Love (roman)
Auteur Toni Morrison
Pays États-Unis
Genre Roman
Version originale
Langue Anglo-américain
Titre Love
Éditeur Alfred A. Knopf
Date de parution 2003
ISBN 978-0-375-40944-8
Version française
Traducteur Anne Wicke
Éditeur Christian Bourgois
Date de parution 2004
Type de média papier
Nombre de pages 308
ISBN 978-2-267-01726-7

Love (Love), publié en 2003, est un roman de l'écrivaine américaine Toni Morrison.

Résumé

Le récit commence dans les années 1995, quand une jeune fille à tenue inadaptée au climat demande la maison de Mrs Cosey, à Sandler, au début de Monarch Street. Sandler est un retraité, dont l'épouse Vida travaille à l'hôpital, et prépare des plateaux repas pour diverses personnes désormais incapables de les préparer.

Leur fille Dolly, en ménage avec X, vit au loin. Le petit-fils, Roman, 14 ans, scolarisé, vit chez les grands parents, et effectue des petits travaux dans la maison Cosey.

Mrs Heed Cosey recrute une personne de confiance pour rédiger une histoire de la famille, des petits soins, une compagnie, et Junior cherche absolument un travail non dangereux. Elle cohabite avec Christine depuis vingt ans dans une sorte de haine réciproque, toutes deux acharnées à tenter d'approfondir l'héritage de William Cosey, grand-père de Christine, et époux de Heed, quitte à rédiger un faux testament. Le travail de mémoire s'avère plus compliqué, dans l'enchevêtrement des récits, dans ces chapitres aux titres énigmatiques : Le portrait, L'ami, L'inconnu, Le bienfaiteur, L'amant, Le mari, Le gardien, Le père, Le fantôme.

La famille Cosey, c'est « une longue lignée d'esclaves tranquilles et prospères, puis d'affranchis économes, [...] des entrepreneurs indépendants, [...] profil bas, pas de vantardise, pas d'effronterie » (p. 213). Cette légende familiale au moins justifie le succès de William, qui achète dans les années 30 un club délabré « réservé aux blancs », qu'il destine à devenir un hôtel-restaurant-club pour noirs riches et intelligents, pour contredire l’histoire. La réussite est là, pendant près de trente ans, et il sait être mari, amant, père, bienfaiteur au service de la communauté noire.

Heed comprend aussitôt « ce que cette belle plante en chaleur mijotait : comment duper une vieille femme arthritique, comment l'utiliser pour satisfaire ses propres désirs » (p. 117). Elle reconnaît en elle certaines de ses caractéristiques : cupide, rusée, intelligente, forte. Et le seul garçon à fréquenter la maison est Romen...

May est la fille d'un pasteur. Le Mouvement afro-américain des droits civiques et de déségrégation affole May, qui se met à avoir peur de Huey P. Newton, de Malcolm X, des Black Panthers et donc de sa fille, et se met à faire des stocks d'un peu tout et qu'elle se dépêche de dissimuler, d'enfouir.

Sa fille Christine est vite traumatisée quand son amie d'enfance, Heed, semi-analphabète, d'une famille plus que misérable, fait la connaissance de son grand-père, et très vite l'épouse. Elle participe autant que les autres à tenter de la mettre de côté, en vain. Son parcours est assez catastrophique : « son glissement de l'état de petite fille gâtée à celui de sans-abri fatiguée n'avait été ni lent ni secret » (p. 139).

Heed, pas encore pubère, à onze ans, est épousée par William. Elle ne dispose presque d'aucun repère. Elle devient très vite une « adulte méchante ». Et en 1945 « nous étions devenus la famille de couleur la plus importante de Silk, et pas la moindre remarque de la part de la moindre bouche blanche » (p. 195).

La presque totalité des personnages sont des Afro-Américains qui traversent les années 1930-1995 dans le sud-est des États-Unis.

Personnages

Accueil

Le public francophone apprécie ce « récit choral, porté par les voix entremêlées de nombreux personnages, tous témoins de quelques parcelles de la triste histoire de Christine et Heed »[1].

« L’Histoire racontée paraît un cauchemar, une oppressante impression d’urgence, dans un temps figé »[2]

« Ce livre est presque un huis-clos. Un homme (Bill Cosey) en occupe le centre. Il est merveilleux, beau, riche, bon et généreux. Il est aimé et respecté de tous. Autour de lui, gravite un cortège féminin, des femmes dévouées, attendries, attentives au moindre de ses désirs, amoureuses et qui se jalousent les unes les autres. Ce sont Heed, Christine, May, L. et Vida, qu'on apprend à connaître au fil des pages. Leur histoire, d'abord confuse (ou affreusement simple, banale), se dessine petit à petit, se complexifie aussi.  »[3].

Récompenses et distinctions

Annexes

Articles connexes

Références

  1. « Love de Toni Morrison », sur TEXTUALITÉS, (consulté le ).
  2. « Love Toni Morrison », sur La viduité, (consulté le ).
  3. https://www.senscritique.com/livre/Love/critique/13835517