Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus. Cet article concernant les langues doit être recyclé (avril 2015). Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires. Améliorez-le, discutez des points à améliorer ou précisez les sections à recycler en utilisant ((section à recycler)).
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus. Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes » (décembre 2010). Vous pouvez améliorer la vérifiabilité en associant ces informations à des références à l'aide d'appels de notes.

L'histoire du sanskrit commence avec le vieil indien théorique, ancêtre de toutes les langues indo-aryennes, représenté par le védique puis le sanskrit classique qui, se figeant, abandonne son statut de langue vivante pour devenir un idiome littéraire n'évoluant que peu ; ce vieil indien, continuant d'évoluer donne naissance à une multitude de langues - le moyen indien - nommées prâkrits, parmi lesquelles le pāḷi, qui n'évoluera plus ; le moyen indien évolue enfin en néo-indien, c'est-à-dire les langues vivantes modernes, comme l'hindī ou le bangālī. Toutes les langues néo-indiennes ne dérivent donc pas du sanskrit à proprement parler, mais des prakrits, au même titre que les langues romanes ne dérivent pas du latin mais du roman ou du latin vulgaire.

Article principal : Sanskrit.

Évolution de la langue

[modifier | modifier le code]

Paléo-indien : du hittite au védique

[modifier | modifier le code]

Civilisation de la vallée de l'Indus

[modifier | modifier le code]

La langue que parlait l'ancienne civilisation — peut-être d'origine sumérienne ?[réf. nécessaire]— de Mohenjo-Daro et de Harappa avait disparu depuis de nombreux siècles déjà lorsque le proto-indo-hittite essaima sur les rives de l'Indus.

Proto-indo-hittite

[modifier | modifier le code]

Une langue proto-indo-hittite, parlée depuis la plus haute Antiquité sur les rivages méridionaux de la mer d'Aral, émigre dans trois directions : vers l'empire hourrite du Mitanni au nord de l'actuelle Syrie (qui utilisait déjà, au XIVe siècle av. J.-C., quelques mots proto-sanskrits toujours en usage dans l'Inde d'aujourd'hui : tels les noms de deva- Indra- et Nâsatya-, parmi d'autres exemples), vers la Bactriane ensuite (actuel Afghanistan), et vers le Pendjab enfin, terre des cinq rivières (ce pañjâb- que se partagent l'Inde et le Pakistan depuis 1947) où l'ancienne civilisation de Mohenjo-Daro et Harappa avait disparu depuis de nombreux siècles déjà.

Indo-iranien

[modifier | modifier le code]

L'évolution de cette langue indo-européenne entre l'Iran et l'Inde prépara l'avènement d'un indo-iranien d'où naquirent l'avestique (langue de l'avesta perse) et le védique (langue du veda- aryen). Ces langues purement orales véhiculèrent deux grandes cultures dont les textes sacrés commencèrent à s'écrire à partir du XVe siècle av. J.-C.

Védique vernaculaire

[modifier | modifier le code]

Cette langue indo-aryenne, qui évolua vers le védique hiératique (qui tendait à la figer), restait pourtant une langue vivante, diffusée au fil du temps par un védique grammaticalement différent qui mènera à la langue épique, celle des Mahābhārata et Ramayana (Rāmāyaṇa-), des Puranas (purāṇa-), et des diverses langues vernaculaires dites prakrits (prākṛta-) entachées d'expressions non indo-européennes (ainsi le mot ulūka- hibou « hululant » n'est pas d'origine aryenne). De ces prakrits naîtront l'ardhamagadi (ardhamāgadhī-) des jaïns, le pali (pālī-) des bouddhistes, et les différents dialectes du moyen-indien qui aboutiront aux parlers de l'Inde moderne, tels le goujarati (gujarātī-), le hindi (hindī-), le bengalī (ban'gālī-)[1], etc.

Védique littéraire

[modifier | modifier le code]

Il est cependant extrêmement difficile de dater le Rig-Veda lui-même, et donc les débuts de l'histoire réelle de la langue védique : les textes sacrés, en effet, étaient avant tout récités et appris par cœur (ils le sont d'ailleurs encore). Les linguistes s'accordent à discerner maintenant plusieurs strates historiques dans le védique (au moins deux ou trois), d'après la grammaire, les théonymes et le style. Les neuf premiers livres du Rig-Véda contiendraient en particulier ce qu'il est convenu d'appeler le "védique ancien". Cette langue archaïque et peu normée est l'une des plus proches de l'indo-européen commun, langues "anatoliennes" mises à part (hittite, louvite notamment), et elle s'avère précieuse pour la linguistique comparée tant le volume de ses textes, l'ampleur de sa grammaire et la richesse de son vocabulaire prêtent à des analyses

Védique moyen et védique récent

[modifier | modifier le code]

Le sanskrit védique diffère du sanskrit classique dans une étendue comparable à la différence entre grec homérique et grec classique. À titre indicatif, on peut indiquer les principales différences entre le sanskrit védique et le sanskrit classique:

Méso-indien : du préclassique au classique

[modifier | modifier le code]

Au VIe siècle av. J.-C. : l'essor du bouddhisme et du jaïnisme, la prolifération des prakrits (prākṛta-), et l'évolution vernaculaire de l'indo-aryen semblaient une grave menace aux brahmanes chargés de transmettre un védique rituel pur.

