Autre nom | Les Problèmes, Les Rebelles[1], Les Tarés[1] |
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Pays d'origine | France |
Genre musical | Musique humoristique[2], variété française |
Années actives | 1965—1997, 2007—2011, depuis 2014 |
Labels | Vogue, Barclay, EGT Mastersun |
Membres |
Jean Sarrus Jean-Guy Fechner Richard Bonnot |
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Anciens membres |
Gérard Rinaldi (†) Gérard Filippelli (†) Luis Rego Donald Rieubon (†) Jacques Dautriche (†) William Olivier |
Les Charlots sont un groupe de musique humoristique français, formé en 1966 par reconversion du groupe de rock Les Problèmes (1965), et composé principalement de Gérard Rinaldi, Gérard Filippelli, Jean Sarrus, Jean-Guy Fechner, Luis Rego et Richard Bonnot.
Évoluant dans un style comique et parodique, ils doivent leur renommée d'abord à leurs chansons, puis aux films dont ils sont les vedettes dans les années 1970, notamment Les Bidasses en folie (1971), Les Charlots font l Espagne. Les Fous du stade (1972), Le Grand Bazar (1973) et Les Charlots contre Dracula (1980).
Leur nom fait indirectement référence à Charlot, nom français du personnage du vagabond interprété par Charlie Chaplin, origine du terme argotique « charlot » (individu peu sérieux).
Formé comme groupe de rock en 1965 sous le nom « Les Problèmes »[1], le groupe s'essaye avec Pascal Danel, avant d'accompagner Antoine en studio dans l'album Antoine rencontre Les Problèmes (Vogue), puis en tournée et à la télévision, notamment lors d'un Discorama de Denise Glaser au début de 1966.
Il est alors composé de Gérard Rinaldi (chant et saxo alto), Jean Sarrus (basse, issu des « Rebelles » puis des « Tarés »[1]), Gérard « Phil » Filippelli (guitare solo)[3], Luis Rego (guitare rythmique) et Donald Rieubon (batterie).
Ils assurent les premières parties de Françoise Hardy (1965), Johnny Hallyday (1967) ou encore Claude François (1968)[1],[4].
Donald Rieubon quitte alors le groupe pour faire son service militaire (il jouera par la suite dans les groupes Le Musical College (1968), Martin Circus (1970), Labyrinthe (1970-1973), Tartempion (1973) et les Visitors ; il accompagnera aussi Nino Ferrer). Il est remplacé par William Olivier[3], puis par Jean-Guy Fechner, le frère de leur manager d'alors Christian Fechner. William Olivier continuera avec eux comme batteur lors de leurs prestations en tant que chanteurs, la basse étant tenue par Jacques « Sullivan » Dautriche, remplaçant de Luis Rego au sein des Problèmes, lors de l'incarcération de ce dernier au Portugal.
Quelques années plus tard, ils deviennent l'un des deux groupes français, avec Téléphone, à faire la première partie d'un concert des Rolling Stones[1].
Ils retrouvent Antoine[1] pour une tournée au Québec.
À cette occasion, ils échangent des idées avec « les Brutos » d'Aldo Maccione et décident alors de devenir « Les Charlots »[1] et de se spécialiser dans la musique humoristique.
Ils reprennent des chansons d'avant-guerre de café-concert (J'irai revoir ma Normandie, Le Sheik, La Trompette en bois, Il m'a vue nue, Cache ton piano), le répertoire de Boris Vian (On n'est pas là pour se faire engueuler), mais présentent aussi des chansons originales (Paulette la reine des paupiettes) ou des parodies « tubes » du moment : Les Plaies-bois d'après Les Play-Boys de Jacques Dutronc, plus tard Chagrin d'labour (Chagrin d'amour) en 1982, ou L'Apérobic en 1983[5]. Leur répertoire comprend également des chansons grivoises comme Le Trou de mon quai, Histoire merveilleuse ou Ah ! viens ! en duo avec Nicole Croisille.
De 1968 à 1970, le groupe est régulièrement invité de l'émission télévisée Tous en scène de Pierre Desfons, Claude Ventura, Robert Bober et Maurice Dugowson, où ils interprètent des chansons comme Avec ma gueule de pauvre mec (parodie de Avec ma gueule de métèque de Georges Moustaki)[6].
Ils vivent avenue des Champs-Élysées, dans le même immeuble qu'Antoine et Hervé Vilard, qui loge chez lui des danseuses du Lido[7].
