Ethel Smyth
Ethel Smyth en 1922.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 86 ans)
WokingVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Ethel Mary SmythVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Père
John Hall Smyth (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Emma Struth (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Mary Smyth Hunter (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
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Maîtres
Genre artistique
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Distinctions
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Œuvres principales
Der Wald, The March of the Women, The Boatswain's Mate (d), The Prison (d), Messe en ré majeur (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Ethel Smyth, née à Sidcup (Londres) le et morte à Woking (Surrey) le , est une compositrice, cheffe d'orchestre, autrice et suffragette britannique.

Biographie

Famille et formation

Née d'une mère française et d'un père général britannique, elle grandit dans une famille de huit enfants près d'Aldershot. À l'âge de douze ans, elle décide de devenir compositrice.

Malgré le refus de ses parents, elle parvient en 1877 à rejoindre l'école de musique de Leipzig (elle est la première femme à suivre les cours de composition dans cette école[2]), où elle étudie auprès de Carl Reinecke.

Musique

À Leipzig, elle rencontre Johannes Brahms, Clara Schumann et Piotr Ilitch Tchaïkovski, qui l'encourage à suivre sa voie et qui écrivit à son propos, dans ses Mémoires :

« Mademoiselle Smyth est l’une des quelques compositrices qui comptent parmi les personnes qui travaillent dans le domaine de la musique… Elle a composé plusieurs œuvres intéressantes, dont j’ai entendu la meilleure, une sonate pour violon, extrêmement bien jouée par la compositrice elle-même. Elle a donné la promesse pour l’avenir d’une sérieuse et talentueuse carrière[2]. »

Lors de ses études à Leipzig, elle fait la connaissance de Livia Frege par l'intermédiaire des époux Julius et Amanda Röntgen-Maier, ainsi que Lili Wach et Elisabeth von Herzogenberg[3]. Elle étudie avec Heinrich von Herzogenberg et entretient notamment une relation amoureuse avec Elisabeth, qu'elle surnomme « Lisl »[3].

Elle rencontre à Florence en 1882 Henry Brewster, un écrivain qui devient l'un de ses plus proches amis et qui écrit pour elle des livrets d'opéra.

photo : Ethel Smyth en 1901
Dame Ethel Smyth.
Portrait par John Singer Sargent (1901).

En 1890, elle revient en Angleterre. Sa Sérénade en ré majeur est créée la même année au Crystal Palace. Puis, en 1893, le Royal Albert Hall voit représenter la Messe en ré avec le soutien de l'Impératrice Eugénie[4] ; œuvre dont la compositrice avait elle-même eu l'occasion de chanter quelques extraits à la reine Victoria.

De nombreux succès ponctuent la carrière d'Ethel Smyth, notamment entre 1893 et 1910[2]. En 1898, son premier opéra est monté à Weimar : Fantasio. Puis, deux opéras sont représentés à Berlin et au Royal Opera House de Londres : Der Wald (La Forêt, 1902), également accueilli en 1903 par le Metropolitan Opera de New York[4], et The Wreckers (1910), monté grâce au célèbre chef Thomas Beecham, lié à Ethel Smyth et grand défenseur de son œuvre.

Militante féministe

En 1910, Ethel Smyth assiste à une réunion féministe de la Women's Social and Political Union fondée en 1903 par Emmeline Pankhurst et s'engage dans le mouvement des suffragettes. En 1911, elle écrit The March of the Women (La Marche des femmes)[5], qui devient l'hymne du mouvement. Elle dirige l'œuvre lors d'un rassemblement au Royal Albert Hall.

En 1912, elle est condamnée à deux mois de prison pour avoir cassé la fenêtre de la résidence d'un secrétaire d’État lors d’une manifestation[6]. Dans la prison de Holloway, elle dirige une représentation mémorable de sa March of the Women[7], comme l'écrit Thomas Beecham après une visite qu'il lui rendit :

« Quand je suis arrivé, le gardien de la prison était pris d’un fou rire. Il m’a dit : "Entrez dans le quadrilatère". Il y avait… une douzaine de dames, marchant de long en large et chantant fort. Le gardien me montra une fenêtre où se trouvait Ethel ; elle était penchée, et dirigeait vigoureusement avec une brosse à dents, se joignant au chœur sur sa propre chanson[2]. »

Pendant la Première Guerre mondiale, elle rejoint la XIIIe division de l’armée française et l’hôpital militaire situé à Vichy[2].

