Dans la vallée de l'Ancre, le sol est formé d'alluvions. Au bas des versants, la terre est de nature argilo-siliceuse. Sur le plateau, elle est limoneuse. D'une façon générale, le sol est argileux et le sous-sol crayeux[1].
Relief, paysage,végétation
Au nord-ouest, la vallée de l'Ancre est encaissée. Deux plateaux assez réguliers dominent la commune. Ils sont marqués par deux dépressions : au nord-ouest, le fond du Sart ; à l'ouest, la vallée Maître Jean Morel[1].
Hydrographie
Le sud de la commune est limité par l'Ancre, qui conflue dans le fleuve côtier la Somme quelques kilomètres au sud-ouest, à Aubigny, et par son défluent, la Boulangerie[2]. Elles sont bordées par une zone marécageuse et d'étangs issus de l'exploitation de la tourbe.
A la fin du XIXe siècle, la nappe phréatique est peu profonde. Une rivière temporaire que la population appelait la « mer rousse » apparaissait à cette époque, en cas de fortes précipitations ou de fonte des neiges, dans la rue Bordevillers[1].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 714 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 8,4 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Méaulte à 9 km à vol d'oiseau[5], est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 730,3 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
Typologie
Au , Heilly est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[10]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (77,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (78,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (74 %), zones humides intérieures (16,3 %), zones urbanisées (3,4 %), zones agricoles hétérogènes (3,4 %), forêts (3 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La gare d'Heilly est une halte desservie par des trains TER Hauts-de-France qui effectuent des missions entre les gares d'Amiens et de Albert. Le village est également desservi en 2019 par les lignes d'autocars du réseau interurbain Trans'80 Hauts-de-France (ligne no 37)[14].
Toponymie
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La famille d'Heilly détenait la seigneurie du XIe au XIIIe siècle. Le premier seigneur de cette famille connu était Nocher d'Heilly (986-1048).
Au XIIIe siècle, la seigneurie d'Heilly passa par mariage à la famille de Créquy, Baudouin de Créquy ayant épousé Aalis d'Heilly, fille de Thibaud IV d'Heilly et Marie de Picquigny. Puis elle échut à la famille de Belloy puis d'Hargicourt avant de passer à la famille de Pisseleu par le mariage de Marie d'Hargicourt et de Jean de Pisseleu, en 1444.
En 1636, pendant la guerre de Trente Ans, le château est ruiné par les troupes espagnoles, puis à nouveau détruit en 1649, avant d'être reconstruit à partir de 1650 sur les fondations médiévales[15],[16].
Au XVIIIe siècle, Louis Charles de Gouffier, seigneur d'Heilly, fit embellir le château par Pierre Contant d'Ivry[Note 2], les grilles furent réalisées par Jean Veyren. Il fit également réaliser des jardins à la française agrémenté d'un grand canal. Pour ce faire il fit détruire l'église paroissiale et la fit reconstruire à son emplacement actuel.
En 1792, le conseil municipal réclame à Choiseul-Gouffier, ancien seigneur d'Heilly, 23 200 livres d'indemnités pour la tourbe extraite dans le marais communal ; la commune tente d'acquérir, sans rachat, 349 arbres plantés sur le marais communal par l'ancien seigneur[17].
En 1817, Antoinette Françoise Sidonie de Choiseul-Gouffier et son époux le marquis de Torcy offrent deux cloches à l'église d'Heilly en remplacement de celles fondues en 1793[18],[19].
En 1846, la ligne de Paris-Nord à Lille est mise en service, ainsi que la gare d'Heilly, facilitant le déplacement des habitants et le transport des marchandises.
La même année, le comte de Chabrillan, héritier du château, le met en vente[20]. Faute d'acheteur, il est vendu à démolir ; la grille de chasse est déposée et remontée à l'entrée du château de Bertangles[Note 3].