Philippe Clair lance leur carrière cinématographique avec La Grande Java en 1970 mais c'est avec Claude Zidi qu'ils connaissent leurs plus grands succès : Les Bidasses en folie (premier film du réalisateur), Les Fous du stade, Le Grand Bazar et Les Bidasses s'en vont en guerre. Leur humour s'exporte particulièrement bien à l'étranger (Inde et Sud-Est asiatique essentiellement)[8]. Craignant de rester associé au succès des Charlots, Luis Rego quitte officiellement le groupe en 1971 après Les Bidasses en folie. Il apparaît cependant dans certains de leurs films suivants. Par l'intermédiaire de leur attaché de presse André Bézu, ils rencontrent Louis de Funès avec lequel un film est envisagé, mais le projet est abandonné durant le tournage de Bons baisers de Hong Kong (à la place, de Funès tourne L'Aile ou la Cuisse avec un autre comique de la jeune génération, Coluche).
En 1976, les Charlots reçoivent un scénario de Bertrand Blier intitulé Charlots Charlottes, une occasion pour eux de s'orienter vers un registre plus dramatique. Ils en parlent à Christian Fechner qui, de son côté, n'a rien à leur proposer dans l'immédiat. Ne supportant pas que l'on puisse fomenter dans son dos, le producteur rachète le scénario à un prix fort et le jette à la poubelle, estimant être le seul à gérer la carrière et le succès des Charlots. Vexé par cet acte radical, Gérard Filippelli quitte le groupe. Jean-Guy Fechner préfère défendre son frère et quitte aussi le groupe. En 1977, Gérard Filippelli accepte de réintégrer les Charlots. Ceux-ci décident de continuer sous forme de trio et fondent Choucroute International Production, une société de production de films et de musique qui existera jusqu'en 1986. Ils effectuent un retour musical qui s'avère vite un triomphe, notamment avec Biguine au biniou, Chagrin d'labour et L'Apérobic. Cinq nouveaux films voient également le jour : Et vive la liberté ! (Serge Korber, 1978), Les Charlots en délire (Alain Basnier, 1979), Les Charlots contre Dracula (Jean-Pierre Desagnat, 1980), Le Retour des bidasses en folie (Michel Vocoret, 1983) et Charlots Connection (Jean Couturier, 1984).
Au milieu des années 1980, alors que leurs films ne rencontrent plus autant de succès, Antenne 2 leur propose d'animer l'émission de variétés Demain c'est dimanche avec Désirée Nosbusch. Produite par Gérard Louvin et diffusée le samedi soir en remplacement de Champs-Élysées, l'émission durera 4 mois (de septembre à ) et ne comportera que 9 numéros. Elle permet néanmoins à Gérard Rinaldi de se voir offrir des opportunités, dans le doublage et à la télévision, l'incitant à entamer une carrière en solo. Rinaldi devient ainsi le comédien principal de la série à succès Marc et Sophie en 1987[9]. En 1988, « Les Problèmes » (Jean, Phil, Luis et Donald) se reforment le temps d'une série de concerts à l'Olympia pour accompagner à nouveau Antoine, vingt ans après. Les Charlots, désormais composés de Richard Bonnot, Gérard Filippelli et Jean Sarrus, tournent un dernier film en 1992, Le Retour des Charlots, avant de se séparer en 1997.
Leur lent déclin des années 1980 et 1990 laisse dans l'esprit du public l'image d'un groupe qui semble toujours avoir été « ringard », effaçant leur popularité réelle des années 1960 et 1970, où ils étaient considérés comme subversifs et à la mode, représentants d'une certaine jeunesse[10].
Le , les membres du groupe — Gérard Rinaldi, Gérard Filippelli, Jean Sarrus, Jean-Guy Fechner et Luis Rego — sont les invités de Michel Drucker dans son émission télévisée Vivement dimanche.
En , le premier festival consacré aux Charlots a lieu à Trazegnies en Belgique (où ils s'étaient produits en concert en 1968) : 3 jours avec exposition, projections de films en présence de Jean Sarrus, Jean-Guy Fechner et Richard Bonnot, ainsi que la participation de Ginette Rinaldi en hommage à son mari, Gérard Rinaldi, décédé [11]. En , lors du second festival de Trazegnies, Jean Sarrus, Jean-Guy Fechner et Richard Bonnot partagent la scène avec « Les Gauff' », groupe belge de musique parodique.
En décembre 2023, à l'occasion de la sortie de leur dernier album composé de 10 titres inédits ainsi que d'une nouvelle bande dessinée, Thierry Hulsbosch et le centre culturel La Posterie de Courcelles en Belgique, remettent le couvert et organisent le 3ème festival dédié à ces comiques du rire. Ils remontent sur scène une ultime fois pour chanter d'anciens titres et présente des titres du nouvel album. Ils seront accompagné cette fois par Les Forbans...
