Lecce
Blason de Lecce
Armoiries
Drapeau de Lecce
Drapeau
Lecce
Administration
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Drapeau de la région des Pouilles Pouilles 
Province Lecce 
Maire
Mandat
Carlo Salvemini
2017 (réélu en 2019)
Code postal 73100
Code ISTAT 075035
Code cadastral E506
Préfixe tel. 0832
Démographie
Gentilé leccesi
Population 94 783 hab. ([1])
Densité 393 hab./km2
Géographie
Coordonnées 40° 21′ 13″ nord, 18° 10′ 32″ est
Altitude 49 m
Superficie 24 100 ha = 241 km2
Divers
Saint patron Oronce, Juste et Fortunat
Fête patronale 26 août
Localisation
Localisation de Lecce
Localisation dans la province de Lecce.
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Lecce
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Site web Site officiel

Lecce est une ville italienne d'environ 94 970 habitants (2022), capitale de la province du même nom dans les Pouilles, dans le sud de l'Italie.

Ville importante du sud-est des Pouilles, située au centre du Salento (la péninsule qui forme le « talon » de la « botte » italienne), Lecce a été, pendant des siècles, un centre culturel, religieux et commercial prospère et l'une des villes les plus peuplées du royaume de Naples. Aujourd'hui, elle reste active dans les secteurs de l'industrie agricole, des services et de la céramique. Elle est le siège d'un archevêché et de l'université du Salento et constitue un haut-lieu touristique et artistique.

Réputée pour son patrimoine artistique particulièrement bien conservé, la ville est considérée comme l'une des capitales de l'architecture baroque, du fait de l'originalité et la richesse du style architectural qui y a été développé à partir de la fin du XVIe siècle, et qui fut rendu possible par la malléabilité exceptionnelle de la pierre calcaire locale, appelée « pierre de Lecce ». À cet égard, on parle même d'un barocco leccese, un « baroque de Lecce », qui possède des caractéristiques et un vocabulaire architectural qui lui sont propres. Lecce a, pour ces raisons, reçu des surnoms flatteurs tels que la « Florence baroque », la « Florence du Sud » ou encore l'« Athènes des Pouilles », et est considérée comme l'un des fleurons de l'Italie méridionale.

Géographie

Vue aérienne de la ville de Lecce

Lecce se trouve au centre de la péninsule du Salento et au cœur de la plaine du Salento (pianura salentina), l'une des plus grandes plaines côtières d'Italie. Lecce est par ailleurs l'une des villes les plus importantes de la région des Pouilles. Bien que située à l'intérieur des terres, elle présente l'avantage de se trouver à proximité de la côte adriatique (11 kilomètres) et de la mer Ionienne (23 kilomètres).

La distance par la route entre Lecce et les principales villes de la région est :

Climat

Le climat de Lecce est méditerranéen. Les hivers sont doux et le gel rare, le minimum absolu enregistré fut −1,1 °C le 18 janvier 1978. Les étés sont chauds, et le maximum absolu enregistré fut 45,1 °C le 27 juillet 1969. La station météorologique de la ville est située à l'observatoire de Cavallino.

Histoire

De fondation grecque – ce qui lui a valu tardivement (XIXe siècle) le surnom d' « Athènes des Pouilles » – Lecce a dû faire face, au cours de sa longue histoire, à un certain nombre d'invasions. La fondation de la ville remonterait au moins au IVe siècle av. J.-C. Mais selon la légende[2], Lecce existait déjà avant la Guerre de Troie et aurait porté alors le nom de Sybar[note 1].

Entre 269 et 267 av. J.-C., les Romains, qui étendent leur domination vers le sud de la péninsule italienne, font la conquête du Salento et de la ville, qu'ils appellent alors Lupiae[note 2]; ce nom est ensuite transformé en Lictia[3], ou en Litium[2].

Beaucoup plus tard, la ville subit des invasions, pillages et destructions successifs. Les Ostrogoths du roi Totila s'en emparent en 547. Reprise par les Byzantins en 553, elle est, au siècle suivant, attaquée et brièvement occupée par des bandes de pillards slaves bientôt délogées par le jeune prince lombard Rodoald, fils du roi Rothari (peut-être vers 642)[4]. Les Lombards contrôlent encore la ville vers 663. Dans les premières années du Xe siècle, Lecce est mise à sac par les Magyars. La ville n'échappe pas non plus aux incursions répétées des pirates sarrasins, qui menacent la région à partir des années 840.

