Jean-Baptiste Dumas
Fonctions
Fauteuil 40 de l'Académie française
-
Sénateur du Second Empire
-
Député de la Deuxième République française
Assemblée nationale législative
Nord
-
Président
Académie des sciences
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 83 ans)
CannesVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Herminie-Caroline Brongniart (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Parentèle
Noël Jean-Baptiste Henri Alphonse Dumas (petit-fils en lignée masculine)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Distinctions
signature de Jean-Baptiste Dumas (chimiste)
Signature de Jean-Baptiste Dumas.
Tombe de Jean Baptiste Dumas au cimetière du Montparnasse.

Jean-Baptiste, André, Dumas, né le (27 messidor an VIII)[1] à Alès et mort le à Cannes[2],[3], est un chimiste, pharmacien et homme politique français.

Biographie

Après avoir été blessé à la tête par le principal de son lycée à la suite d’un chahut de classe, auquel il était étranger, Dumas est parti à pied, le , pour Genève où, sitôt arrivé, il s’est inscrit à l’Université, en fréquentant aussi le modeste laboratoire d’un compatriote[4]. À la suite de la publication d’un mémoire sur la physiologie du système nerveux, ayant attiré l'attention, il a été invité à Paris, où il devient assistant de Louis Jacques Thénard à la Faculté des sciences et répétiteur à l'École polytechnique.

Le , il épouse Hermione Caroline Brongniart (1803-1890), fille de l'ingénieur, minéralogiste, botaniste et zoologue Alexandre Brongniart[5]. Ils ont deux enfants[6] :

Travaillant aux côtés de son beau-frère Adolphe Brongniart à la fondation en 1823 des Annales des Sciences Naturelles, il a également donné de nombreux articles au Dictionnaire classique d'Histoire naturelle (1822-1831) de Bory de Saint-Vincent. À partir de 1842, Justus von Liebig le considère comme son rival[7] jusqu'à leur réconciliation en 1850 à l'initiative du chimiste lillois Frédéric Kuhlmann.

Il donne également des cours de chimie à l'Athénée, un centre de conférences sur les sciences et les techniques qui est aussi un lieu de rassemblement de l'opposition libérale au gouvernement (chefs d'entreprise, scientifiques). On y trouve bon nombre de lecteurs du Globe, journal d'opposition d'intellectuels, dont l’homme d’affaires Alphonse Lavallée est actionnaire. Dumas aide Lavallée à fonder en 1829 son projet : l'École centrale des arts et manufactures (École centrale Paris), qui a pour but de former des ingénieurs civils, « médecins des usines et des fabriques ». Il renouvelle ses conseils, à la demande de Napoléon III, auprès de Frédéric Kuhlmann à partir d' en vue de la fondation de l'École des arts industriels et des mines (École centrale de Lille).

Élu dans la section de chimie de l'Académie des sciences en 1832, Dumas succède ensuite à Thénard à la chaire de chimie de l'École polytechnique en 1835, jusqu'en 1840 où il est remplacé par Théophile-Jules Pelouze.

En 1838, il devient titulaire de la chaire de chimie organique à la Faculté de médecine : il y a pour élève Louis Pasteur, qui restera fortement influencé par son maître. Parallèlement, il devient suppléant de Thénard à la Faculté des sciences pour les cours du 2e semestre de 1832 à 1836, puis pour l'ensemble des cours de 1836 à 1841. Il est fait membre étranger de la Royal Society en 1840. Il devient ensuite titulaire de la chaire de chimie au départ de Thénard et doyen de la Faculté en 1841, succédant à Jean-Baptiste Biot. Il a eu comme élève Ignacy Domeyko.

De 1850 à 1851, il est ministre de l'Agriculture et du Commerce dans le gouvernement de Louis-Napoléon Bonaparte, et devient sénateur lors du sacre de l'Empereur.

Il est nommé, le , inspecteur général de l'enseignement supérieur pour les sciences, charge qu'il occupe jusqu'en 1868, année où il est remplacé par Antoine-Jérôme Balard. Il est à ce titre membre du conseil impérial de l'instruction publique, dont il occupe la vice présidence jusqu'en 1864, où il est remplacé par Ernest de Royer. Il est ensuite vice-président du Conseil supérieur de perfectionnement pour l'enseignement supérieur spécial.