Pendant la Première Guerre mondiale, sa position sur la ligne de chemin de fer Albert-Amiens lui a valu d'accueillir, à partir de 1916, plusieurs unités médicales (centres d’évacuation de blessés, hôpital de campagne). Le cimetière militaire britannique voisin, sur le territoire de la commune de Méricourt-l'Abbé, compte plus de 3 000 tombes, la plupart victimes de la bataille de la Somme[21].
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le , premier jour de l'Occupation, un avion de chasse français s'écrase près de la gare. La commune est libérée le par une estafette anglaise et des résistants[23].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[29].
En 2021, la commune comptait 437 habitants[Note 4], en augmentation de 5,3 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'école primaire publique Les quatre saisons accueille 54 élèves pour l'année scolaire 2017 - 2018[33].
Sport
L'ASL - Tennis Club d'Heilly accueille (en 2020) 130 licenciés, dont 80 enfants avec une équipe première qui évolue en Régionale 1[34]. Le club dispose de deux courts communaux, un couvert et un découvert.
Autres équipements
En 2020, Heilly dispose d'une agence postale communale[35]
Économie
L'essentiel des activités économiques de la commune repose sur l'agriculture, le commerce et l'artisanat de proximité. Un restaurant-motel est situé dans le village, non loin de l'église.
Vestiges du château du XVIIIe siècle et des aménagements de l'ancien parc (parterres, canal) par Pierre Contant d'Ivry[39],[40],[41]. Belle orangerie en pierre (façade avec niches) et en briques construite sous la terrasse du château. L'intercommunalité envisage en 2021 de réaliser une reconstitution virtuelle du château en 3D[42].
Calvaire. Le site est accessible par la rue de la Grande-Carrière. Érigé sur une pente formant terre-plein descendant vers le village, et constitué d'une croix surmontant un rocher artificiel abritant une grotte, plusieurs de ses statues sont endommagées (résultat de vandalisme). Sans que soit envisagée pour l'instant une restauration, la remise en valeur du site semble amorcée (fauchage et élagage)[Quand ?] même si les hauts arbres d'une propriété voisine empêchent de jouir du panorama sur le village et la vallée de l'Ancre.
Charles Fournier, professeur émérite de théologie au collège d'Amiens, curé d’Heilly de 1757 à 1791. Il est élu député du clergé pour le bailliage d’Amiens aux États généraux de 1789 en même temps que l'évêque d'Amiens Louis de Machault d'Arnouville. Refusant d'adhérer aux idées nouvelles, il démissionne de son mandat de député le . Il refuse de prêter serment de fidélité à la constitution. Prêtre réfractaire, il émigre et meurt à Coblence ou à Erfurt vers 1794[43].
Jean-Louis Baudelocque, né le 30 novembre 1745 à Heilly, décédé le 2 mai 1810 à Paris. Chirurgien, accoucheur, il est considéré comme un des pères de l'obstétrique.
Louis-Charles Deneux, également médecin et accoucheur, notamment de la duchesse de Berry. Né à Heilly en 1767, décédé le 28 décembre 1846 à Nogent-le-Rotrou, il était cousin de J.-L. Baudelocque, et son successeur comme titulaire de chaire à l'École de médecine de Paris en 1828[44].
Alain Gest, député, conseiller municipal de 1989 à 2001.
Heilly dans la légende
Selon une légende locale, sur le territoire de la commune, se serait trouvé un château qui aurait appartenu à Ganelon, sire de Hautefeuille, qui, dans la Chanson de Roland, fut accusé d'avoir provoquer, par traitrise, la mort de Roland à Roncevaux.
Cette légende raconte que Charlemagne serait venu en personne à Heilly pour s’assurer que Ganelon ne l’avait pas trahi. Celui-ci jura par la tour de son château qu’il était innocent et, au même instant, la tour se fendit, Ganelon fut écartelé dans le potager du château et la terre de Hautefeuille fut donnée par Charlemagne à son cousin Karl d’Heilly. C’est depuis cette époque que la seigneurie et le village portent le nom d’Heilly, mais les habitants sont restés des Hautefeuillois[45].
