Lydie Salvayre
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Lydie Salvayre au Salon du Livre de Genève 2019
Nom de naissance Lydie Arjona
Naissance (77 ans)
Autainville (Loir-et-Cher)
Distinctions
Prix Hermès du premier roman 1990 (pour La Déclaration[1])
Prix Novembre 1997 (pour La Compagnie des spectres [1])
Prix François-Billetdoux 2009 (pour BW[1])
Prix Goncourt 2014[2] (pour Pas pleurer)
Prix des libraires de Nancy – Le Point (pour Pas pleurer)
Auteur
Langue d’écriture français

Œuvres principales

Lydie Salvayre, née Lydie Arjona le à Autainville (Loir-et-Cher), est une écrivaine de langue française. Elle est lauréate du prix Goncourt 2014[2]. Avant d’être écrivaine, elle était psychiatre.

Biographie

Enfance dans une communauté espagnole en France, débuts de carrière comme psychiatre

Lydie Salvayre naît en 1946 à Autainville[3]d'un couple de républicains espagnols exilés dans le sud de la France depuis la fin de la Guerre civile espagnole. Son père est andalou, sa mère catalane[4]. Elle passe son enfance à Auterive, près de Toulouse, dans le milieu modeste d'une colonie de réfugiés espagnols.

Le français n'est pas sa langue maternelle, mais une langue qu'elle découvre et avec laquelle elle se familiarise par la littérature :

« J’ai souvent coutume de dire que les Espagnols qui sont arrivés en France en tant que réfugiés politiques en 39, dans le village d’Auterive, constituaient une île espagnole à l’intérieur de la France. Ils étaient tous persuadés qu’ils partiraient bientôt, quand Franco serait chassé, et qu’ils rentreraient chez eux. […] Nous étions en Espagne ! Ils étaient en Espagne. Donc j’ai grandi dans une Espagne en France[4]. »

Après son bac, elle suit des études de lettres à l'université Toulouse-Jean-Jaurès, où elle obtient une licence de Lettres modernes, avant de s'inscrire en 1969 à la faculté de médecine. Après avoir obtenu un diplôme de médecine, elle se spécialise en psychiatrie à l’université de Marseille, ville où elle exerce plusieurs années comme psychiatre résident à la clinique de Bouc-Bel-Air avant de s’installer à Paris en 1983 où elle travaille comme pédo-psychiatre dans un Centre Psycho-Pédagogique en banlieue parisienne.

Débuts en écriture

Lydie Salvayre commence à écrire à la fin des années 1970 et commence à publier dans des revues littéraires d'Aix-en-Provence et de Marseille au début des années 1980.

Après la sélection de plusieurs de ses romans pour des prix littéraires, son ouvrage La Compagnie des spectres, paru en 1997, reçoit le prix Novembre, puis est élu « Meilleur livre de l'année » par la revue littéraire Lire. Lydie Salvayre obtient également le prix François-Billetdoux pour son roman B.W..

Consécration avec Pas pleurer, prix Goncourt 2014

En 2014, elle écrit son roman Pas pleurer, qui obtient le prix Goncourt. L'écriture de ce roman est motivée par la lecture des Grands cimetières sous la lune, de l'écrivain français Georges Bernanos :

« Quand j’ai lu Les Grands cimetières sous la lune, j’ai eu un choc immense, parce que j’y découvrais une Espagne dont j’ignorais à ce point la violence. […] J’ai écrit la première page de Pas pleurer juste après avoir terminé la lecture des Grands cimetières sous la lune. Je ne suis pas sûre que j’aurais écrit ce livre sans cette lecture. »

Le roman met en parallèle deux voix, celle de Bernanos et celle de Montse, la mère de la romancière. « Je ne voulais aucune hiérarchie possible entre la voix de cet écrivain, impeccable, française, épurée, parfaitement grammaticale, et ce que j’appelle le “fragnol” de ma mère, mélange parfois improbable de catalan et de français[4]. »

Le constat effroyable que dresse Georges Bernanos de la violence commise à Palma de Majorque résonne ainsi avec le drame familial qu’ont vécu Montse et son frère Josep à l'aube de la Révolution libertaire de 1936 en Espagne.

Pas pleurer est traduit dans une vingtaine de langues.

Une adaptation théâtrale du roman est créée à l'Institut français de Barcelone le , en présence de l'écrivaine, avec les comédiens Anne Sée et Marc Garcia Coté, dans une mise en scène signée par Anne Monfort[4].

Tout homme est une nuit (2017)

Ce roman raconte l'histoire d'un jeune homme nommé Anas, aux origines espagnoles, qui apprend qu'il souffre d'un cancer et décide de fuir le monde, aussi bien sa compagne que son emploi. Il recherche sur leboncoin.fr un cercueil bio et confortable et s'installe loin, dans un village du Midi, où il se trouve confronté à une bande de piliers de bar qui ne jurent que par Marine Le Pen et Donald Trump.

Lydie Salvayre a expliqué qu'elle avait ressenti une intimation à écrire cet ouvrage dans le contexte politique de l'époque :

« Est arrivée la campagne présidentielle. Pas un jour ne passait sans que j’entende une bassesse, une invective, un propos xénophobe ou d’exclusion. Je me suis dit que je ne pouvais pas continuer à faire mes petits romans, comme si de rien n’était. Je ne pouvais pas et ne voulais pas me dérober, même si je tiens en suspicion la littérature qui surfe sur les événements présents pour aller à l’émotion et faire du réalisme à bon compte. Je suis souvent dans le désir du monde et dans le désir de retrait. Cette fois je me suis dit qu’il fallait y aller[5]. »

Jérôme Garcin décrit ainsi le roman : « Dans ce roman à deux voix, Lydie Salvayre fait se croiser, se frotter, se cogner, jusqu'à un épilogue cynégétique, le journal d'Anas, lecteur du cardinal de Retz et de Bouvard et Pécuchet devant l’Éternel, et le chœur dissonant du Café des Sports. Le miel et le fiel. […] Preuve du talent féroce de cette femme indignée, qui ne s'accommode pas de la hideur du monde. Pas pleurer, mais toujours vigiler[6]. »

Vie privée

Lydie Salvayre est en couple avec l'éditeur et écrivain Bernard Wallet, fondateur des éditions Verticales[7]. Elle partage son temps entre un pied-à-terre parisien et une maison au Pin, petit village du Gard[8].

Œuvres

Publications

- Prix Goncourt 2014[2]
- Prix des libraires de Nancy – Le Point 2014[9]

Préfaces

Radio

La Vie commune

Théâtre

Scénario

Références

  1. a b et c Le Goncourt à Lydie Salvayre, le Renaudot à David Foenkinos
  2. a b et c France 24 avec l'AFP, « Lydie Salvayre décroche le prix Goncourt pour son roman "Pas pleurer" », sur france24.com, (consulté le ).
  3. « Biographie de Lydie Salvayre », sur classiques-garnier.com/ (consulté le )
  4. a b c et d Pierre Monastier, « Anne Monfort crée “Pas pleurer” de Lydie Salvayre à Barcelone : tout un symbole ! », sur Profession Spectacle,
  5. « Entretien avec Sophie Joubert », L'Humanité, 19 octobre 2017.
  6. Jérôme Garcin, « Lydie Salvayre règle ses comptes avec la maladie et la haine », sur Nouvel Obs, .
  7. « Lydie Salvayre », sur Éditions verticales (consulté le )
  8. Estelle Lenartowicz, « Dans le bureau de… Lydie Salvayre » Accès payant, sur L'Express, .
  9. « Prix des libraires de Nancy Le Point », sur Le Livre sur la Place Nancy (consulté le )

Voir aussi

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Sur Lydie Salvayre

Articles

Liens externes