Sanskrit pré-classique

[modifier | modifier le code]

Au IVe siècle av. J.-C. : Pāṇini rédige la première grammaire normative d'un sanskrit préclassique en huit chapitres (aṣṭa- adhyāyin-) chargés de protéger la liturgie des parlers profanes qui évoluaient hors de l'aire sacrée des sacrifices védiques (yajña-).

Prakrit

[modifier | modifier le code]

Sanskrit classique

[modifier | modifier le code]

Au IIe siècle av. J.-C. : Patanjali (Patañjali-), grammairien homonyme du célèbre yogi (yogin-), commente les Huit Chapitres de Pāṇini. Ce réformateur zélé fait œuvre de puriste exigeant et critique. Après lui, sa langue sera qualifiée de saṃskṛta- (lingua confecta, parfaite, immuable). Tellement parfaite que les bouddhistes traduiront leurs textes canoniques du pali (pālī-) en sanskrit.

Premier millénaire de l'ère courante

[modifier | modifier le code]

À partir du Ier siècle de notre ère : le Ramayana (Rāmāyaṇa-), certains Puranas (Purāṇa), et d'autres traditions orales anciennes furent aussi traduites, puis écrites, selon les canons de la norme grammaticale "définitive".

L'âge d'or de la dynastie Gupta, au Ve siècle, se délectait à l'écoute de l'œuvre du poète Kalidasa (Kālidāsa-) datant du siècle précédent, qui nous a légué des pièces de théâtre dramatiques telles Shakuntala (Śākuntalā-), mère de Bharata éponyme du peuple indien, les bhārata-) et le Raghuvamça (raghu-vamśa-) la lignée de Raghu- dans laquelle naquit le râghava- râmcandra-, Rāma le Lunaire, septième avatar (avatāra-) de Vishnou (viṣṇu-).

Après l'ère chrétienne, le sanskrit n'est plus parlé de manière naturelle, il est entièrement décrit par la grammaire et n'évolue plus. C'est une langue culturelle et religieuse, sans lien direct avec les langues vivantes, utilisée souvent comme lingua franca et comme langue littéraire (même par les peuples ne parlant pas une langue issue du vieil indien, comme les locuteurs d'idiomes dravidiens).

Néo-indien : du sanskrit aux langues indiennes contemporaines

[modifier | modifier le code]

Deux guerriers étrangers secouèrent la culture indienne, le Hun Toramana, et l'Afghan Mahmud de Ghazni.

En 510, les Alkhon, dont leur grand roi Toramana Toramana, défont le dernier Gupta, l'Inde éclate en une mosaïque de petits royaumes. Dans les états méridionaux se développent les cultures dravidiennes chaloukya (calukya-), pallava et chola (cola-). Au nord la grammaire du sanskrit se fige, la langue se confine à des cercles étroits de pandits érudits (paṇḍita-) qui délaissent la richesse verbale de la langue ancienne pour l'usage de phrases nominales de plus en plus complexes. Les sectes hindouistes perpétuent l'usage du sanskrit en l'utilisant comme langue philosophique et religieuse, comme le fit Shankara (Śan'kara-) au VIIIe siècle, par exemple.

L'an 1000 marque un autre tournant historique. Mahmud descend de Ghazni (en Afghanistan), tue les soixante-dix mille hindous qui défendaient le temple de Shiva à Somnath au Goujerat, puis mène dix-sept razzias dans le nord de l'Inde. La culture islamique ne quittera plus le sous-continent jusqu'à nos jours, et l'hindouisme émigrera vers le sud, sans délaisser l'usage du sanskrit malgré la vivacité des langues indigènes tels l'oriya de l'Orissa, le télougou (telugu-) du Karnataka, le tamoul (tamil-) du Tamil Nadu, et tant d'autres encore. Ainsi Ramanuja (anuja- "petit frère" de Rāma- le Réjouissant), qui vécut vers 1137 à Shrirangam (Śrīrangam) sur la rivière Cauvery (kāveri-) en terre tamoule, écrivit à cette époque en sanskrit ses commentaires des Brahmasoutras (sūtra- aphorismes, au sujet du brahman-).

En 1526 Babur Shah inaugure le règne des Moghols à Delhi. Son petit-fils Akbar, despote éclairé, protégeait les arts et les lettres. Les pandits hindous utilisaient toujours le sanskrit mais les prakrits évoluèrent et peu à peu naquit la langue hindoustani (hindustānī-), que la partition du sous-continent entre l'Inde et le Pakistan, en 1947, scinda entre le ourdou (urdū-) et le hindi (hindī-). Des raisons religieuses et politiques menèrent à "désanscritiser" le ourdou musulman, et à "sanscritiser" le hindi hindouiste. Aujourd'hui la langue sanskrite est vernaculaire pour 6 000 locuteurs seulement, mais elle fleurit dans le lexique du hindi. Et le sanskrit littéraire, apanage de tout indien cultivé, est enseigné dans nombre d'universités indiennes ou étrangères.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. remarque : les noms de langues, masculins en français, sont féminins en sanskrit. Le ardhamagadhi signifie littéralement : la demi (ardha-) magadhienne (māgadhī- parlée au magadha-), ou mieux dit la langue « partiellement magadhienne ».

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Grammaires

[modifier | modifier le code]

Lexiques

[modifier | modifier le code]

Voir aussi

[modifier | modifier le code]

Liens internes

[modifier | modifier le code]
Wikipédia en sanskrit.

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :