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Georges Saint-Paul ( à Montigny-lès-Metz - à Genillé) est un médecin militaire et chercheur français. Médecin général, il est l'auteur d'une œuvre à la fois littéraire et scientifique sous les pseudonymes de : G. Espé de Metz et Dr Laupts.
Georges Saint-Paul naît à Montigny-lès-Metz, juste avant l’annexion de la Lorraine par l'Empire allemand. Ses parents optent pour la nationalité française. Georges Saint-Paul suit ses études en France et soutient un doctorat en 1892. Médecin-major en Algérie, puis en Tunisie, il revient ensuite en France, à Tours, puis à Nancy. En 1926, il est nommé directeur du Service de santé des armées, à Nancy, avec le grade de général.
Georges Saint-Paul publie plusieurs ouvrages scientifiques, notamment sur ce que l'on appelle dans un premier temps l'« inversion sexuelle » puis sur ce qu'il qualifiera lui-même d'« homosexualité », sous le pseudonyme de Dr. Laupts. Il publie notamment une version censurée du texte connu comme le « Roman d’un inverti », série de lettres envoyées à Émile Zola en 1889 par un aristocrate italien anonyme de 23 ans, qui raconte ses amours pour les hommes au romancier. Saint-Paul publie une version caviardée des lettres en 1894-1895 dans les Archives d’anthropologie criminelle et dans un livre en 1896 Tares et poisons. Perversion et perversité sexuelles[1], avec une préface par Zola[2]. En septembre 1896, l’auteur des lettres à Zola s’adresse directement au médecin et réagit à la publication de ses lettres à Zola. Des parties de cette lettre à Saint-Paul sont publiées par le médecin en 1910 dans L’Homosexualité et les Types homosexuels[3] et en 1930 Invertis et homosexuels[4]. Ce n’est qu’en 2017 que les lettres à Zola et celle à Saint-Paul sont publiées dans leur entièreté[5].
Au cours de sa carrière, il noue une relation épistolaire avec le chercheur allemand Paul Näcke. En 1908, il prend ses distances avec Näcke à propos de la thèse que défend ce dernier sur la « dégénérescence de la France », à travers la revue Archives d’anthropologie criminelle dirigée par Alexandre Lacassagne .
Il publie en outre des œuvres plus littéraires, dramatiques ou poétiques, sous le pseudonyme de G. Espé de Metz. Sous le même alias il contribua à la discussion du colonialisme dans la presse, notamment autour de l'Algérie. Se définissant volontiers comme un agitateur d'idées, on lui doit plusieurs néologismes, dont le terme d'« endophasie », qu'il associait à l'introspection[6].
En 1931, il crée l'Association des lieux de Genève, pour promouvoir des zones destinées à accueillir les populations civiles en cas de conflit armé, anticipant les principes des conventions de Genève de 1949.
Georges Saint-Paul mourut le , au château de Rassay, près de Genillé en Indre-et-Loire.
Georges Saint-Paul, sous l'impulsion de Lacassagne, mena des travaux sur le langage intérieur[7]. Défenseur d'une psychologie scientifique, il entendait démocratiser la méthode d'introspection en l'appliquant à un large échantillon d'individus. Son programme s'appuie sur ce qu'il appelle la « cérébrologie », ou science du cerveau, une méthode scientifico-médicale permettant de passer de la psychologie individuelle à une forme de psychologie générale.