Entre 1055 et 1069, les Byzantins doivent lutter contre des Normands de plus en plus pressants et cherchant à étendre leur domination sur tout le sud de l'Italie. Lecce tombe aux mains de ces derniers et devient un comté appartenant à un membre de la famille Hauteville, peut-être à l'un des nombreux frères de Robert Guiscard, Godefroi de Hauteville, comte de Brindisi.

Piazza del Duomo

La ville est le fief du roi Tancrède de Sicile (avant 1180), qui a hérité du comté par sa mère Emma de Lecce, fille du comte Achard II de Lecce. La dynastie normande règne sur le comté jusqu'en 1200.

Lecce passe ensuite aux mains de la maison de Souabe, à partir du règne de Frédéric II du Saint-Empire, puis à celles de la famille française des Brienne, qui laissent place au milieu du XIVe siècle à la maison d'Enghien.

Marie d'Enghien (1367-1446), dernière représentante de la famille devient comtesse de Lecce puis princesse de Tarente par son mariage à Raimondo Orsini del Balzo et, enfin, reine de Naples par son mariage à Ladislas Ier de Naples en 1407. À la mort de Marie d'Entgien, son fils aîné Giovanni Antonio Orsini del Balzo devient à la fois prince de Tarente et comte de Lecce, ce qui fait de lui le plus puissant seigneur féodal du royaume de Naples, avec des domaines couvrant la majeure partie des Pouilles.

À la mort de Giovanni Antonio Orsini del Balzo, Lecce et son comté sont rattachés en 1463 au royaume de Naples sous le règne de Ferdinand Ier de Naples, héritier des possessions Orsini-del Balzo par son mariage avec Isabella di Chiaramonte. Celui-ci renouvelle les privilèges accordés sous Marie d'Enghien, favorisant le développement de la ville, qui devient alors un centre commercial d'importance majeure dans le sud-est de l'Italie. Lecce devient la capitale de la Terre d'Otrante sous la domination espagnole du royaume de Naples à partir du XVIe siècle : un gouverneur nommé par le vice-roi de Naples y réside, qui a également autorité sur la Terre de Bari.

Les XVe et XVIe siècles voient de nombreuses incursions dévastatrices des Ottomans survenir dans le Salento et aux alentours de Lecce. Pour y répondre, le roi Charles Quint ordonne la reconstruction intégrale du vieux château, une construction qui porte aujourd'hui son nom (château Charles-Quint), et d'une nouvelle enceinte défensive comprenant l'imposante Porta Napoli, elle aussi préservée jusqu'à notre époque.

La victoire de la ligue chrétienne à la bataille de Lépante en 1571 met fin pour un temps à la menace des razzias turques sur les côtes du Salento. S'ouvre alors pour Lecce une période de prospérité et de croissance qui correspond à l'essor du style baroque dans la ville. Aux XVIIe et XVIIIe siècles presque tous les édifices de la cité sont reconstruits dans le style baroque, particulièrement développé dans la ville par les architectes Gabriele Riccardi, Giuseppe Cino, Cesare Penna et surtout Giuseppe Zimbalo, auteur du Duomo et de la basilique Santa Croce. Ils peuvent exprimer toute leur verve créatrice dans la réalisation de décors sculptés grâce à la malléabilité remarquable de la pierre locale, la pierre de Lecce (pietra leccese en italien). Sous la domination espagnole, Lecce se transforme ainsi en véritable chantier à ciel ouvert : de nombreux palais, églises et couvents s'élèvent et la ville s'agrandit.

Le palais du Séminaire, construit par Giuseppe Cino sur la place du Duomo.

Cependant Lecce ne traverse pas cette époque sans connaître quelques malheurs. En 1656 notamment, une terrible épidémie de peste ravage la ville. On a parlé à l'époque de plusieurs milliers de victimes, soit une très grande partie de la population. Selon la légende, la peste cessa grâce à un miracle de saint Oronce (Sant'Oronzo en italien), lequel devint pour cette raison le patron de Lecce, en lieu et place de sainte Irène. La colonne de Sant'Oronzo, qui se dresse encore aujourd'hui sur la place homonyme, fut érigée par Giuseppe Zimbalo à la demande des autorités de la ville en reconnaissance de l'intervention du saint et pour célébrer la fin de la peste.

En 1734, après une brève période de domination autrichienne, le royaume de Naples revient à nouveau à la couronne espagnole, avec cette fois les Bourbons à sa tête. Craignant le retour des Espagnols, Lecce se rebelle et la noblesse prend le pouvoir.

Le XIXe siècle marque également, avec toutefois une moindre ampleur qu'aux siècles précédents, une période d'effervescence artistique : la ville s'étend hors de ses murs, de nouveaux quartiers sont bâtis. Ce sont surtout les villas aux styles architecturaux audacieux et éclectiques (néoclassique, néo-moresque ou néogothique), construites par les riches familles de la ville le long des nouveaux boulevards, qui retiennent aujourd'hui l'attention. Ce siècle marque néanmoins un déclin de la position de Lecce comme centre culturel majeur du sud de l'Italie à cause la dissolution des ordres religieux voulue par le régime napoléonien dans les années 1800.

Lecce se rallie à l'unité italienne en 1861 et son histoire suit alors celle du royaume d'Italie. Elle traverse les guerres mondiales sans trop de difficultés. Cependant le pouvoir fasciste mussolinien des années 1920-1930 entreprend de grands travaux, notamment sur la place Sant'Oronzo, qui mènent au déblaiement de l'amphithéâtre romain mais aussi à la destruction de palais anciens et à la construction d'édifices modernes dans le style fasciste sur cette place en plein cœur du centre historique. Mais, à part cette dénaturation, le reste du noyau historique de Lecce est aujourd'hui pratiquement intact, notamment grâce aux efforts importants de restaurations entrepris dans la ville à partir des années 1970 et qui se poursuivent encore aujourd'hui contrairement à ce qui est fait dans la plupart des autres grandes villes du sud de l'Italie où des quartiers anciens entiers sont souvent laissés à un état de presque abandon.

Administration

Administration communale

Les maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
8 mai 1995 15 novembre 1997 Stefano Salvemini PDS  
15 novembre 1997 28 mai 2002 Mario Ciclosi - Commissaire extraordinaire
28 mai 2002 29 mai 2007 Adriana Poli Bortone AN Député européen
29 mai 2007 30 juin 2017 Paolo Perrone FI (2007-2009) puis PdL (2009-2013) puis FI (2013-2015) puis CR (2015-2017)  
30 juin 2017 11 janvier 2019 Carlo Salvemini Indépendant  
11 janvier 2019 1er juin 2019 Ennio Mario Sodano - Commissaire extraordinaire
1er juin 2019 En cours Carlo Salvemini Indépendant  
Les données manquantes sont à compléter.
Centre gauche
20
Liste civique
1
Centre droit
8
Composition actuelle du Conseil Communal:
Coalition Centrosinistra
(Centre gauche)
Liste civique Coalition Centrodestra
(Centre droit)
  • Adriana Poli Bortone Sindaco: 1

Circonscriptions administratives

Lecce est divisée en 5 circonscriptions (circoscrizioni) administratives numérotées de 1 à 5:

Communes limitrophes

Arnesano, Cavallino, Lequile, Lizzanello, Monteroni di Lecce, Novoli, San Cesario di Lecce, Squinzano, Surbo, Torchiarolo (BR), Trepuzzi, Vernole, San Pietro in Lama

Enseignement supérieur

Lecce possède une université, créée en 1955. L'Université de Lecce est une institution moderne, fréquentée par environ 28 000 étudiants[5], inscrits dans les diverses facultés qui la composent :

Patrimoine artistique et sites d'intérêt

La Piazza del Duomo de nuit
L'Amphithéâtre romain
Le Théâtre romain
La Torre del Parco
La Porta Napoli
La Porta Rudiae
Colonne de Sant'Oronzo
La Basilique Santa Croce
La basilique San Giovanni al Rosario
Église Santa Chiara

Architecture baroque

Bien que subsistent encore plusieurs bâtiments datant de l'Antiquité et du Moyen Âge, c'est bien l'art (et notamment l'architecture) baroque, qui s'est développé à Lecce entre les XVIe et XVIIIe siècles, qui a complètement transformé la ville et lui a donné cet aspect léger, aérien et raffiné qui aujourd'hui encore la caractérise. L'avènement de l'art baroque à Lecce survient après 1571, lorsque la victoire vénitienne sur les Ottomans à la bataille de Lépante écarte définitivement la menace, jusque-là constante, des raids turcs sur les côtes des Pouilles. Lecce, qui n'était qu'une ville d'importance moyenne construite autour d'un château voulu par Charles Quint, connut alors une importante période d'essor et d'agrandissement. Une forte impulsion au niveau artistique fut donnée notamment par les autorités religieuses de la ville (comme l'évêque Luigi Pappacoda), puis par les familles nobles, ce qui aboutit à la construction de monuments et d'édifices dans le nouveau style baroque. Celui-ci concerna d'abord les édifices religieux et les plus grands palais nobiliaires, puis gagna toutes les constructions entreprises dans Lecce jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
Plusieurs grands architectes se sont distingués par leurs réalisations et sont considérés comme les maîtres d'œuvre du barocco leccese (baroque de Lecce) : ce sont Giuseppe Cino (1644-1722), Cesare Penna, Emanuele Manieri et surtout Giuseppe Zimbalo (1617-1710).
L'un des éléments les plus représentatifs du baroque de la ville est la piazza del Duomo (place de la cathédrale). Évoquant un décor de théâtre, elle offre un ensemble d'édifices baroques (à la réalisation desquels ont participé trois des architectes précités) qui mettent en valeur la beauté de la pierre locale (en italien pietra leccese ou leccisu en gentilé), au grain fin et doré. Le baroque leccese trouve précisément son originalité dans l'utilisation de cette pierre calcaire, tendre, blanchâtre et très malléable, qui prend en vieillissant une belle couleur chaude, dorée.

Mais le monument le plus représentatif de l'art baroque de Lecce et de son foisonnement est certainement la basilique Santa Croce (avec l'attenant palais des Célestins), reconstruite à partir de 1549 et achevée en 1695, que l'on doit notamment à Giuseppe Zimbalo. L'imagination fertile des artistes a pu s'y exprimer en toute liberté et a produit un décor d'une richesse inouïe, dont la beauté provient de sa profusion même, un décor qui frappe le regard par cette folie ornementale portée à son paroxysme.

Monuments et sites d'intérêt

Principaux sites et monuments

Autres églises

Les nombreuses autres églises anciennes de la ville (29 au total) sont pour la plupart de style baroque, mais on en trouve aussi de style Renaissance. Les édifices les plus importants sont :

Les autres églises de Lecce sont:

Palais historiques

Palazzo dei Celestini

Dans le centre historique de Lecce, nombreuses sont les demeures nobiliaires – en italien palazzi – construites et décorées dans le style baroque typique de la ville. Souvent de grande valeur artistique et historique, ces "palais" donnent à la ville son caractère unique par leur grand nombre et la richesse du décor de leur façades. Ils étaient, à l'origine, les résidences citadines des familles nobles de la région du Salento (comme en témoignent encore leurs noms et les nombreux blasons apposés au-dessus des portails d'entrée) ou, moins souvent, des propriétés de l'Église. La plupart ont été construits ou remaniés dans le style baroque ou rococo aux XVIIe et XVIIIe siècles mais on en trouve encore qui datent entièrement ou en partie de la Renaissance – en italien Rinascimento. La taille de ces palais varie considérablement, les plus grands étant ceux des institutions et ordres religieux (couvents et épiscopat par exemple) et des plus grandes familles nobles de la ville. Beaucoup d'entre eux sont encore habités (parfois par les familles qui les ont commandités) alors que d'autres abritent des musées, des administrations (comme la mairie ou le palais de justice) ou ont été transformés en hôtels ou, plus souvent, en de luxueuses chambres d'hôtes. En voici quelques-uns parmi les plus importants :

Aires naturelles ou protégées

Culture

Musées

Théâtres

Quotidiens

Sport

Lecce abrite un club de football, l'US Lecce, qui évolue depuis 2019 en Serie A, la première division du championnat italien de football. Le Stade Via Del Mare où se déroulent les parties à domicile de l'équipe compte 41 000 places.

Jumelages

La ville de Lecce est jumelée avec[7] :

La ville entretient des collaborations réciproques avec :

Personnalités

Voir la catégorie : Personnalité liée à Lecce.

Personnalités nées à Lecce

Personnalités liées à la commune

Notes et références

Notes

  1. Sybar ne doit pas être confondue avec Sybaris, l'ancienne colonie grecque située en Calabre.
  2. D'où la présence d'une louve sur les armes de la ville.

Références

  1. « https://demo.istat.it/app/?i=P02 »
  2. a et b « Histoire de Lecce », sur bellitalie.org (consulté le ).
  3. Cosmographie de l'Anonyme de Ravenne (vers 700 ?), transmise et adaptée par Guido de Pise (début du XIIe siècle), Liber de variis historiis, § 28, éd. Joseph Schnetz, Itineraria Romana II. Ravennatis Anonymi cosmographia. Guidonis geographica. Leipzig, Teubner, 1940, réimpr. Stuttgart, 1990, p. 119, 24.
  4. Paul Diacre, Historia Langobardorum, IV, 44
  5. Données du Bureau des Statistiques (Ufficio di statistica del MUR 2006-2007)
  6. (en) « Palazzo Taurino - Medieval Jewish Lecce ».
  7. Ufficio Gemellaggi

Voir aussi

Articles connexes

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Liens externes