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Fortune de France est une fresque historique en treize volumes écrite par Robert Merle et parue de 1977 à 2003, année précédant celle de la mort de l'auteur. Le récit s'étend de 1547 jusqu’au début du règne personnel de Louis XIV.
La première partie (6 premiers tomes) est décrite à travers les yeux de Pierre de Siorac, jeune nobliau protestant de la région de Sarlat, dans le Périgord. Ses aventures le conduisent de Montpellier à Paris, avec son valet, Miroul, et son frère, Samson. Ils sont témoins de nombreux faits historiques marquants tels que le massacre de la Saint-Barthélemy, le règne d’Henri III et le couronnement d’Henri IV.
Son fils, Pierre-Emmanuel, devient le narrateur de la seconde partie (sept derniers tomes).
Dans cette section sont présentés tous les personnages mentionnés dans la saga et auquel un nom est attribué. Ils sont inscrits dans le seul paragraphe du tome de leur première apparition.
Inspiré par William Thackeray, auteur anglais du XIXe siècle, racontant L'Histoire de Henry Esmond dans la langue du XVIIIe siècle, Robert Merle veut lui aussi pour son récit s'approcher au plus près de la langue utilisée à l'époque où évoluent ses personnages[1],[2]. S'appuyant notamment sur le Journal de Pierre de L'Estoile[1] et au prix d'un effort de recherche important, il parvient à recréer une langue mêlant style archaïque et occitan, qui séduit de nombreux lecteurs. Un glossaire, placé en fin de chaque volume, indique la traduction de certains termes.
Robert Merle attache une grande importance à la rigueur historique de ses récits. Il ne souhaite pas que ses romans soient associés à ceux d'Alexandre Dumas ou de Victor Hugo par exemple, dont les œuvres n'ont, selon lui, aucune valeur historique[1]. Il se sent en revanche plus proche de Gustave Flaubert, auteur de Salammbô[3].
Les treize volumes de la série rencontrent un grand succès commercial puisqu'ils se vendent à plus de 5 millions d'exemplaires[4],[5].
Robert Merle n'aime pas Louis XIV et indique ne pas vouloir proposer de récits se déroulant sous le règne de celui-ci[1]. Comme par un fait du hasard, dans le dernier volume, la saga de Pierre-Emmanuel cesse en 1661, année de la mort du cardinal Mazarin, alors que le roi, âgé de 23 ans, va commencer son règne effectif. Robert Merle meurt peu de temps après la parution de cet ultime ouvrage.
Un de ses fils, Olivier Merle, publie en un roman historique, L'Avers et le Revers, qui appartient au cycle de Fortune de France et où les aventures de Miroul, fidèle valet de Pierre de Siorac, nous sont contées. Utilisant la même langue de l'époque, ce roman n'est « ni la suite, ni l'épilogue de la série [mais] un autre regard romanesque sur Fortune de France »[6].
On peut noter une évolution sensible du point de vue du narrateur. Dans le premier tome, dont le personnage principal est le grand-père, Jean, la toile de fond est la vie rurale, les remarques sociologiques sont nombreuses, et le point de vue des humbles est parfois donné. Le protestantisme y est présenté sous un jour très favorable. Les deux tomes suivants ont pour cadre la vie urbaine (à Montpellier puis Paris). Le personnage principal est le père, Pierre, les descriptions de la vie quotidienne sont toujours nombreuses, mais le point de vue des humbles devient rare. Dans la suite, Pierre accède aux plus hauts cercles, et fréquente les grands. Le roman devient l'occasion de relater les hauts faits d'armes de l'histoire, de faire le portrait des personnages connus. La vie quotidienne des Français de la fin du XVIe siècle n'est plus évoquée. Le catholicisme est plus souvent évoqué que le protestantisme et sous un angle assez neutre. À partir du septième tome, le personnage principal devient le fils Pierre-Emmanuel, la vie de la cour la toile de fond. La question religieuse est petit à petit évacuée. Pour lui, qui est aussi le narrateur, il est naturel d'être catholique.