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Jean Jacques Annet Anglade |
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Traducteur, enseignant du secondaire, biographe |
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Jean Anglade, né le au hameau des Bonnets, village d'Escoutoux, près de Thiers (Puy-de-Dôme) et mort le à Clermont-Ferrand[1], est un écrivain et traducteur français.
Né au hameau des Bonnets[2], commune d'Escoutoux près de Thiers dans le Puy-de-Dôme, Jean Anglade est le fils de Jean (ouvrier maçon) et de Félistine Chaleron (servante), surnommée « Célestine »[3]. Un an après sa naissance, son père est tué pendant la Première Guerre mondiale le à Cléry-sur-Somme sur le front de la Somme. Sa mère se remarie en 1920 avec un charretier, ce qui amène le jeune Jean « à pousser à la roue souvent, quand le charretier s'embourbe »[4]. Il se marie le avec Marie Ombret (institutrice), originaire du hameau de Grezes, commune de Saugues (Haute-Loire).
Après des études au cours complémentaire, Jean Anglade entre à l'école normale d'instituteurs de Clermont-Ferrand, et poursuit en même temps de façon autodidacte ses études pour devenir professeur de Lettres.
Dès 1944, il est professeur de français à l’École nationale professionnelle de Thiers (aujourd'hui lycée Jean Zay).
Il obtient son agrégation d'italien en 1947[5], puis enseigne cette langue au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand de 1949 à 1975[6].
Jean Anglade est plutôt un auteur discret. Il apparaît très rarement à la télévision. Cependant, son succès ne se dément jamais[7]. Chaque année, il donne un rendez-vous littéraire avec ses lecteurs. Assez prolifique, il est à l'instar d'Alexandre Vialatte, une référence dans la culture littéraire d'Auvergne[8].
Il obtient le prix du roman populiste en 1957 pour L'Immeuble TAUB, le prix des libraires en 1962 pour La Foi et la Montagne, le prix de l'Académie française en 1971 pour La Vie quotidienne dans la Massif Central au XIXe siècle et le prix Arverne en 2007 pour Le Temps et la Paille.
En 2011, un film intitulé "A l'école de la vie " relate les premières années de sa vie, réalisé par David Girard et Yves Courthalliac[9],[10].
Il fête ses cent ans le [11]. Son ami Jean-Paul Pourade fonde le Cercle Jean Anglade et obtient, avec l'appui du Président de la Région René Souchon et de Jean Cluzel, membre de l'lnstitut de France et ami de Jean Anglade, que l'écrivain auvergnat se voit décerner la Légion d'honneur qui lui est remise le 13 février 2016 à Bransat des mains de Jean Cluzel.
Il meurt le à l'âge de 102 ans[12].
Jean Anglade utilise et connaît plusieurs langues romanes qu'il traduit ou introduit dans ses textes.
Dans la famille de Jean Anglade et dans les environs de la ville de Thiers on parlait l'auvergnat, un dialecte de l'occitan. Le sous-dialecte parlé était plus précisément le parler thiernois. L'auteur revient souvent sur la langue d'oc dans ses textes où il utilise soit des bribes de phrases, soit du français régional empreint de termes auvergnats[13]. Dans son Histoire de l'Auvergne ou les Grandes Heures de l'Auvergne, il choisit d'englober l'ancien occitan avec les parlers gallo-italiques, qu'il trouve plus proches de la langue d'oc que de l'italien[14].
« Cette langue d'oc - qui offrait beaucoup moins de différences en ses diverses variétés que les dialectes actuels survivants - était parlée de la Loire aux Pyrénées, de l'Océan jusqu'à l'Adriatique, et plusieurs troubadours italiens devaient l'illustrer, comme Sordello ou Dante [...] »
— Jean Anglade, Les Grandes Heures de l'Auvergne
Il cite souvent Dante Alighieri qui parlait à la fois le toscan et la langue d'oc, langues qu'il maitrisait parfaitement et qu'il utilisait indifféremment dans ses ouvrages. La proximité des deux langues a également influencé et facilité son apprentissage de l'Italien.
Autre que romancier francophone, Jean Anglade a traduit beaucoup de grands textes italiens classiques vers le français comme Le Prince de Machiavel, les Fioretti de saint François d'Assise ou encore le Décaméron de Boccace.
Jean Paul Pourade, ami de Jean Anglade, fonde le « Cercle Jean Anglade ». Jean Cluzel en devient le président d'honneur.
Clarisse Énaudeau, directrice littéraire des Presses de la Cité et Jean-Paul Pourade, président du Cercle Jean Anglade, décident de créer le prix Jean Anglade qui récompensera le premier roman d'un écrivain dont l'ouvrage mettra en exergue les valeurs chères à Jean Anglade dans ses romans : humanisme et universalité.
Le premier prix est désigné en par un jury présidé par l'écrivain Franck Bouysse et remis au lauréat lors du Salon du livre de Royat-Chamalières auquel l'écrivain Jean Anglade fut fidèle jusqu'à sa disparition.
Le prix 2019 est décerné à Véronique Pierron, pour son livre Les Miracles de l'Ourcq, paru aux éditions des Presses de la Cité en [20].
« Le français régional d'Occitanie, largement utilisé par des écrivains comme Alphonse Daudet, Marcel Pagnol, Jean Giono, Henri Bosco, Henri Pourrat, Eugène Le Roy, Thyde Monnier, Jean Anglade, [...] reste quant à lui bien vivant. »