Naissance | |
---|---|
Décès | |
Activités | |
Lieux de travail |
Francesco Furini, né le à Florence où il est mort le , est un peintre italien baroque devenu prêtre en 1633.
Fils du peintre Filippo, dit « lo Sciamerone », Francesco Furini, commence à peindre avec son père. Il entre ensuite dans plusieurs ateliers dont celui de Cristofano Allori, de Passignano et enfin de Bilivert[2].
Ami de Giovanni da San Giovanni, de son vrai nom Manozzi, il se rend en 1619 à Rome. Il y fait la connaissance du Bernin[2], avec qui il étudie la sculpture qu'il transpose dans ses peintures. Il travaille avec Manfredi, prisé des Médicis, qui l'initie au naturalisme du Caravage.
Vers 1621, il revient dans sa patrie florentine et approche Matteo Rosselli, qui comptait également Lorenzo Lippi et Baldassarre Franceschini au nombre de ses élèves[3]. Sous sa direction, il participe aux décorations du pavillon des Médicis de san Marco (1621-1623) en peignant dans une lunette L'Astronomie et Cosme II. De cette période date le Céphale et Aurore du musée d'art de Ponce (Portorico), et La Peinture et la Poésie (1626) de la galerie Palatine, tandis que La Gloire de la Maison Salviati est de 1628[2].
En 1633, il devient prêtre et prend possession d'un prieuré, dans la paroisse de Sant’Ansano à Mugello, au nord de Florence. Il poursuit néanmoins la peinture de monumentaux retables tels que La Madone du Rosaire de Santo Stefano à Empoli en 1634. Il peint aussi des sujets profanes où figurent des nus féminins tels que Loth et ses filles du musée du Prado[2]. Son style est très inspiré de celui de Guido Reni.
De 1639 à 1642, à la demande de Ferdinand II de Médicis, il participe à l'achèvement du salon de l'Argenterie au rez-de-chaussée du palais Pitti, dont la décoration avait été interrompue par la mort de Giovanni san Giovani[2].
On compte Simone Pignoni et Giovanni Battista Galestruzzi au nombre de ses élèves.
L’œuvre de Furini reflète la tension du style maniériste conservateur florentin face au nouveau style baroque de l’époque. Il a peint des sujets bibliques et mythologiques à l’aide de la technique du sfumato, superposition de couches picturales délicates et estompées, comme Vinci[4].
Freedberg a décrit le style de Furini comme rempli de « sensualité morbide ». Son utilisation fréquente des femmes dévêtues est discordante avec sa sentimentalité religieuse excessive, et sa stylisation et ses poses accomplies contredisent son intention d’exprimer des émotions exacerbées. Ses choix stylistiques ne sont pas passés inaperçus par les biographes contemporains plus puritains comme Filippo Baldinucci.
Un de ses chefs-d’œuvre, qui ne reflète pas le style de ses toiles, est la fresque aérée dans le Palazzo Pitti, où sur ordre de Ferdinand II de Médicis, il a peint, de 1639 à 1642, deux grandes lunettes représentant l’Académie platonicienne de Careggi et l’Allégorie de la mort de Laurent le Magnifique. Ces fresques peuvent être considérées comme sa réponse à Pietro da Cortona, qui était à l’œuvre dans le palais au cours de ces années[5].
Robert Browning a réfuté l’affirmation de Baldinucci selon laquelle Furini aurait ordonné, sur son lit de mort, que tous ses nus soient détruits. Pour Browning, le dévêtement des sujets de Furini symbolise la courageuse recherche de la vérité cachée. La recherche moderne a en outre démontré qu’en accédant à la prêtrise, Furini n’a pas abandonné ses sujets de peinture charnelle. Furini a été redécouvert au début du XXe siècle par Arturo Stanghellini[6]. Sa carrière mal documentée a été esquissée par Elena Toesca[7] et mise en lumière avec une exposition de ses dessins à la galerie des Offices, 1972[8].