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Jean-Jacques Chevallier, Jehan de Malafosse (d) |
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Jean-Christian Petitfils, né à Paris le , est un écrivain, historien et politologue français, ainsi que banquier jusqu'en 2004.
Il est le fils de Pierre Petitfils (1908-2001), critique littéraire et auteur, spécialiste de Rimbaud et de Verlaine.
Il fait ses études au lycée Claude-Bernard, à la Faculté de droit de Paris, à l'Institut d'études politiques de Paris (section PES, promotion 1967)[1] et à la Sorbonne ; licencié en droit public et en histoire-géographie, il est docteur en science politique (1971)[2] et diplômé de l'Institut d'administration des entreprises de Paris.
Il fait la plus grande partie de sa carrière dans le secteur privé : fondé de pouvoirs (1977), sous-directeur (1983), puis directeur adjoint (1990) de la banque de Suez et de l'Union des Mines, devenue banque Indosuez[3], puis Crédit Agricole Indosuez, Executive director à Calyon Corporate and Investisment Banking (2004) où il a dirigé le Service des montages juridiques des opérations financières, secrétaire général du groupement pour la Modernisation de la distribution (1976-1991). Il a pris sa retraite en 2004.
Parallèlement, il a mené une carrière d'historien[4],[5] et d'écrivain. Après plusieurs essais et ouvrages d'histoire[6] ainsi que de science politique (La Droite en France, L’Extrême-Droite en France, Le Gaullisme, Les Socialismes utopiques) et des biographies de personnages du Grand Siècle (Le Véritable d'Artagnan, Le Régent, Lauzun, Nicolas Fouquet, Madame de Montespan, Louise de La Vallière), il a écrit un ouvrage de synthèse sur Louis XIV, fruit de vingt-cinq années de travail (1995). Ce dernier combine une approche originale, mêlant science politique de l'Ancien Régime et biographie classique, insistant notamment sur les mécanismes de fidélités, de clans et de clientèles, essentiels dans un système politique en voie d'étatisation. Ce livre a remporté un grand succès (55 000 exemplaires). Dans la même lignée, il a poursuivi avec des biographies de Louis XVI (70 000 exemplaires[3]), Louis XIII, Louis XV et en dernier lieu Henri IV.
Il s'est intéressé également au personnage historique de Jésus.
Au total, il est l'auteur de plus de trente ouvrages historiques, essais et biographies, notamment, outre ceux cités précédemment, le Masque de fer[7], L'Affaire des poisons, L'Assassinat d'Henri IV.
Il collabore, ou a collaboré, aux journaux et revues Historia, L'Histoire, Marianne, Le Figaro littéraire, Le Figaro Magazine, Le Figaro - Histoire, Le Point.
Il a été candidat au fauteuil de René Girard à l'Académie française le [8].
Membre du jury du prix Hugues-Capet, du prix Combourg, du prix de la biographie du Point, du Prix de la Fondation Stéphane Bern pour l'Histoire, et du prix XVIIe siècle (2005-2008).
Membre du Comité scientifique de la revue Versalia, revue de la Société des amis de Versailles.
Membre du Comité d'orientation scientifique de la Maison de l'Histoire de France (2010-2012).
Membre du conseil scientifique du Figaro histoire depuis 2012[9].
Administrateur de la Société des amis de Versailles depuis 2022.
Membre de l'Académie catholique de France depuis 2023.
En tant que spécialiste de l'Ancien Régime, il participe régulièrement à l'émission Secrets d'histoire, présentée par Stéphane Bern, sur France 3.
L'historien Fabrice d'Almeida considère Jean-Christian Petitfils, ancien banquier, comme représentatif d'une tendance récente de certains écrivains non-historiens à s'approprier le style de l'histoire professionnelle, brouillant ainsi les frontières entre l'« histoire d'amateur » et l'histoire académique : « par diffusion de la culture historique et de la technique historienne, des acteurs qui œuvrent en dehors de l’histoire professionnelle académique se sont approprié les codes de la grande histoire pour mettre en scène le réenchantement », écrit Fabrice d'Almeida[10]. Dans le cas de Petitfils en particulier, c'est la masse des documents utilisés qui sert d'« argument de vente »[10].
