Cet article est une ébauche concernant la littérature américaine.

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Fonds perdus
Auteur Thomas Pynchon
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Roman
Version originale
Langue Anglais américain
Titre Bleeding Edge
Éditeur Penguin Group
Date de parution
ISBN 1-594-20423-3
Version française
Traducteur Nicolas Richard
Éditeur Seuil
Collection Fiction & Cie
Date de parution
Type de média Livre papier
Nombre de pages 440
ISBN 978-2-02-114017-0
Chronologie

Fonds perdus (titre original : Bleeding Edge) est un roman de Thomas Pynchon publié en 2013 aux États-Unis, finaliste pour le National Book Award Fiction.

Résumé

Le lecteur accompagne le personnage principal, Maxi, femme mariée avec deux enfants, environ quarante ans : appartement, déplacements, rencontres, dialogues, pensées, intuitions, vie de famille, école, bureau, amours, amitiés… avec tous les codes des années 2000-2010 à New-York, dans le milieu du développement du web, et surtout du Web profond.

« Maxine tient une petite agence d’enquête sur les fraudes, baptisée Filés-Piègés » (p. 12). Sa famille a forgé son orientation vers l’investigation dans le domaine de l’escroquerie (p. 102). Pour des clients choisis, cette égérie des Experts Anti-Fraude (p. 133) poursuit des escrocs (p. 118), elle mène des enquêtes, elle monte des dossiers pour qu'ils puissent être présentés avec succès dans un tribunal : « Oh, p'pa ! J’ai peut-être une douzaine d’affaires en cours en même temps, et ça touche de près ou de loin les autorités fédérales – un contrat avec le gouvernement, un règlement bancaire, un hic avec la loi RICO, juste de la paperasse en plus et ensuite ça disparaît jusqu'à ce qu'il y ait autre chose » (p. 101).

Des connaissances, des indicateurs, des lanceurs d'alerte lui communiquent des informations convergentes : quelque chose de terrible est en train de se passer. Tout cela peut sembler des pistes confuses. Et chaque ébauche de recherche confirme l'ampleur du désastre (passé, présent, à venir).

Les repères historiques sont flous, au début : il y a super longtemps, en 98 (p. 99), amis au sens pré-internet du terme (p. 263), faire la fête comme si on était en 1999. Tout s'accélère, autour d'un certain , même si la date n'est pas indiquée : vidéo de menace d'attaque d'un missile sur un avion de ligne, Projet de Conscience Globale (PCG, p. 318), avec leur réseau de trente à quarante générateurs d'événements aléatoires, dont le dérèglement (décohérence quantique) rend vulnérable DeepArcher, théorie du complot, transformation du comportement de divers individus, accélération de recherche de refuge dans le monde virtuel ouvert du nouveau DeepArcher.

Personnages

La fiction, centrée sur Manhattan 2001, s'organise autour d'une dizaine de personnages, autour desquels gravitent une centaine de personnes nommées, et beaucoup de silhouettes anonymes :

Économie, informatique, finance

La société de consommation est une belle vitrine. L'arrière-boutique financière passe désormais par internet.


Certain vocabulaire informatique est présent :


Certain vocabulaire financier est aussi présent :

Les entreprises citées sont peu nombreuses :

Société

L'essentiel de l'histoire se déroule dans le quartier d'Upper West Side, le Yupper West Side, entre yuppies. Les enfants sont à peu près assurés d'aller au Collegiate, le lycée polytechnique de la future élite (p. 128). On se réfère au leet (p. 84) (Leet speak). Parfois, on va aux Hamptons, à Montauk, ou en croisière AMBOPEDIA (AMerican BOrderline PErsonality DIsorder Association).

On regarde les chaînes câblées, dont ARCH (Afro-American Romance Channel) (p. 132). On apprécie les séries, dont Friends, avec Jennifer Aniston, dont on imite la coiffure, ou Les Razmoket. On discute de films, anciens et récents, de musique (opéra, rap, pop, black métal, etc), de danse, de peinture contemporaine (surtout chez Tallis). On fréquente des petits cafés et restaurants, des gargotes, le plus souvent. On se rend dans les galeries marchandes, chercher les enseignes, revendiquer marques.