Dernières années

Elle cesse de composer devant l'évolution de sa surdité[4].

Ses lettres révèlent ses coups de foudre pour des femmes telles que Pauline Trevelyan, la princesse de Polignac, Lady Mary Ponsonby et Edith Somerville. À l'âge de 71 ans, elle tombe amoureuse de Virginia Woolf qui, amusée, entretient leur amitié jusqu'à son suicide en 1941[8].

Ethel Smyth meurt en 1944 à 86 ans d'une pneumonie[réf. nécessaire]. Selon ses dispositions testamentaires, ses cendres sont dispersées dans la forêt près de sa propriété de Woking par son frère Bob, au son de sa symphonie The Prison[9].

Distinctions

Postérité

Elle a inspiré les personnages littéraires d'Edith Staines dans Dodo d'E. F. Benson (1893) et de Dame Hilda Tablet dans la pièce du même nom de Henry Reed (en) (1950).

Ethel Smyth est une des 39 convives attablées dans l'œuvre d’art contemporain The Dinner Party (1974-1979) de Judy Chicago[11].

Gilbert Bayes a sculpté un buste d'elle en 1938.

En le festival de musique classique Rosa Bonheur la met à l'honneur en programmant ses œuvres avec celles de Rebecca Clarke[12],[5].

Œuvre

Ethel Smyth laisse environ 100 œuvres.

Piano

Transcription

Orgue

Musique de chambre

Orchestre

Musique vocale

Opéras

Écrits

Discographie

Piano

Musique de chambre

Avec orchestre

Vocale

Notes et références

  1. « http://discovery.nationalarchives.gov.uk/details/a/A13530954 »
  2. a b c d e et f « Ethel Smyth, compositrice engagée », sur France Musique, (consulté le ).
  3. a et b Ethel Smyth et Ronald Crichton, The memoirs of Ethel Smyth, New York, Viking, (ISBN 978-0-670-80655-3, lire en ligne), p. 85-87.
  4. a b et c Aliette de Laleu, « Portrait d'Ethel Smyth, compositrice et suffragette britannique », sur France Musique (consulté le ).
  5. a et b Clara Leonardi, ComposHer, « Ethel Smyth et Rebecca Clarke : deux grandes dames au Festival Rosa Bonheur », sur composher.com, (consulté le ).
  6. Christophe Bourseiller, « Ethel Smyth, une féministe au cœur de la musique », émission disponible en podcast jusqu’au 19 janvier 2019, Musicus Politicus, sur France Musique, (consulté le ).
  7. Google Livre Sylvia Pankhurst, chapitre « Le château des Souris » de Marie-Hélène Dumas, éditions Libertalia.
  8. Laure Dautriche, « Ethel Smyth et la révolution des Suffragettes », sur Europe 1, (consulté le ).
  9. (de) Michaela Brohm et Anna Nehemias, « Ethel Smyth : Sie nahm sich alles » [« Ethel Smyth : Elle a tout pris »], Emma, (consulté le ).
  10. Florian Royer, « Une œuvre d'Ethel Smyth enregistrée pour la première fois depuis 1931 », sur France Musique, (consulté le ).
  11. « Brooklyn Museum: Ethel Smyth », sur www.brooklynmuseum.org (consulté le )
  12. « Nouveau festival : que du (Rosa) Bonheur ! | Classique mais pas has been », (consulté le )
  13. (en) « Premiere Recording of Dame Ethel Smyth's 'The Prison' », sur www.wisemusicclassical.com (consulté le )
  14. Lors de sa sortie ce disque a reçu « 5 » clés dans le magazine Diapason no 479, mars 2001.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes