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Fausto Cercignani (né le à Milan) est un philologue, critique littéraire, poète, angliciste et germaniste italien.
Né de parents toscans, Fausto Cercignani a étudié à Milan, où il a obtenu sa maîtrise en Langues et Littératures Étrangères avec une dissertation sur l’anglais dans l’âge de Shakespeare. Sa carrière de professeur d'université a été caractérisée tout d'abord par des intérêts philologiques dans les domaines de l'anglicistique et de la germanistique. En 1983, après avoir enseigné aux universités de Bergame (1971-1974), Parme (1974-1975) et Pise (1975-1983), il est rentré à Milan pour continuer son activité chez l'Università degli Studi, où il a intensifié ses recherches sur la littérature allemande, un domaine qu’il avait déjà cultivé pendant plusieurs années.
Les intérêts philologiques de Cercignani s’adressent surtout à l’histoire de la langue anglaise, et notamment à l'ère élisabéthaine. Ses essais sur la prononciation de l’anglais au temps de Shakespeare (publiés sur « Studia Neophilologica », « English Studies » et autres revues scientifiques) annoncent sa monographie Shakespeare's Works and Elizabethan Pronunciation, Oxford, University Press (Clarendon Press, 1981), qui est considérée « la meilleure œuvre actuellement disponible » sur le sujet[2].
En tant que « meilleure autorité » sur la prononciation élisabéthaine[3], Cercignani est fréquemment cité pour jeux de mots, rimes et variantes graphiques dans les plus récentes éditions des œuvres de Shakespeare[4],[5], et dans plusieurs publications qui concernent questions linguistiques et littéraires en perspective historique[6].
Les intérêts philologiques de Cercignani s’adressent aussi dès le début à la phonologie historique des langues germaniques, dont il s'occupe – sans négliger autres aspects de la linguistique historique – sur revues spécialisées comme « Zeitschrift für vergleichende Sprachforschung », « Indogermanische Forschungen », « Journal of English and Germanic Philology », « Language », « Beiträge zur Geschichte der deutschen Sprache und Literatur » et « The Journal of Indo-European Studies ».
Certains de ses travaux – par exemple Early 'umlaut' phenomena in the Germanic languages, in Language, 56/1, 1980 – sont souvent cités pour propositions alternatives sur les changements linguistiques les plus anciens (par exemple sur prétendue « métaphonie par /a/ » ou « a-Umlaut »)[7].
Sa remarquable monographie The Consonants of German: Synchrony and Diachrony (Milan, 1979) « nous offre une contribution originale à la phonologie allemande aussi bien qu’une excellente représentation de l'état de l'art »[8].
Les intérêts littéraires de Cercignani s’adressent d'abord à la poésie de Karl Krolow, dont il s’occupe sur « Germanisch-Romanische Monatsschrift », « Literaturwissenschaftliches Jahrbuch » et autres revues littéraires (1984-1986). En 1988 il publie la monographie qui tend à montrer la vraie essence des romans de Christa Wolf, abstraction faite des hauts et des bas politiques et personnels de l’écrivain (Existenz und Heldentum bei Christa Wolf. « Der geteilte Himmel » und « Kassandra », Würzburg, Königshausen & Neumann, 1988).
Les autres nombreuses auteurs dont il s’occupe ensuite incluent: Jens Peter Jacobsen, Georg Trakl, Georg Büchner, Arthur Schnitzler, Wolfgang Goethe, Gotthold Ephraim Lessing, Wilhelm Heinrich Wackenroder, Hugo von Hofmannsthal, Rainer Maria Rilke, Alban Berg, E.T.A. Hoffmann, Robert Musil, Novalis, Joseph Roth, Richard Beer-Hofmann, Karl Kraus, Franz Kafka, Thomas Mann, August Stramm, Gerhart Hauptmann, Reinhard Jirgl, Friedrich Schiller...
Depuis 1992 il dirige, en collaboration avec le Forum Austriaco di Cultura à Milano, le périodique international Studia austriaca (ISSN 1593-2508), la seule publication italienne entièrement consacrée à la culture et à la littérature de l’Autriche d'aujourd’hui et d'hier. Depuis 1994 il dirige aussi Studia theodisca (ISSN 1593-2478), qui publie contributions internationales sur la littérature des pays de langue allemande.
La production poétique de Cercignani est recueillie dans sept livrets et inclut aussi des poèmes publiés sur l’« Almanacco dello Specchio », « Anterem » et autres revues. En discutant ses vers, le critique Giorgio Bàrberi Squarotti, professeur à l'université de Turin, parle de poésie orphique, mais « dur, lucide comme l'acier[9] » et un autre écrit que les compositions de Cercignani « atteignent le maximum de la concentration grâce à une accélération de la pensée ou du sentiment qui reconstruit la physicité au moyen de l’abstraction[10]. »
Fausto Cercignani s’est occupé aussi d’auto-traduction de textes poétiques[11].
Österreichisches Ehrenkreuz für Wissenschaft und Kunst I. Klasse (de), Mailand, 1996 (Croix d'honneur autrichienne pour la Science et l'Art. Première classe)