Jacques Courtois
Escarmouche.
Naissance
Décès
Pseudonyme
François Le BourguignonVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Maîtres
Jean-Pierre Courtois (d), Guido ReniVoir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie

Jacques Courtois ou Giacomo Cortese (, Saint-Hippolyte, comté de Bourgogne - , Rome), est un frère jésuite franc-comtois, peintre et graveur communément appelé le Bourguignon des batailles, il Borgognone ou Giacomo Borgognone.

Biographie

Enfance et formation

Jacques Courtois est né le [1] à Saint-Hippolyte en Franche-Comté (comté de Bourgogne, sous le gouvernement dit "des archiducs"), et reçoit de son père, Jean Courtois, ses premières leçons de peinture. Le père et plusieurs de ses sept enfants émigrent ensemble ou séparément à Milan en passant par Fribourg en Suisse, puis trois fils se rendent à Rome : Jacques dès 1636, avant d'avoir terminé son apprentissage, Guillaume et Jean-François (Ce dernier sera capucin et une fresque lui est attribuée à la cathédrale de Segni). La Franche-Comté est alors entraînée dans la Guerre de Dix ans (en fait huit, 1636-44), extension de la Guerre de Trente Ans dans la région. À Milan, il s'engage dans un régiment comtois au service des Espagnols en qualité de peintre (c'était une pratique courante pour fixer les moments d'héroïsme), le Milanais appartenant aussi à la Couronne d'Espagne. Ces trois années (1636-1639) auront une profonde influence sur le thème de ses tableaux : les marches militaires, les sièges, les campements. Ses tableaux sont d'une vérité frappante.

Vallée rocheuse

Ensuite il étudie à Bologne auprès de Jérome Colomès, se lie avec le Guide (Guido Reni) et l'Albane (Francesco Albani), et à Florence, avec Jan Asselyn, un peintre né à Dieppe dans le royaume de France, mort à Amsterdam, qui a résidé à Rome, spécialiste des scènes de batailles. Il se rendra aussi à Venise, retournera à Fribourg, en Suisse, où deux sœurs sont admises au couvent des Ursulines et où il exécutera avec Guillaume des travaux de peinture pour payer leur admission. Avec Guillaume aussi, il retourne à Saint-Hippolyte pour liquider l'héritage de la famille.

Arrivé à Rome

En 1640 il est à Rome où une première œuvre le fait connaître : Le miracle des pains et des poissons (1641). Il se marie en 1647 avec Anna Maria Vaiani, la fille d'un peintre florentin, mais elle meurt sept ans plus tard et Jacques est même suspecté de l'avoir empoisonné[2]. Après la mort de sa femme (1654) il voyage et séjourne en Italie du nord (Bergame et sa région, Venise) où il exécute des œuvres pour des palais et des églises.

Courtois jésuite

À Sienne, en 1657 Jacques Courtois demande son admission dans la Compagnie de Jésus. Il y est reçu comme frère coadjuteur: il a alors 36 ans. Il est envoyé à Rome y faire son noviciat à Sant'Andrea del Quirinale. Il réside ensuite à la maison professe des jésuites. Une des premières réalisations du peintre jésuite est la série de six batailles « gagnées par l'intercession de la Vierge Marie », réalisée avec la collaboration de son frère cadet Guillaume, bien meilleur peintre à fresque (que l'on trouve dans la cappella Prima Primaria au Collège Romain). Il contribue ensuite à la décoration murale du corridor des appartements de St Ignace (très endommagées, à la maison professe attenante à l'église du Gesù).

En 1672, à la demande du Supérieur général, Jean-Paul Oliva, il prépare des croquis pour la décoration de l'abside de l'église de Gesù, mais sa santé déclinante ne lui permet pas de mener à bien ce projet. Son autoportrait lui a été commandé par Cosme III en 1675. Il est conservé dans le Corridor de Vasari du Musée des Offices à Florence[3]. Il meurt à Rome le . Une biographie est consultable en ligne sur le site du Dizionario biografico Treccani.

Postérité

Francesco Simonini (1686-1753), peintre de batailles, étudie ses œuvres à Florence, et en réalise vingt-quatre copies[4].

Aujourd'hui les œuvres de Jacques Courtois se trouvent dans les plus grands musées du monde : au Louvre (Paris), à la Galerie des Offices et au Palais Pitti (Florence), au Musée du Prado (Madrid), au Musée de l'Ermitage (Saint-Pétersbourg), etc. Gian Lorenzo Bernini fit ce commentaire: « Parmi les peintres de ce temps en Europe, nul n'a égalé Courtois dans l'expression graphique de l'horreur de la bataille » (dans Salvagnini, F.A., I pittori borgognoni, Cortese, Rome, 1937, p. 185)

Robert-Dumesnil indique dans son catalogue raisonné des peintres-graveurs français que « Nous devons à sa pointe énergique et pleine de feu seize estampes de ce dernier genre [celui des batailles], que d'après sa manière expéditive de peindre, il a, pour la plupart, sans nul doute, gravés sans dessin ni décalque, préparations peu d'accord avec la fougue de son talent. Elles sont d'une rareté extrême. »

Son frère Guillaume fut aussi peintre et graveur, ils ont plusieurs fois travaillé ensemble (Voir Congregazione Prima Primaria)..

Collections publiques

Rodeurs attaquant un groupe de voyageurs

En France

Les villes et noms d'institutions sont classés par ordre alphabétique, les œuvres par date.

À l'étranger

Rome
Florence

Notes et références

  1. Musée des beaux-arts du Canada, « Jacques (dit Le Bourguignon) Courtois »
  2. (en) Louis Viardot, The Masterpieces of French Art Illustrated: Being a Biographical History of Art in France, from the Earliest Period to and Including the Salon of 1882, Gebbie, (lire en ligne)
  3. Mina Gregori (trad. de l'italien), Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Paris, Editions Place des Victoires, , 685 p. (ISBN 2-84459-006-3), p. 614
  4. Daniele Benatili, « Notices biographiques », dans Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti, Paris, Editions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 667
  5. https://www.flickr.com/photos/92600277@N02/8417948098/in/set-72157632618266147/
  6. a et b Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p..
  7. https://www.flickr.com/photos/92600277@N02/8416834689/in/set-72157632618266147/
  8. Émile Bellier de La Chavignerie, Notice des peintures, dessins et sculptures par P. Bellier de La Chavignerie ; Musée de Chartres (2e édition), Chartres, impr. de E. Garnier, , 124 p. (BNF 30080667, lire en ligne), p. 10-11.
  9. « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le ).
  10. « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le ).
  11. « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le ).
  12. Corentin Dury, Musées d'Orléans, Peintures françaises et italiennes, XVe – XVIIe siècles, Orléans, Musée des Beaux-Arts, , n°404-405
  13. « Scène de cavalerie, Jacques Courtois », sur Cat'zArts.
  14. Brugerolles, Emmanuelle, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’École des Beaux-Arts, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, p. 212-216, cat. 53.
  15. Mina Gregori (trad. de l'italien), Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Paris, Editions Place des Victoires, , 685 p. (ISBN 2-84459-006-3), p. 580

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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