H.323 regroupe un ensemble de protocoles de communication de la voix, de l'image et de données sur IP. C'est un protocole développé par l'UIT-T qui le définit comme : « systèmes de communication multimédia en mode paquet ». La première version est publiée en [1]. La version actuelle de la norme date de 2009[2] et est précédée de plusieurs autres mise à jour, toujours rétrocompatibles.

Il est dérivé du protocole H.320, utilisé sur RNIS.

Il est supplanté par le protocole SIP.

L'ID H323 est un identifiant numérique et/ou texte servant au contrôle des communications et à l'identification des clients H.323.

Protocoles secondaires ou associés

Plus qu'un protocole, H.323 ressemble davantage à une association de plusieurs protocoles différents et qui peuvent être regroupés en trois catégories : la signalisation, la négociation de codec, et le transport de l'information.

Les messages de signalisation sont ceux que l’on envoie pour demander d’être mis en relation avec une autre personne, qui indiquent que la ligne est occupée, que le téléphone sonne… Cela comprend aussi les messages que l’on envoie pour signaler que tel téléphone est connecté au réseau et peut être joint de telle manière. En H.323, la signalisation s’appuie sur le protocole RAS ((en) Registration Admission Status) pour l’enregistrement et l’authentification, et le protocole Q.931 pour l’initialisation et le contrôle d’appel.

La négociation est utilisée pour se mettre d’accord sur la façon de coder les informations qu’on va s’échanger. Il est important que les téléphones (ou systèmes) parlent un langage commun s’ils veulent se comprendre. Il serait aussi préférable, s’ils ont plusieurs alternatives de langages qu’ils utilisent le plus adapté. Il peut s’agir du codec le moins gourmand en bande passante ou de celui qui offre la meilleure qualité. Le protocole utilisé pour la négociation de codec est le H.245

Le transport de l’information s’appuie sur le protocole RTP qui transporte la voix, la vidéo ou les données numérisées par les codecs. On peut aussi utiliser les messages RTCP pour faire du contrôle de qualité, voire demander de renégocier les codecs si, par exemple, la bande passante diminue.

Pour le contrôle et la signalisation : H.225, H.245, Q.931, RTCP.

Pour la voix : G.711, G.722, G.723, G.726, G.728, G.729.

Pour la vidéo : H.261, H.263, H.263+, H.264.

Pour les données : T.123, T.124, T.125.

Principales applications du protocole H.323

Fonctionnement simplifié

Il existe plusieurs manières de mettre en œuvre une architecture H.323.

Cas 1 : communication « point à point » de deux clients simples

Cas 2 : communication « point à point » entre deux clients enregistrés auprès d'un gatekeeper

Le gatekeeper intervient sur la signalisation.

Cas 3 : communication « Multipoints » entre plusieurs clients (MCU nécessaire)

Les MCU ont des capacités de traitements du signal (diffusion, enregistrement, mixage…) ils sont utilisés pour :

Les communications seront ensuite traitées comme au cas 2, le MCU devenant alors un « simple client » au vu des appelants ; la différence se trouvant simplement dans le nombre de communications acceptées avant transmission du message « occupé ».

Les principaux ports utilisés par le protocole H.323 sont 1720 TCP et suivants, les autres sont négociés dynamiquement.

Notes : Le protocole H.323 ne suit pas les recommandations ISO sur les séparations de couches du modèle réseau. On trouve des données sur les couches IP dans la couche « Application » du modèle. D'autre part, le protocole a tendance à ouvrir des « ports » à la volée pour la communication, ce qui fait que le passage d'un pare-feu (firewall) ou d'un routeur avec NAT est souvent problématique.

Néanmoins il existe aujourd'hui des solutions applicatives (NAT ALG) qui permettent de contrecarrer la présence de données IP (souvent privées) dans la partie application du modèle.

On trouve pourtant de plus en plus d'équipements réseau sachant gérer les protocoles associés à H.323, notamment à cause de la téléphonie sur IP (VoIP).

Cas 4 : 3 gatekeeper

Dans cet exemple chaque terminal est rattaché à un gatekeeper de proximité. Tous les gatekeeper de proximité sont rattachés à un gatekeeper qui a une connaissance générale du réseau et qui réalise le routage.

On a choisi de faire passer le flux H.245 par les gatekeeper de proximité et le flux RTP par l’un des gatekeeper de proximité.

Cas 5 : autres

Dans un cas réel, il est probable que l’architecture comprenne les éléments suivants :

Note générale

Pour les pare-feu, H323 pose de véritables problèmes car c'est un protocole qui demande l'ouverture d'un panel de ports TCP et UDP de manière dynamique et quelque peu "aléatoire", incompatible avec la logique des règles "strictes" imposées par la sécurité d'un site ou d'un intranet exposé à Internet. Les pare-feu modernes le font très bien, mais au prix d'une complexification qui aurait été évitée si le protocole avait été mieux pensé dès son origine.

Pour la translation d'adresses NAT (Network Address Translation), le protocole H.323 pose des problèmes dans le sens où celui-ci ne respecte pas comme il faut le modèle en couches des réseaux informatiques (voir le modèle OSI) en incorporant des données de la couche Application dans la couche Transport. Cela oblige les passerelles à aller changer des données à l'intérieur même des paquets TCP/IP.

Voir à ce sujet : Protocole réseau passant difficilement les pare-feu concernant les difficultés rencontrées usuellement lors de la mise en place d'une structure VoIP fondée sur H.323.

On constatera, en 2014, que cette suite de protocoles a presque été abandonnée par les grands opérateurs de Télécommunication, ceci en raison des piètres interopérabilités entre constructeurs de solutions (il était impossible communiquer entre des équipements Alcatel (Avec le produit Picturetel et les produits Polycom des années 2000) malgré la compatibilité H.323 annoncée).

Notes et références

  1. ITU-T Recommendation H.323 (11/1996), première version de H.323.
  2. ITU-T Recommendation H.323 (12/2009), Packet-based multimedia communications systems.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes