Kuru
Description de l'image PMC4235695 pathogens-02-00472-g009.png.
Causes PrionVoir et modifier les données sur Wikidata
Symptômes Céphalée, arthralgie, étourdissement, tremblement, diplopie, trouble de la parole, strabisme, dépression, obésité, saute d'humeur, faiblesse musculaire (en), escarre et démenceVoir et modifier les données sur Wikidata

Traitement
Traitement Traitement symptomatiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité Infectiologie et neurologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 A81.8
CIM-9 046.0
OMIM 245300
DiseasesDB 31861
MedlinePlus 001379
eMedicine 220043
MeSH D007729

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Le kuru est une maladie à prions (comme la maladie de la vache folle), découverte en Nouvelle-Guinée au début du XXe siècle.

La maladie du kuru a été décrite chez le peuple des Fore de Nouvelle-Guinée par Michael Alpers (en) et D. Carleton Gajdusek (prix Nobel de médecine 1976), ainsi que d'autres chercheurs. Quoique distinct de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, le kuru est également une encéphalopathie spongiforme transmissible. Son mode de transmission a pu être relié à un rite funéraire anthropophage. Le mot kuru signifie « trembler de peur », en fore[1].

Chez les aborigènes

Le premier cas semble avoir été décrit dans les années 1920 mais la médecine ne s’y intéresse réellement que depuis les années 1950. La maladie concerne une population aborigène de tribus fore des hauteurs de l’est de la Nouvelle-Guinée actuellement en Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui consommait le corps des défunts lors de rites anthropophagiques mortuaires. Ce rituel consistait, pour le clan, à consommer des parents décédés afin de s’imprégner de leur force physique et spirituelle. Cette pratique semble s’être arrêtée au milieu des années 1950 sous la pression de l’administration australienne.

Elle touchait surtout les femmes et les enfants qui mangeaient le système nerveux central. Les hommes, consommant les muscles, étaient épargnés[2],[3]. Il semble exister une susceptibilité génétique expliquant également l’atteinte spécifique de cette population. Cette maladie a été responsable de plus de la moitié des décès enregistrés dans les villages les plus atteints. Le kuru a culminé dans les années 1950, le dernier cas datant de 2003, plus de 45 ans après la contamination[4].

Le nombre total de cas avoisine les 2 700. La maladie a disparu du fait de l’arrêt des pratiques d’anthropophagie[5].

Symptômes

La période d’incubation (temps entre la contamination par le prion et les premiers signes de la maladie) peut être inférieure à 5 ans, mais l’existence d’une dizaine de cas apparue plus de 40 ans après l’arrêt supposé de tout cannibalisme soulève la question d’une période d'incubation beaucoup plus longue[6].

Cervelet d'une victime du kuru.

La maladie se manifeste essentiellement par un syndrome cérébelleux avec un trouble de l’équilibre, de la coordination des mouvements, des troubles visuels, des crises d'épilepsie et des secousses musculaires[7]. Un tableau de démence peut compléter le tout, aboutissant au décès en quelques années.

La maladie provoquée par l'accumulation de la protéine prion, ramollit les tissus du cerveau jusqu'à le rendre spongieux.

Recherche

En laboratoire le tacrolimus et l'astémizole ont été identifiés in vitro comme de potentiels agents antiprion utilisables chez l’être humain[8].

Références culturelles

Notes et références

  1. Revue Française des Laboratoires no 286 (septembre 1986), Biofutur no 156 mai 1996, La Recherche no 299 (juin 1997) no 322 (juin 2000).
  2. Robert Glasse, « Cannibalisme et kuru chez les Fore de Nouvelle Guinée », L'Homme, vol. 8, no 3,‎ , p. 22-36 (lire en ligne)
  3. Magazine La Recherche - Numéro spécial Nobel d’octobre 2008 - p. 80.
  4. Franck Mouthon et Jean-Philippe Deslys, « Les maladies à prions : les risques pour l’homme », Pour la science, no 325,‎ , p. 44-49
  5. (en) Palpers MP, « The epidemiology of kuru in the period 1987 to 1995 », Commun Dis Intell, vol. 29,‎ , p. 391-399 (PMID 16465931).
  6. (en) Collinge J, Whitfield J, McKintosh E, Beck J, Mead S, Thomas D, Alpers M, « Kuru in the 21st century—an acquired human prion disease with very long incubation periods », Lancet, vol. 367,‎ , p. 2068-73. (PMID 16798390, DOI 10.1016/S0140-6736(06)68930-7).
  7. « Quand le cannibalisme donnait la tremblote : le cas "kuru" », sur Sciences et Avenir (consulté le ).
  8. (en) Karapetyan YE, Sferrazza GF, Zhou M, Ottenberg G, Spicer T, Chase P, Fallahi M, Hodder P, Weissmann C, Lasmézas CI., « Unique drug screening approach for prion diseases identifies tacrolimus and astemizole as antiprion agents », Proc Natl Acad Sci U S A., vol. 110, no 17,‎ , p. 7044-9. (PMID 23576755, DOI 10.1073/pnas.1303510110)