Jenny Holzer
La troisième phase de ses expositions urbaines éphémères For the City. La projection se déroule sur la façade de la New York Public Library, sur la 5e avenue, du 6 au 9 octobre 2005.
Naissance
Nationalité
Activités
Formation
Représentée par
Hauser & Wirth, Artists Rights Society, Skarstedt Gallery (d), Video Data Bank (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieux de travail
Mouvement
Distinctions
Site web

Jenny Holzer, née le à Gallipolis en Ohio[1], est une artiste conceptuelle américaine. Le centre de son travail est principalement basé sur la diffusion de ses vers percutants dans des lieux publics.

Barbara Kruger, Cindy Sherman, Sarah Chalesworth, Louise Lawler et Jenny Holzer font partie de cette branche d'artistes féministes émergentes des années 1980 qui cherchent une nouvelle façon de rendre la narration et les commentaires, une part implicite des arts visuels[2].

La dimension publique fait partie intégrante du travail de Jenny Holzer. Ses installations à grande échelle ont été aperçues sur des panneaux d'affichage publicitaires, sur des immeubles et autres bâtiments où son œuvre fut projetée et sous forme DEL. Ces panneaux lumineux furent ses œuvres les plus visibles malgré la variété des médiums utilisés par l'artiste, incluant des affiches, des panneaux peints, des bancs faits en pierre, des peintures, des photos, des vidéos, des sons, des projections, Internet et une voiture de course pour la marque BMW. Les projections composées de textes illuminés sont au cœur de l'ensemble des œuvres de Jenny Holzer depuis 1996[3].

Biographie

BMW, Art car, 1999 - What I want

Née en 1950 à Gallipolis dans l'Ohio, elle est durant son enfance victime de violences sexuelles, quotidiennement, par un membre de sa famille[4],[5]. À la fin des années 1960 puis dans les années 1970, elle se forme aux sciences humaines, envisageant de devenir avocate, puis étudie l'art dans plusieurs écoles américaines. Elle entre en 1968 à l'université Duke, qu'elle abandonne en 1970 déçue par le programme des cours[6],[7]. Elle poursuit son cursus à l'université de Chicago où elle travaille le dessin, la peinture ainsi que l'imprimerie. Elle étudie ensuite jusqu'à son diplôme des Beaux-Arts à l'université de l'Ohio avec les options peinture et imprimerie. Elle suit les cours d'été de la Rhode Island School of Design en 1974, entre dans le programme de maîtrise de la RISD en 1975 et obtient son Master of Fine Art en 1977[6].

Cette même année, elle délaisse la peinture pour l'écriture et insiste sur l'importance du langage et sur la mise en cause de la représentation[7]. Elle est l'héritière de l'art minimal et de l'art conceptuel, influencée par les découvertes de l'écriture féminine, libérée de l'idéologie patriarcale. Elle participe de cette génération d'artistes qui remettent en cause tant l'espace des galeries et des musées, que le rôle de l'artiste subjectif et individualiste. Elle fit partie dans les années 1970 du groupe Colab et tout au long de son évolution, elle a souvent privilégié la collaboration avec d'autres personnes. Sa première exposition personnelle a lieu en 1978 (Jenny Holzer painted room : spécial projet P.S.1). Jenny Holzer réside à Hoosick Falls dans New York[7],[6].

Travaux et philosophie

Jenny Holzer travaille par séries. Elle aborde les thèmes « du sexe, de la mort et de la guerre »[7]. Ses œuvres sont chargées émotionnellement et violentes, elle se traduisent en proverbes (par exemple : « If you had behaved nicely, the communists wouldn't exist ») ou bien en récits. Elle utilise souvent des enseignes lumineuses, des rubans à cristaux liquides pour crier sa colère ou ses frayeurs[8].

Installation de Truisms au musée Guggenheim à Bilbao

Elle a un discours profondément subversif et provocateur, d'autant plus qu'elle tient à diffuser ses messages dans la sphère sociale de la façon la plus large possible. Elle se revendique elle-même comme artiste publique, reprenant ainsi l'héritage des artistes constructivistes, comme Tatline ou Rodtchenko, qui prônaient la fonction utilitaire de l'art. Pour elle l'art doit être non seulement dans la rue, mais doit utiliser les moyens de communication les plus visibles, afin d'être perçu par le plus grand nombre, et par des publics différenciés. Elle est en cela héritière du pop art, d'Andy Warhol, et de toute la génération imprégnée de la culture des médias, de la télévision et de la publicité. Holzer décrit dans une interview de Claire Malroux pour la revue Po&sie, son choix pour le numérique. Elle explique l'impact de la forte lumière en mouvement qui attire l'oeil des passants. De cette façon, elle s'en inspire pour projeter son message dans la ville. L'artiste spécifie aussi que son choix pour l'emplacement idéal pour projeter dépend de son message. Il est étroitement relié à sa position[9].

Au début des années 1980, elle s'intéresse au graffiti et fait peindre à la bombe ses slogans par Lady Pink.

Dans les années 1990 et 2000, elle réalise d'immenses projections lumineuses de ses brefs textes écrits sur les murs de Rio de Janeiro (1999), de Venise (1999), d'Oslo (2000), de Berlin (2001).

Ses œuvres sont entre autres conservées dans les collections du Art Institute of Chicago, National Gallery of Art, Museum of Modern Art, et dans celles du Peggy Guggenheim à Venise[10].

Expositions (sélection)

Les mains de Jenny Holzer, photographiées par Oliver Mark
Les mains de Jenny Holzer, photographiées par Oliver Mark.

Source : Jenny Holzer, Haillan, 2001, capc Musée d’art contemporain de Bordeaux.

Annexes

Filmographie

Commandes publiques

En 2006, dans le cadre d'une commande publique, elle a réalisé pour la Chalcographie du Louvre une héliogravure intitulée La Liberté de choisir[12].

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. (en) « Jenny Holzer », sur Art History Archive : Biography & Art
  2. (en) Roberta Smith, « Sounding the Alarm in Words and Light », New York Times,‎
  3. (en) « Jenny Holzer, For the Guggenheim, September 26 - December 31, 2008 », sur Guggenheim Museum
  4. Valérie Duponchelle, « Jenny Holzer, la sentinelle de l’art », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  5. (es) « Jenny Holzer: “El trauma está presente en la vida de los artistas” », El País,‎ (lire en ligne)
  6. a b et c (en) Margaret Barlow, « Holzer, Jenny », Oxford Art Online,‎
  7. a b c et d « Jenny Holzer - Citations, Proverbes et Biographies », Citations, Proverbes et Biographies,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Lauson, Cliff. et Hayward Gallery,, Light show., , 203 p. (ISBN 978-0-262-01914-9 et 0-262-01914-0, OCLC 853069782, lire en ligne)
  9. Claire Malroux, « LA POÉSIE AU FRONTON DE LA VILLE : JENNY HOLZER », Po&sie,‎ , p. 249-250 (ISSN 0152-0032).
  10. (en) « Jenny Holzer », sur Artnet (consulté le )
  11. « Jenny Holzer, Peter Nadin | Le Consortium », sur www.leconsortium.fr (consulté le )
  12. « Catalogue en ligne des gravures de la Chalcographie du Louvre », sur ateliersartmuseesnationaux.fr (consulté le )