Hyacinthe Jadin
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 24 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Jean-Baptiste Jadin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Louis Emmanuel Jadin
Georges Jadin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement
Instrument

Hyacinthe Jadin est un compositeur et pianiste français, né à Versailles le et mort à Paris le . Il est l'un des représentants les plus originaux du préromantisme français.

Biographie

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Hyacinthe Jadin naquit dans une famille de musiciens originaires de Belgique : son père, François, était bassoniste. Il ne faut pas le confondre avec Jean Jadin, sans doute le frère de François, qui travailla durant quelques années à la chapelle royale des Habsbourg à Bruxelles et fut lui-même compositeur.

En 1760 la famille quitte Bruxelles pour s'installer à Versailles où François est engagé à la Chapelle royale pour jouer au premier pupitre de basson, et ce jusqu'à son décès en 1789. L'oncle de Hyacinthe, Georges Jadin fut bassoniste également, attaché lui aussi à la chapelle de Versailles. Enfin son frère Louis Emmanuel (1768-1853) fut un compositeur prolifique, pianiste et professeur.

Formation

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C’est naturellement de son père qu'il reçut les premiers rudiments de la science musicale. Il étudia ensuite jusqu'en 1790, avec le claveciniste et pianiste originaire de Strasbourg Nicolas-Joseph Hüllmandel (1756-1823), élève lui-même de CPE Bach ; Hüllmandel eut pour élèves, notamment, Onslow et Auber. La première composition de Hyacinthe est le Rondo pour le clavecin publié dans le Journal de Clavecin en 1785, il a neuf ans.

Compositeur sous la Révolution

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Jadin se produisit principalement à Paris, notamment au Concert Spirituel où il joua à treize ans, un de ses concertos pour pianoforte en avril 1789, dont le Mercure de France se fait l'écho (« M. Jadin sur le piano forte a fait grand plaisir. ») ; il rejoignit son frère, en 1792, comme assistant répétiteur au Théâtre de Monsieur, frère du Roi, qui devint le Théâtre Feydeau. Les deux frères sont enrôlés dans les effectifs des musiciens de la Garde Nationale et participeront aux célébrations, puis en 1794, aux concerts organisés par l’Institut national de musique, précurseur du Conservatoire de Paris.

En 1794, Hyacinthe Jadin publie sa première série de Sonates pour clavier avec accompagnement de violon qu'il dédie à sa mère. À la fondation du Conservatoire en 1795, sur concours, Jadin est recruté avec trois autres professeurs de piano de la classe des dames. Son frère Louis le rejoint, remplaçant un professeur décédé. Selon David Charlton, c’est au cours des saisons 1796-1797 du Théâtre Feydeau que Jadin obtint la reconnaissance du public.

Atteint de la tuberculose, il échappe à la conscription de mars 1800 dans les armées napoléoniennes, par arrêté des consuls, à la demande de Lucien Bonaparte alors Ministre de l'Intérieur[1][source secondaire souhaitée]. En avril, il obtient un congé du Conservatoire. Il fait une dernière brève apparition publique le , où il joue avec le violoniste Pierre Rode. Il meurt de consomption, due à sa tuberculose, le 27 du mois, à l'âge de 24 ans.

Bilan

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Jadin est le plus original des préromantiques français, très marqué par le Sturm und Drang d'outre-Rhin. Sa disparition précoce ainsi que l'ombre de son frère Louis-Emmanuel peuvent expliquer son relatif oubli, malgré la valeur et la qualité de sa musique que Guy Sacre décrit comme une « musique étonnante de sensibilité et de profondeur »[2].

Connu surtout pour être un pianiste brillant, il n'en mérite pas moins l'attention par son activité de chambriste, même si l'on y devine la marque de Joseph Haydn (opus 1) ou Mozart (opus 2). Et n'est-ce pas à Schubert que l'on songe en écoutant telle ou telle pièce pour piano ? Il suffit d'entendre la sonate en fa dièse mineur, la deuxième de l'opus 4 datée de 1795, la plus belle selon Guy Sacre, ou l'Andante de l'opus 5 n° 3. Les œuvres de Hyacinthe Jadin pourraient s'imposer si des musiciens s'emparaient davantage de ce répertoire, au concert notamment.

Œuvres

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Jadin, Sonate pour piano opus 4 n° 2 en fa dièse mineur

Jadin composa principalement de la musique instrumentale : mis à part une œuvre lyrique perdue, un Hymne à l’agriculture (pour voix solistes, chœur et instruments à vent) et quelques pièces vocales (25 motets au moins), son catalogue propose 3 concertos pour piano, une ouverture pour orchestre à vent, 12 quatuors à cordes, 7 trios et 4 livres de sonates dont deux hélas sont perdus, ainsi que 9 sonates et diverses pièces pour pianoforte. Pour pianoforte toujours, il arrangea également diverses œuvres, notamment de Berton, Dalayrac, Méhul et Mozart.

Le catalogue des œuvres a été dressé par le musicologue Hervé Audéon : Catalogue de l’œuvre de Hyacinthe Jadin Éd. du Centre de musique baroque de Versailles (Versailles), Cahiers Philidor 02, 2003, 23 p.  (ISBN 2-911239-14-8)[3].

Une seule publication des sonates pour pianoforte paru à la fin de la vie d'Hyacinthe Jadin, vers les années 1800, à l'occasion des fêtes nationales. De nos jours seul le magasin Arioso propose une nouvelle publication de 3 sonates de Jadin dans la collection Eroïca publications. L'intégrale des sonates a été enregistrée par Richard Fuller (“Complete Sonatas for Fortepiano”, Palatine Recordings PL 9-0505, 2005).

Piano

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Musique de chambre

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Concertos pour piano et orchestre

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Orchestre à vent

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Mélodies

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Théâtre

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Bibliographie

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Discographie sélective

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Notes et références

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  1. Correspondance de Napoléon 1er, document 4666, 14 mars 1800
  2. Guy Sacre, La musique pour piano, Laffont, p. 1506.
  3. Téléchargeable sur le site du Centre de musique baroque de Versailles
  4. Livret savant signé de Nathalie Castinel.

Liens externes

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