Président | François Hollande |
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Premier ministre | Manuel Valls |
Formation | |
Fin | |
Durée | 4 mois et 25 jours |
Coalition | PS - PRG - Walwari - CSA |
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Ministres | 16 |
Secrétaires d'État | 14 |
Femmes | 15 |
Hommes | 15 |
XIVe législature |
307 / 577 |
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Le premier gouvernement Manuel Valls est le gouvernement de la République française du au [1]. C'est le trente-septième gouvernement de la Ve République et le troisième nommé par le président de la République François Hollande.
À la suite de la défaite de la gauche aux élections municipales françaises de 2014, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault présente la démission de son gouvernement. La nomination à l’hôtel Matignon de Manuel Valls, ministre de l’Intérieur sortant, est annoncée par François Hollande durant une allocution télévisée enregistrée dans un salon du palais de l'Élysée. Le décret de nomination du Premier ministre est publié au Journal officiel le [2].
Les ministres sont nommés par décret présidentiel le 2 avril[3],[4], les premières passations de pouvoir entre les anciens ministres sortants et leurs successeurs ont lieu le même jour. La liste des secrétaires d'État est annoncée le [5].
Le , au lendemain d'un début de crise gouvernementale marqué par les déclarations du ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique, Arnaud Montebourg, contre la politique économique du couple exécutif, Manuel Valls remet au chef de l'État la démission de son gouvernement. François Hollande le charge alors de nommer un nouveau gouvernement[6]. Il s'agit d'un des plus courts gouvernements de la Ve République et le second plus court (après le gouvernement Messmer III) si l'on excepte les gouvernements de transition électorale.
Manuel Valls propose au Président Hollande l'entrée d'Anne Lauvergeon, haut fonctionnaire et ex-patronne d’AREVA. Le Président s'y oppose, apparemment parce qu'elle était mentionnée dans des notes de la police judiciaire[7].
Ce gouvernement est marqué par le départ des écologistes. Le , Manuel Valls reçoit une délégation d’Europe Écologie Les Verts (EÉLV), devant laquelle il affirme sa volonté de poursuivre la transition énergétique ainsi que de mener des actions en faveur de la justice sociale et de la décentralisation[8]. À la suite de cette rencontre, le bureau exécutif d’EÉLV refuse par sept voix pour, trois voix contre et cinq abstentions de siéger au gouvernement Valls, malgré les offres qui lui sont proposées, notamment celle d’un grand ministère rassemblant l’environnement (écologie, développement durable), l’énergie, le logement et les transports. Cette décision est alors dénoncée par un certain nombre d’élus écologistes, comme le sénateur Jean-Vincent Placé et les députés Barbara Pompili et François de Rugy. Elle est, à l’inverse, soutenue par Pascal Canfin et Cécile Duflot[8], tous deux ministres du gouvernement sortant, dirigé par Jean-Marc Ayrault. Pour Emmanuelle Cosse, la secrétaire du mouvement, l’influence de Cécile Duflot dans cette décision a été « à la hauteur de son poids politique et de ses réalisations. Quand la ministre qui a mis en place la loi ALUR explique pourquoi elle ne veut pas participer à ce gouvernement, ce n'est pas anodin. Elle a pesé dans cette décision »[9]. Nonobstant le souhait de retour au gouvernement de quelques parlementaires isolés dans leur parti, la décision de quitter le gouvernement fut confirmée par plus de 80 % du conseil fédéral d'EELV.
Dès la création de ce nouveau gouvernement, une frange de parlementaires, les « frondeurs », manifeste activement son opposition à la politique économique et sociale qu'il envisage.
Cette opposition ira en s'amplifiant.
Après la nomination du Premier ministre le 31 mars 2014[2], la composition initiale du gouvernement a été annoncée en deux temps. Seize ministres à parité d'hommes et de femmes sont nommés par décret du , publié au Journal officiel le [3]. Puis les secrétaires d'État, principalement issus des bancs des députés, sont nommés par décret du , publié au Journal officiel le [5] en raison d'une majorité réduite du pouvoir exécutif à l'Assemblée nationale pour voter la confiance au Premier ministre[10],[11].
Par rapport au précédent gouvernement neuf ministres conservent leur portefeuille dont quatre ministres voient leur attributions étendues, et cinq autres changent de ministère. Cependant six ministres ne sont pas reconduit dont les deux ministres battus aux élections municipales Pierre Moscovici battu à l'élection de Valentigney et Victorin Lurel battu à l'élection de Vieux-Habitants. Les ministres délégués battus aux municipales sont également écatés du gouvernement comme Guillaume Garot, François Lamy, Marie-Arlette Carlotti, ou Michèle Delaunay
Deux nouveaux ministres ne faisaient pas partie du précédent gouvernement sont nommés : Ségolène Royal, qui avait déjà été ministre dans les gouvernements Bérégovoy et Jospin, et François Rebsamen, alors président du groupe socialiste au Sénat, est pour la première fois nommé ministre.
Le , le Premier ministre a présenté la déclaration de politique générale du gouvernement, suivant l'article 49 alinéa premier de la Constitution. Par 306 voix pour, 239 contre et 26 abstentions, Manuel Valls reçoit la confiance de l'Assemblée nationale[12].
Position | Groupe | Non-inscrits | Total | |||||
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GDR | SRC | ECOLO | RRDP | UDI | UMP | |||
POUR | 2 | 279 | 10 | 14 | 0 | 0 | 1 | 306 |
CONTRE | 12 | 0 | 1 | 0 | 23 | 197 | 6 | 239 |
ABSTENTION | 1 | 11 | 6 | 3 | 3 | 1 | 1 | 26 |
NON-VOTANT | 0 | 1 | 0 | 0 | 4 | 1 | 0 | 6 |
Valérie Fourneyron, secrétaire d'État chargée du Commerce, de l'Artisanat, de la Consommation et de l'Économie sociale et solidaire, quitte ses fonctions pour raison de santé le . Elle est remplacée à son poste par la députée Carole Delga. Le député Thierry Mandon entre également au gouvernement, nommé secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme de l’État et de la simplification[13],[14]. Marylise Lebranchu perd, par conséquent, l’attribution de la Réforme de l'État.
Image | Fonction | Nom | Parti | |
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Premier ministre | Manuel Valls | PS |
Présenté comme un « gouvernement de combat »[17], le gouvernement est composé d'un nombre réduit de ministres de plein exercice par rapport au précédent gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Il s'agit du premier gouvernement de la Ve République dirigé par un Premier ministre naturalisé français[18], Manuel Valls étant né espagnol.
Le gouvernement de Manuel Valls est composé principalement de personnalités issues ou proches du Parti socialiste. En plus du Premier ministre qui est lui-même socialiste, quatorze ministres appartiennent au Parti socialiste (PS) et deux appartiennent au Parti radical de gauche (PRG) ou en sont proches. Concernant les secrétaires d'État, douze appartiennent au Parti socialiste (PS) et deux appartiennent au Parti radical de gauche (PRG).