Pour l'historien Jean-Baptiste Noé, « Jean-Christian Petitfils écrit avec beaucoup de style, ce qui rend ses livres toujours agréables à lire »[11]. Ces qualités d'écriture sont également louées par la revue Hérodote[12]. Pour le militant d'extrême droite Dominique Venner dans La Nouvelle Revue d'histoire, Petitfils est l'« auteur de talentueuses études qui font autorité, notamment un Louis XIV et un très éclairant Louis XVI »[13]. Jugement similaire de l'historien du droit Jacques de Saint Victor qui considère que « depuis plus de trente ans, il écrit sans relâche et, à force de persévérance, il a bâti une œuvre colossale dont beaucoup d'universitaires professionnels peuvent se montrer légitimement envieux[14]. »
Son ouvrage consacré au Régent est présenté par Claude Lebédel comme « une véritable histoire de la Régence »[15].
Son Louis XVI (2005) est salué par l'historien Emmanuel de Waresquiel qui le décrit comme « un portrait intelligent et lucide du roi décapité » qui constitue selon lui la meilleure biographie écrite par Petitfils[16]. Pour Marc Riglet de L'Express, Jean-Christian Petitfils signe une remarquable biographie « loin des idées reçues »[17]. En revanche, l'ouvrage reçoit une réception très mitigée chez certains historiens proches de la conception marxiste de la Révolution[réf. nécessaire], dans l'atelier du Centre de recherches historiques : ainsi pour Aurore Chéry, « censée être une étude novatrice, la biographie de Petitfils serait plus exactement du Girault de Coursac bonifié par le temps et un voyage outre-Manche. Différence majeure toutefois, chez Petitfils, comme chez Hardman, le ton est bien moins virulent et Marie-Antoinette traitée avec plus d’indulgence. »[18] L'ouvrage rejoint les analyses historiques de François Furet, dont Jean-Christian Petitfils est un disciple.
Nathalie Brémand, dans son Introduction : « Socialistes utopiques », les mal-nommés critique le livre que Petitfils a consacré aux communautés utopistes au XIXe siècle, réédition en 2011 d'un ouvrage paru en 1982. Selon elle, « les préjugés négatifs liés au concept de socialisme utopique sont nombreux. On en trouve un florilège dans l’ouvrage de Jean-Christian Petitfils ». L'ouvrage véhiculerait « une image complètement dépassée » du « socialisme utopique »[19].
Son ouvrage sur Jésus a connu un succès[réf. nécessaire]. Néanmoins, il a été critiqué pour différentes raisons :
Jean-Christian Petitfils reprend l'hypothèse historienne qui dénie à l'apôtre Jean, fils de Zébédée, la paternité du quatrième évangile. À la suite de beaucoup d'autres auteurs (Oscar Cullmann[27], François Le Quéré[28], Joseph A. Grassi[29], James H. Charlesworth[30], Xavier Léon-Dufour[31], notamment), il accrédite la thèse d'un autre « Jean ».
Pour Jean-Christian Petitfils, Jean aurait appartenu à l'aristocratie sacerdotale du Temple de Jérusalem. Dans cet ouvrage, ces faits historiques sont attribués, non à l'apôtre Jean, fils de Zébédée, mais à un autre Jean, « prêtre » (hiereus) du sacerdoce du Temple (sacerdoce disparu en l'an 70, avec la destruction du Temple et la prise de Jérusalem par les armées romaines de Titus). Papias, évêque de Hiérapolis au début du IIe siècle, parlait de deux Jean : Jean l'Apôtre et Jean le Presbytre, disciple du Seigneur. Benoît XVI écrit dans son Jésus de Nazareth[32] qu'il peut « adhérer avec conviction » aux conclusions des biblistes Peter Stuhlmacher (en), Eugen Ruckstuhl et Peter Dschullnig, pour qui Jean le Presbytre a reproduit dans son évangile les souvenirs de Jean, fils de Zébédée. Ce prêtre serait considéré comme son relais et comme son porte-parole. Pour Jean-Christian Petitfils la confusion entre les deux Jean remonterait au IIIe siècle.
Il estime peu probable qu'un humble fils de pêcheur comme Jean de Zébédée ait pu avoir la capacité intellectuelle de rédiger l'Apocalypse et le quatrième évangile.
Jean-Christian Petitfils remarque que le quatrième évangile est en majeure partie centré sur Jérusalem. Jean connaît à la perfection le Temple et son personnel. Enfin et surtout, le quatrième évangile ne fait nulle allusion à l'un des événements majeurs dont Jean de Zébédée a été témoin, avec son frère Jacques, comme la Transfiguration.