Sénateur du Second Empire | |
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Pair de France | |
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Membre de la Chambre des députés Cinquième législature de la monarchie de Juillet (d) Gers | |
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Membre de la Chambre des députés Quatrième législature de la monarchie de Juillet (d) Gers | |
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Garde des Sceaux, ministre de la Justice Gouvernement Louis Mathieu Molé I | |
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Garde des Sceaux, ministre de la Justice Gouvernement Victor de Broglie | |
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Garde des Sceaux, ministre de la Justice Gouvernement Édouard Mortier | |
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Garde des Sceaux, ministre de la Justice Gouvernement Hugues-Bernard Maret | |
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Garde des Sceaux, ministre de la Justice Gouvernement Étienne Maurice Gérard | |
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Membre de la Chambre des députés Troisième législature de la monarchie de Juillet (d) Gers | |
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Garde des Sceaux, ministre de la Justice Gouvernement Jean-de-Dieu Soult (1) | |
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Membre de la Chambre des députés Deuxième législature de la monarchie de Juillet (d) Gers | |
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Membre de la Chambre des députés Première législature de la monarchie de Juillet (d) Gers | |
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Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nationalité | |
Activités | |
Père |
Jean Joseph Persil (d) |
Mère |
Marie Denux (d) |
Enfant |
Géraud Persil (d) |
Distinction |
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Jean-Charles Persil, né à Condom (Gers) le et mort à Antony (Seine) le , est un homme politique français. Il fut ministre de la Justice et des Cultes sous la monarchie de Juillet (1834-1837) puis pair de France (1839) et conseiller d'État (1852).
Fils de Jean-Joseph Persil, négociant, et de Marie Denux, Jean-Charles Persil fait son droit à Paris en une année, est reçu docteur l'année suivante (1806) et songe à devenir professeur de droit, mais passe sans succès les concours des facultés de Paris et de Grenoble. Il acquiert cependant une certaine réputation par deux ouvrages qu'il publie : Le régime hypothécaire (1809) et Questions sur les privilèges et les hypothèques (1812). Il s'inscrit au barreau, et devient un avocat renommé.
Sous la Restauration, il prend part aux combats politiques du parti libéral. Il défend son ami Nicolas Bavoux devant la Chambre des pairs. Le , il est élu député dans le 2e arrondissement électoral du Gers (Condom)[1]. Il proteste contre les ordonnances de Saint-Cloud et fait partie de la délégation qui, autour d'André Dupin, se rend à Neuilly-sur-Seine pour offrir au duc d'Orléans la lieutenance générale du royaume.
Il est nommé procureur général près la cour royale de Paris, ce qui l'amène à se représenter devant ses électeurs : il est réélu député le [2]. Lors des élections générales du , il est élu dans le 4e arrondissement électoral du Gers (Lombez)[3].
En , il est chargé de prononcer le réquisitoire lors du procès des ministres de Charles X[4].
Tant comme magistrat que comme député, Persil se range résolument du côté du parti de l'ordre et combat avec ardeur les libéraux, si bien que La Fayette disait de lui qu'il est « furieux de modération ». Il poursuivait les clubs, les associations, les journaux républicains, dénonçait des complots, multipliait des procès où, souvent, d'ailleurs, les jurys se montraient plus cléments et relaxaient les prévenus. Cette dureté lui valait les attaques incessantes des journaux satiriques, qui le représentaient fréquemment avec un immense nez en forme de lame de scie et la légende « le Père-Scie ». L'un d'entre eux annonça un jour : « M. Persil est mort pour avoir mangé du perroquet. » Charles Philipon, qu'il poursuivit avec vigueur, prétendait qu'il pouvait « descendre d'un anthropophage ramené par le Capitaine Cook ».
Le , Persil est nommé ministre de la Justice et des Cultes dans le premier ministère Soult, en remplacement de Félix Barthe et conserva ces fonctions jusqu'au dans les ministères Gérard, Maret, Mortier et Broglie.
Il est réélu député le [5]. Lors des élections législatives du , il est de nouveau élu dans trois collèges électoraux : le 4e de la Corrèze (Ussel)[6] ; le 2e du Gers (Condom)[7] ; le 4e du Gers (Lombez)[8]. Il choisit Condom et est remplacé à Lombez par M. Troy et à Ussel par Camille Périer.
Persil redevient ministre de la Justice dans le premier ministère Molé du au . Il affronte Louis Mathieu Molé qui refuse la dissolution de la Chambre des députés, donne sa démission et, quittant le cabinet avec les doctrinaires, est nommé président de la Commission des monnaies, fonction lucrative et peu absorbante. Mais, entré dans la coalition, il continue de ferrailler contre le président du Conseil qui obtient sa révocation au début de 1839.
Il est réélu député le [9] puis le [10]. Le il publie dans Le Journal des débats une déclaration dans laquelle il annonçait revenir au bercail conservateur : ceci lui valut d'être réintégré dans ses fonctions à l'hôtel des monnaies, nommé pair de France le et fait grand officier de la Légion d'honneur (). Jusqu'en 1848, il fut un soutien ponctuel du gouvernement de Louis-Philippe Ier. À la Chambre des pairs, il fut notamment le rapporteur de l'importante loi du sur la police des chemins de fer.
Après la révolution de 1848, il quitte la vie publique. Il est toutefois nommé conseiller d'État le . Il aurait été aussi sénateur du Second Empire[réf. à confirmer][11] :
Il meurt en 1870. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (50e division)[12]. Il est marié à la cousine germaine du ministre Alfred Deseilligny. La rue Jean-Charles-Persil à Antony perpétue sa mémoire.
Par sa mère née Clémence Persil, le peintre André Dunoyer de Segonzac est le descendant direct de Jean-Charles Persil[13].