Il est le père de l'homme politique Ernest Charles Jean-Baptiste Dumas et le grand-père du général de division français Noël Jean-Baptiste Henri Alphonse Dumas.

Mort d’un refroidissement[2], il est inhumé au cimetière du Montparnasse[α 1].

Contributions scientifiques

Alors qu’il était encore apprenti en pharmacie, il a mis en évidence, en 1824, en collaboration avec le médecin suisse Jean-Louis Prevost, le rôle fécondant des spermatozoïdes.

Il formula les principes fondamentaux de la chimie générale, mesura de nombreuses densités de vapeur, détermina de façon précise la composition de l'air, de l'eau et du dioxyde de carbone (anciennement gaz carbonique).

Travaillant notamment sur la chimie organique, il découvrit les amines et l'anthracène. Il établit la théorie des substitutions, en démontrant la possibilité de substituer l'hydrogène par du chlore dans les composés organiques. Il définit la fonction alcool et donna la composition des éthers. Il s'intéressa également à la détermination de la masse atomique de nombreux éléments. Avec le chimiste belge Jean Servais Stas, qui fût un de ses élèves, il est le co-découvreur de la masse atomique du carbone.

L’un des premiers à étudier la composition chimique du lait, il tenta, au cours du siège de Paris, de fabriquer un substitut au lait qui venait à manquer, mais ce fut un échec, car son produit ne contenait que des macronutriments[8],[9], et non la vitamine A essentielle[10].

Principales publications

  1. Tome 1, lire en ligne sur Gallica
  2. Tome 2, lire en ligne sur Gallica
  3. Tome 3, lire en ligne sur Gallica
  4. Tome 4, lire en ligne sur Gallica
  5. Tome 5, lire en ligne sur Gallica
  6. Tome 6, lire en ligne sur Gallica

Fonctions, titres et distinctions

Buste de Jean-Baptiste Dumas à la Vieille Bourse de Lille (1853)
Académies et sociétés savantes
Mandats électifs et fonctions ministérielles
Autres fonctions
Décorations

Hommages

Notes et références

Notes

  1. 16e division, dans le 14e arrondissement de Paris

Références

  1. « Acte de naissance » (consulté le ).
  2. a et b « Les Échos de Paris », Les Annales politiques et littéraires, Paris, vol. 2, no 43,‎ , p. 3 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  3. « Mort de M. J.-B. Dumas et de M. Haentjens », La Petite Presse, Paris, vol. 18, no 6550,‎ , p. 1 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  4. Chemicus, « J. B. Dumas (1800-1884) », L’Actualité Chimique, no 7,‎ (lire en ligne).
  5. Alain Garric, « Alexandre Brongniart », sur geneanet.org (consulté le ).
  6. Alain Garric, « Jean-Baptiste Dumas », sur geneanet.org (consulté en ).
  7. (en) Alan J. Rocke, The Quiet Revolution : Hermann Kolbe and the Science of Organic Chemistry, Berkeley, University of California Press, (lire en ligne).
  8. Jean Guillaume, Ils ont domestiqué plantes et animaux : Prélude à la civilisation, Versailles, Éditions Quæ, , 456 p. (ISBN 978-2-7592-0892-0, lire en ligne), chap. 6 (« Quand la nutrition fait avancer les choses »), p. 254.
  9. (en) Randy Roach, Muscle, Smoke, and Mirrors, AuthorHouse, , 584 p. (ISBN 978-1-43437-678-7, lire en ligne), p. 53.
  10. (en) Ed Regis, Golden Rice : The Imperiled Birth of a GMO Superfood, JHU Press, , 256 p. (ISBN 978-1-42143-303-5, lire en ligne), p. 8.
  11. Bulletin de la Société ethnologique de Paris, tome 1, année 1846. Compte-rendu de la séance du 26 décembre 1846, page 118.
  12. (en) Harry W. Paul, Science, Vine and Wine in Modern France, Cambridge, Cambridge University Press, , vii, 355, 22 cm (ISBN 978-0-52152-521-3, OCLC 1241193930, lire en ligne), p. 40.

Bibliographie

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