à l'homme l'art de vaincre la mort, la praxis de la libération. C'est dire que la réflexion théologique sur la libération trouve ses fondements historiques et épistémologiques en Égypte pharaonique. La spiritualité qu'apporte l'évangile conduit aux Béatitudes. La spiritualité des Béatitudes célèbre le triomphe de la vie sur la mort, de l'amour sur la haine, de la liberté sur la servitude. La spiritualité des Béatitudes invite au discernement, le chrétien devrait être un éternel contestataire. Cela lui donne d'être un éternel contestataire et d'être un prophète.

Mveng et l'art

« L'art traditionnel africain est l’œuvre de créativité du génie négro-africain ; à travers cette œuvre, l’homme exprime sa vision du monde, sa vision de l’homme et sa conception de Dieu. » L’art se vit et s’exprime dans la musique, la danse, et la poésie. En outre, l’art est un langage cosmologique, anthropologique et liturgique. En tant que langage liturgique l’art est « expression de la célébration cosmique, des mystères divins par l'homme dans sa fonction proprement sacerdotale ». Une meilleure vision de l’art d’Afrique selon Mveng est contenu dans son ouvrage clé, l'art d’Afrique noire. Liturgie cosmique et langage religieux.

Mveng et l’histoire

L'histoire chez Engelbert Mveng se décline comme discours de l’homme africain qui communique à ses semblables ce qu’il a reçu, et il le transmet ; l’histoire a une double orientation chez Mveng ; elle est à la fois, histoire d’Afrique noire en général et du Cameroun en particulier ; à cet effet, Mveng a cherché les sources dans son travail de thèse sur les sources grecques de l’histoire africaine, depuis Homère jusqu’à Strabon. Il a publié la première histoire de son pays. Son travail est présent dans l'histoire du Cameroun. Ensuite, dans le cadre de l’histoire, Mveng est historien de l’Église du Cameroun dont il cherche les sources.

Œuvres principales

Ouvrages théologiques

Articles

Notes et références

Bibliographie

Livres

Articles