Heilly dans la littérature
Un roman de Roger de Beauvoir, auteur du XIXe siècle, s'intitule : Le Moulin d'Heilly[46]
Héraldique
Blason
De gueules à la bande d'or chargée de cinq fusées aboutées d'azur et accompagnée en pointe d'une coquille d'or[47].
↑Il s'agit de l'ensemble de lambris en bois doré avec consoles et miroirs d'époque Louis XV mentionné supra
↑En février 2015, un ensemble de lambris en bois doré composé de deux consoles surmontées de leur miroir en trumeau et d'un miroir de cheminée (vers 1760) "ancienne collection du marquis de Gouffier au château d'Heilly" a été vendu par l'antiquaire Alain Berger à la Brafa de Bruxelles (Marie Potard, Une Brafa plus lente, dans "Le Journal des Arts" n°429, 13-26/02/2015, p.22)
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bPierre Desbureaux, Des Picards en Révolution, l'exemple du Doullennais, collection Souvenance, Woignarue, La Vague verte, 1995.
↑ a et bJean-Marie Wiscart, La Noblesse de la Somme au XIXe siècle, Amiens, Encrage Édition, 1994.
↑Inscriptions sur les cloches de 1817 : "J'ai été faite en 1817, 22e année du règne de Louis XVIII, bénie par Mr Pierre Fournier, curé dess[erva]nt d'Heilly & nommée Adélaïde [l'une, Sidonie l'autre] par Mr Alexandre Marie Louis du Mouchel [sic, Monchel en fait], marquis de Torcy, & Dame Antoinette Françoise Sidonie de Choiseul-Gouffier Marq[ui]se de Torcy - Mr Dupuis maire et Mr Cordier adjoint".
↑« Bernadette Gallet, la maire de Heilly s’arrête en mars : Après 37 ans dont deux mandats de maire, passés à œuvrer pour la commune, Bernadette Gallet a décidé de ne pas se représenter en mars prochain », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Arrivée en 1983 alors qu’elle était encore en activité, Bernadette Gallet a fait deux mandats de conseillère, un mandat en tant que deuxième adjointe, deux mandats en tant que première adjointe et un mandat dans le fauteuil de maire, soit six mandats et 37 ans au service de la commune ».
↑« Le club de tennis d’Heilly mis à l’honneur par la fédération : Une équipe de journalistes sportifs a suivi pendant plusieurs mois la vie du club. Celle-ci fera l’objet d’un sujet sur la nouvelle chaîne de télévision « Web TV 100 % tennis » de la fédération », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Les agences postales de Ribemont-sur-Ancre, Warloy-Baillon, Sailly-le-Sec, Heilly, Daours, Le Hamel et Marcelcave vont rouvrir », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Jacques Cuvillier, Famille et patrimoine de la haute noblesse française au XVIIIe siècle, le cas des Phélypeaux, Gouffier, Choiseul., Paris, L'Harmattan, , 560 p. (ISBN2-7475-9154-9, lire en ligne), p. 232.
↑L. F. Dim, « Plan du château d'Heilly (Somme) », Documents numérisés, fonds Macqueron, Bibliothèque municipale d'Abbeville, xixe siècle (?) (consulté le ).
↑Duthoit (del.) Villeneuve (lith.), « Château d'Heilly. Picardie. », Documents numérisés, fonds Macqueron, Bibliothèque municipale d'Abbeville (consulté le ).
↑Thierry Griois, « Des médiathèques dans le Val de Somme en 2021... mais toujours pas de déviation à Corbie et Fouilloy : Les grands projets de l’année prochaine ont été dévoilés ou rappelés lors de la dernière réunion de la Communauté de communes du Val de Somme (CCVS), ce jeudi 10 décembre », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Enfin, au rayon tourisme, après le succès de la reconstitution de l’abbaye de Corbie en 3D, il est prévu de faire renaître le château d’Heilly de la même manière ».