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La notion de lien social signifie en sociologie française l'ensemble des appartenances, des affiliations, des relations qui unissent les gens ou les groupes sociaux entre eux. Le lien social représente la force qui lie entre eux les membres d'une communauté sociale, d'une association, d'un milieu social. Cette force peut varier dans le temps et dans l'espace ; c'est-à-dire que le lien social peut se retrouver plus ou moins fort selon le contexte et la situation dans lequel se situe le phénomène étudié. Lorsque le lien social devient de faible intensité ou de piètre qualité, certains chercheurs et courants politiques abordent le problème sous l'angle de la « crise » du lien social puisque la qualité et l'intensité du lien social agissent comme des déterminants de la qualité et de l'intensité des rapports sociaux des membres du groupe.[réf. nécessaire]

Étudiée dans la philosophie politique classique, dans le Du contrat social de Rousseau, par exemple, et dans la première sociologie, de Durkheim, Tönnies ou Weber, la notion de lien social a été puissamment réinvestie à partir des années 1980, par la sociologie et sur la scène médiatique, en effaçant les thèmes prégnants des années 1970 tels que la domination ou la conflictualité sociale. Un discours émerge alors qui pose comme impératif de lutter contre la « crise » de ce lien, de favoriser la « réinsertion » de populations « exclues » ou mal « intégrées »[1].

La difficulté d'utilisation de la notion vient d'abord de son sens à la fois descriptif (les variétés observables de cette force de liaison) et normatif (une unité qu'il faudrait préserver). Elle vient ensuite de ce que, employée au singulier, elle tend à identifier la qualité des rapports sociaux des individus et des groupes entre eux à leur participation à une unité supérieure (la nation, le peuple), écartant ainsi a priori la richesse des relations qui s'établissent dans les marges, contre les manifestations de cette unité, qu'elles soient les institutions de l’État ou une culture dominante.

Menaces pour le lien social

Si, du point de vue englobant de la société entière, on considère comme un bien la cohésion de ses divers éléments, alors le lien social peut devenir un objet de préoccupation politique ou moral.

Certains facteurs tels que les inégalités sociales ou encore la vie au sein d'un régime totalitaire entraîneraient la dégradation de la qualité et de l'intensité du lien social[réf. nécessaire]. Plusieurs changements contemporains peuvent aussi être l'expression ou la conséquence d'un affaiblissement de la densité du lien social, comme l'accroissement des divorces, l'individualisation croissante, les émeutes et la délinquance. Récemment, une analyse d'ensemble a été consacrée à l'érosion du lien social dans les pays économiquement avancés par The International Scope Review.

Pour illustrer ces inquiétudes, selon le sociologue Philippe Breton, le lien social est menacé par une certaine conception d'Internet, qui tend à dispenser les hommes de toute communication directe. Le lien social ne serait plus fondé que sur la séparation des corps et la collectivisation des consciences. Il y voit l'influence de l'héritage de Teilhard de Chardin, du bouddhisme zen, et des croyances New Age[2].

Plus globalement, selon le pape François, « L’homme et la femme du monde post-moderne courent le risque permanent de devenir profondément individualistes, et beaucoup de problèmes sociaux sont liés à la vision égoïste actuelle axée sur l’immédiateté, aux crises des liens familiaux et sociaux, aux difficultés de la reconnaissance de l’autre »[3].

Réponses à la « crise » du lien social

La crise du lien social se manifeste par une diminution de la cohésion sociale, une fragmentation des relations humaines et une perte de solidarité au sein d'une société[4].

Selon Jacques Le Goff, la fraternité est l'« âme du lien social bientôt juridiquement déclinée (…). La fraternité est (…) naturellement sociale, elle relève d'une pensée de la convocation et du lien »[5].

Face à cette problématique, différentes réponses et initiatives ont émergé pour tenter de restaurer, renforcer et reconstruire le lien social. Les politiques de cohésion sociale, la participation citoyenne, le développement des réseaux sociaux et communautaires, l'éducation, la sensibilisation et le bénévolat sont autant de leviers pour rétablir des liens sociaux solides et durables[6].

Indicateurs

Il n'y a pas d'indicateurs permettant de mesurer directement la présence ou la force des liens sociaux. Certains indicateurs statistiques peuvent être utilisés comme indiquant une évolution des liens sociaux dans certains domaines d'activités sociales :

Six modes de relation

Philippe Descola, dans Par-delà nature et culture[7] (2005) distingue six « modes de relation », six « formes de l'attachement ». Il retient « six relations dont tout semble indiquer qu'elles jouent un rôle prépondérant dans les rapports que les humains nouent entre eux et avec des éléments de leur environnement non humain » (p. 425). « Il s'agit de l'échange, de la prédation, du don, de la production, de la protection et de la transmission. Ces modes de relation peuvent être répartis en deux groupes, le premier caractérisant des relations potentiellement réversibles envers des termes qui se ressemblent, le second des relations univoques fondées sur la connexité entre des termes non équivalents. L'échange, la prédation et le don relèvent du premier groupe, la production, la protection et la transmission du second ».

Bibliographie au sujet de la crise du lien social

Approches contextuelles

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Approches conceptuelles

Notes et références

  1. Philippe Corcuff, "De la thématique du « lien social » à l'expérience de la compassion. Variété des liaisons et des déliaisons sociales", Pensée plurielle, 2005/1, no 9
  2. Philippe Breton, Le culte d'internet, une menace pour le lien social ?, La Découverte, 2000
  3. Encyclique Laudato si', no 162
  4. « La crise du lien social », sur AssoConnect (consulté le )
  5. Jacques Le Goff, Liberté, égalité, oui, mais fraternité ?, Lethielleux, p. 27
  6. Laurent Mucchielli, « Le lien social en crise ? », sur www.scienceshumaines.com (consulté le )
  7. Philippe Descola, Par-delà nature et culture, Gallimard, 2005, p. 423-458 : "Les formes de l'attachement".
  8. Alain Testart, "Les trois modes de transfert", Gradhiva, no 21 (1997), p. 39-49.
  9. Véronique Laveau, « La conception du lien social chez les communautaires, les libertariens et les libéraux. Analyse du discours de Charles Taylor, Robert Nozick et John Rawls sur les thèmes de communauté, de justice et d'État », Bibliothèque et Archives de Canada,‎ (lire en ligne)

Annexes

Articles connexes

Personnalités

Liens externes