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Jules-Claude Ziegler, né le à Langres et mort le à Paris, est un peintre, céramiste et photographe français. Artiste à l’inventivité foisonnante, il s’est d’abord imposé en tant que peintre avant d’expérimenter la céramique et la photographie.
Après avoir passé son enfance au Prieuré de Soyers[1], Jules Claude Ziegler étudie le droit contre son gré et reçoit le titre de docteur en droit. Malgré les réticences de son père Jean-Jacques Ziegler, il devient l'élève de Jean Auguste Dominique Ingres et de François Joseph Heim à l'école des beaux-arts de Paris. Il est l'un des premiers à s'intéresser aux peintures espagnoles qu'il découvre dans la Galerie de Louis-Philippe au musée du Louvre, dans la collection du Maréchal Soult, et chez Alexandre Aguado. Il copie alors le Saint François de Zurbarán et l’Assomption de Murillo. Il expose plusieurs toiles au Salon, en particulier Saint Georges terrassant le dragon (musée des beaux-arts de Nancy).
Ziegler peint L'Histoire du christianisme pour l'abside de l'église de la Madeleine à Paris[2], une réalisation de trois mille pieds carrés, enlevée à Paul Delaroche qui devait l'exécuter. Adolphe Thiers, alors ministre de l'Intérieur, confie à Ziegler cette fresque monumentale nécessitant deux années de travail jusqu'à son achèvement en 1838. Il représente le Christ entouré des apôtres et accordant le pardon à Marie-Madeleine, agenouillée au milieu des principaux personnages de l'Église d'Orient et d'Occident. On y découvre la fondation et le développement de l'Église catholique, mais on y voit aussi Mahomet, le Juif errant, Luther, de nombreux empereurs romains, Charlemagne et Napoléon. Ce chef-d'œuvre lui vaut la croix de la Légion d'honneur, mais l'a fatigué et lui a causé une maladie des yeux.
Au début des années 1840, il séjourne régulièrement dans la propriété familiale de Haute-Marne, où il s'adonne à la céramique[3] et, sous la direction d'Hippolyte Bayard, à l'art naissant de la photographie[4]. Il dirige de 1840 à 1856 une manufacture de vases en grès bruns vernis au sel à Voisinlieu, près de Beauvais dans l'Oise[5]. Ces vases s'inspirent de modèles du XVIe siècle et du XVIIe siècle[5]. Leur aspect rustique et rugueux allait à l'encontre de l'esthétique en vogue dans les manufactures qui consistait en des céramiques sans aspérités[5]. L'activité de la manufacture de Ziegler est très importante pour l'histoire de la céramique en France puisqu'elle marque le début de la tendance pour certains céramistes de devenir indépendants de grandes manufactures telles que Sèvres pour poursuivre leurs propres recherches et elle marque le retour de l'intérêt pour le grès dans la céramique artistique[5],[6]. Le Musée Départemental de l'Oise, le Musée de la Céramique de Sèvres et le Musée des Arts et Métiers de Paris en conservent plusieurs pièces, son chef-d’œuvre étant le Vase aux apôtres[7].
Il revient à la peinture au Salon de 1844 et, trois ans plus tard, peint sa Judith (musée des beaux-arts de Lyon). En , il figure parmi les fondateurs de la Société héliographique dont il rédige les statuts, puis participe activement à la rédaction de la première revue de critique photographique : La Lumière.
Devenu conservateur du musée des beaux-arts de Dijon et directeur de l'école des beaux-arts de cette ville, Ziegler meurt brutalement le à Paris. Il est inhumé dans le petit village de ses ancêtres maternels, à Soyers dans la Haute-Marne[8].
Éléonore Escallier fut l'une de ses élèves.