On apprécie le luxe : vêtements, chaussures (dont Louboutin, Edward Green, etc), coupes de cheveux sophistiquées, montres (Rolex Cellini en or blanc), sac à main (Coach, de Monica Lewinski) (p. 202), parfums (parfum Officina de Santa Maria Novella, formule 1611 Officina profumo-farmaceutica di Santa Maria Novella (p. 191), Channel 13 (p. 261), lunettes monture d’écaille Oliver Peoples...

On apprécie telle marque de glace, tel parfum. Ainsi, Marvin, dans une livraison conjointe (p. 130) : il sort deux boîtes d’un litre de glace Chocolat Beurre de Cacahuète Pâte à Cookie, ce qui motive le dialogue Ils ont arrêté la production en 97 — Ça, c’est la version officielle, Mah-xine. Mais là on parle de désir.

Les enfants jouent aux jeux d’arcade, ou sur des consoles de jeux portables, collectionnent des cartes Pokémon.

Et Maxi se déplace parfois avec un Tomcat dans son sac (pistolet Berretta).

Les secrets d'État, les armes et les services secrets sont présents :

L'École Civile des Hackers de Moscou continue à fournir des diplômés, dont Misha et Grisha (p. 248). Le sigle FSB (Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie) est indiqué une fois.

La drogue est présente : haschish, seringues, methcathinone, speed de baignoire, et alcools divers, et somnifères hypnotiques (Ambien, chapitre 31).

Une courte scène se déroule dans une zone différente de New-York, Toxic-land, qui correspond à la décharge de Fresh Kills, qui suscite la convoitise des promoteurs, comme DeepArcher celle des développeurs (p. 160). Deux autres scènes, l'une filmée, l'autre "vécue", présentent une image divergente des Hamptons, côté défavorisés (p. 168).

L'enquête assistée sur Windust rappelle sa présence au Guatemala en 1982, avec le coup d'état, autour du général Efraín Ríos Montt (1926-2018), et de l'Armée de guérilla des pauvres (Guatemala), ce qui motive un court développement sur la présence active des Américains dans cette zone d'Amérique latine p. 163).

Après les attentats du 11 septembre 2001 (p. 296), malgré tout, la consommation peut et doit reprendre, avec Halloween (p. 341), et Thanksgiving (p. 353). Le Marathon de New York est très couru : Le jour du marathon de NYC, semaine sept de l'ère de la post-atrocité, l'épouvantable jour propage encore ce qu'on pourrait appeler une atmosphère patriotique (p. 350).

Écriture

La lecture du premier quart du texte est plus difficile que la suite, le temps que les personnages soient installés, et que l'écriture se stabilise, entre les pensées du personnage principal et les dialogues avec les personnes rencontrées.

Le texte use d'abréviations (orales), d'acronymes (AMBOPEDIA), de formules correspondant sans doute au monde culturel américain ou new-yorkais (Yentas With Attitude), de majuscules (Anguille Sous Roche), de quelques inventions (bavardathon (p. 295), et parfois de graphies imitatives (Typhphani, Djennyphrr, Feente-aaaahhh-asthme (fantasme) (p. 172).

Le texte, du moins dans sa traduction française, est constellé de mots (rarement d'expressions) d'origine yiddish (et/ou hébraïque) de New-York :

Un des personnages souhaite s'intéresser à la gématrie, sorte de numérologie hébraïque (p. 150).

La Chutzpah, au sens de culot, impertinence, véhémence taquine (62), attention intempestive (p. 66), est un des traits de caractère de Maxi.

Le style général du texte est conforme à l'opinion de Maxi : La soirée, pour Maxine, vire staccato, en brefs micro-épisodes séparés par des vibrations d’oubli (p. 153).

Pour le personnage principal, le narrateur, et donc le lecteur, Il semble se passer quelque chose, mais personne ne lui dit quoi (p. 198).

Réception

Au contraire de la critique américaine, la recension francophone est restreinte[2],[3],[4].

Notes et références

  1. (en) « The One Incorruptible Still Point », sur iowareview.org (consulté le ).
  2. « Thomas PYNCHON, FONDS PERDUS, roman traduit par N. Richard pour le SEUIL - Le blog de calmeblog », sur Le blog de calmeblog (consulté le ).
  3. Thierry Guinhut, « Thomas Pynchon ou les vices cachés du roman policier et des fonds perdus du web profond et du 11 septembre. », sur litteratures.com, thierry-guinhut-litteratures.com, (consulté le ).
  4. « Fonds perdus - Thomas Pynchon » [livre], sur Babelio (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes