Elle a formé depuis le XIe siècle un grand nombre de branches, dont la plupart sont aujourd'hui éteintes. Elle a donné de nombreux chevaliers ou commandeurs de l'Ordre de Malte, neuf évêques ou archevêques, de nombreux officiers, deux lieutenants-généraux, six maréchaux de camp[1], des chevaliers des ordres du roi, et un maréchal de France en 1852.
La maison de Castellane tire son nom de la petite ville de Castellane, en Haute-Provence, que ses premiers seigneurs possédaient en toute souveraineté depuis le Xe siècle[2].
Dès la fin du Xe siècle, les sires et barons de Castellane occupaient dans la Haute-Provence un rang exceptionnel où ils régnaient de facto en souverains et frappaient leur propre monnaie. Ils possédèrent seuls l'administration de la justice jusqu'au début du XIIIe siècle, mais prêtèrent hommage aux comtes de Provence à partir de 1189[2].
Les auteurs ne s'accordent pas sur l'origine de cette souveraineté, mais dans les chartes des Xe siècle, XIe siècle et XIIe siècle, on lit que la famille de Castellane était souveraine sur sa terre de Castellane à cette époque[4].
Boniface III de Castellane, qualifié baron de Castellane, seigneur de Salernes et de plusieurs autres terres et châteaux, se croyant souverain de ses petits états, voulut se soustraire à l'hommage qu'il devait à son prince. Il fut assiégé dans la ville de Castellane par Alphonse II roi d'Aragon et son fils le comte de Provence, et contraint de prêter foi et hommage en octobre 1189 pour toutes les terres qu'il possédait[4].
Boniface IV de Castellane, son petit-fils, fut seigneur de Castellane, Salers, Villecroze et de 26 autres terres pour lesquelles il prêta hommage au comte de Provence Raymond Béranger en 1226[4].
La maison de Castellane a donné plus de cent chevaliers ou commandeurs de l'Ordre de Malte qui presque tous moururent en possession de commanderies[5].
Boniface IV de Castellane, vivant en 1226, épousa Agnès Spata ou Spada, héritière de la seigneurie de Riez. Il en eut au moins deux fils :
Boniface dit Galbert, marié à Sibille, dame de Fos, auteurs de la lignée des seigneurs de Salernes ;
Boniface dit de Riez, baron de Castellane, décapité en 1247, marié à Alix des Baux, fille du vicomte de Marseille, auteurs de la lignée de Riez.
Ces deux frères furent les auteurs de deux grandes lignées qui se sont divisées en un très grand nombre de branches et rameaux, dont plusieurs se sont perpétués jusqu'au XIXe siècle[2].
Branche ainée, barons d'Entrecasteaux et comtes de Grignan
La branche ainée des seigneurs de Salernes s'éteignit au début du XVIIIe siècle avec le marquis de Grignan, sans postérité de son mariage en 1704 avec Mademoiselle de Saint-Amand[7]. Sa mère, la comtesse de Grignan, était Françoise de Sévigné (1646-1705), la principale destinataire des lettres de sa mère, Madame de Sévigné[7].
Branche de Castellane-Esparron et rameau de Castellane Saint-Julien
Georges de Castellane-Salernes est marié en 1435 à Marguerite de Trians ; ils ont 4 fils dont Raymond Geoffroy qui est l'auteur de la branche d'Esparron et du rameau de Saint-Julien[8].
Edmé-Méry Leclerc de Juigné de Lassigny, Généalogie de la maison de Castellane. 1re partie : Des origines à la perte de Castellane, 987-1262, impr. de Vitte, 1912, Lyon, 103 pages
Georges Martin, Histoire et Généalogie de la Maison de Castellane, 1989, Lyon, 248 pages
Inventaire général des papiers renfermés dans les archives du château de Grimaud : auquel on a joint l'histoire de la maison de Castellane de Provence, pour servir à celle de Castellane St-Jeurs et Grimaud, fait en l'année 1781, Marseille, Imprimerie typographique et lithographique Saint-Léon, , XV-203 p. (lire en ligne)
Natasha Valzey, « L’évêché de Senez (Alpes-de-Haute-Provence) et la famille des Castellane », Bulletin de la Société d’études scientifiques et archéologiques de Draguignan et du Var, 42 (2002), p. 23-45
Éric Mension-Rigau, Boni de Castellane, Paris, Perrin, Tempus, 2008, 2016, 350 p. (lire en ligne)
Jacques-Edouard Grée, « Pierre de Castellane, l’homme au bout de l’allée », éditions Interservices Eurocibles (50), 2019, 96 p.
Notice historique sur la maison de Castellane, publiée par MM. Tisseron et de Quincy
Conseil héraldique de France. Maison de Castellane. Branche de Salernes. (.)
Artefeuil (et tomes suivants), Histoire héroïque et universelle de la noblesse de Provence, t. I, Avignon, François Seguin, , [6]-XIV-549 (lire en ligne)