Entre 2009 et 2011, Gérard Rinaldi et Jean Sarrus reforment les Charlots en duo à l'occasion de la tournée Âge tendre et têtes de bois. Le dernier passage de Gérard Rinaldi et Jean Sarrus a lieu le dans l'émission de Patrick Sébastien Les Années bonheur. Puis rumeur d'un nouveau film des Charlots : Le Grand Bazar 2.[réf. nécessaire] Gérard Rinaldi meurt le à l’hôpital de Briis-sous-Forges (Essonne) des suites d’un cancer[12] à l'âge de 69 ans. Gérard Filippelli, qui devait réintégrer le groupe, décidera finalement de jeter l'éponge et ne participera donc pas au retour des Charlots, estimant que ceux-ci n'avaient plus aucune raison d'exister sans la présence de Gérard Rinaldi.
Après s'être réunis pour une seule et unique représentation sur scène en , Jean Sarrus, Jean-Guy Fechner et Richard Bonnot annoncent officiellement le retour des Charlots à l'occasion des 50 ans de carrière du groupe. Sur leur page Facebook, ils annoncent que plusieurs concerts auront lieu à la suite de cette reformation. De ce fait, cette reformation sera l'occasion de voir une nouvelle formation, car Jean-Guy Fechner et Richard Bonnot n'ont jamais fait partie du groupe ensemble. Ils donnent leur 1er concert le au Festival Génération 80/90, à Marbehan, en Belgique[13].
À l'occasion de leur 50 ans de carrière, une tournée est programmée, de Mondorf-les-Bains en aux Francofolies de Spa en [14],[15].
Ils sont aussi passés par le Festival du rire de Rochefort, en Belgique, en . C'était leur 3e passage. Le premier (spectacle inédit de 50 minutes diffusé sur la chaîne Melody en mai 2017), ayant eu lieu en 1984 avec Jean, Phil, Gérard, et le deuxième en 1991 avec Jean, Phil, Richard. En 2019, toujours actifs, ils sont passés par Saint-Quentin, en France[16], et à Liège, en Belgique[17]. Ils préparent un nouvel album et ont un projet de pièce de théâtre pour 2020[réf. nécessaire].
Gérard Filippelli meurt, à son tour, d'un cancer le à l'hôpital d'Argenteuil, dans le Val-d'Oise, à l'âge de 78 ans[3].
DVD :
BLU-RAY :
Mis à part Gérard Filippelli (Phil), les Charlots gardent leurs prénoms dans tous leurs films, sauf dans le diptyque Les Quatre Charlots mousquetaires / À nous quatre, Cardinal ! où ils jouent les valets des mousquetaires et prennent leurs noms. Dans La Grande Java de Philippe Clair, seul Gérard Rinaldi ne s'appelle pas Gérard mais Philippot, le fiancé de la fille de Kouglof (jouée par Corinne Le Poulain).
Gérard Filippelli et Jean Sarrus ont joué dans l'intégralité des films des Charlots. Gérard Rinaldi a joué dans tous les films des Charlots, sauf dans le dernier, Le Retour des Charlots, où il est remplacé par Richard Bonnot. Jean-Guy Fechner a joué dans neuf films des Charlots, de La Grande Java à Bons baisers de Hong Kong. Luis Rego a joué dans quatre films des Charlots : La Grande Java, Les Bidasses en folie, Le Retour des bidasses en folie et Le Retour des Charlots.
Titre | Réalisateur | Année | Nb. d'entrées France[20] |
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La Grande Java | Philippe Clair | 1970 | 3 385 636 |
Les Bidasses en folie | Claude Zidi | 1971 | 7 460 911 |
Les Fous du stade | Claude Zidi | 1972 | 5 744 270 |
Les Charlots font l'Espagne | Jean Girault | 1972 | 4 162 897 |
Le Grand Bazar | Claude Zidi | 1973 | 3 913 477 |
Les Quatre Charlots mousquetaires | André Hunebelle | 1974 | 2 190 139 |
À nous quatre, Cardinal ! | André Hunebelle | 1974 | 1 386 200 |
Les Bidasses s'en vont en guerre | Claude Zidi | 1974 | 4 154 509 |
Bons baisers de Hong Kong | Yvan Chiffre | 1975 | 2 859 962 |
Et vive la liberté ! | Serge Korber | 1977 | 1 277 646 |
Les Charlots en délire | Alain Basnier | 1979 | 1 103 094 |
Les Charlots contre Dracula | Jean-Pierre Desagnat | 1980 | 555 878 |
Le Retour des bidasses en folie | Michel Vocoret | 1983 | 1 106 593 |
Charlots Connection | Jean Couturier | 1984 | 578 239 |
Le Retour des Charlots | Jean Sarrus | 1992 | 15 883 |
Au cumul, les Charlots ont rassemblé au cinéma en France pratiquement 40 millions de spectateurs. D'après l'émission de Canal+ Histoires de cinéma diffusé le 11 mai 2010, on estime à 1 milliard le nombre d'entrées dans le monde.
D’après Jean Guy Fechner le film Les fous du stade a totalisé plus de 50 000 000 d'entrées en Inde[8].